La Commission des droits de l’Homme qui dénonce cette situation, déplore l’impact négatif des foyers de conflit et de tension au Cameroun sur les droits des populations autochtones.
« Malgré les efforts du gouvernement pour protéger les populations autochtones, ces populations demeurent vulnérables et font l’objet de nombreuses formes de marginalisation, de discrimination et de stigmatisation en raison notamment de l’appropriation illégale de leurs terres par le colonisateur, par l’Etat, par les grandes entreprises agricoles et minières ou par d’autres acteurs privés ». Ces propos qui font allusion aux Mbororos, sont de James MOUANGUE KOBILA, président de la Commission des droits de l’homme du Cameroun.
Ces propos, contenus dans sa déclaration du 7 août 2021, ont été émis en prélude à la journée internationale des peuples autochtones qui se célèbre le 9 août de chaque année. En effet, dans son message à l’occasion de l’édition 2021, la Commission des droits de l’homme du Cameroun, déplore la discrimination et l’exclusion dont sont victimes les populations autochtones du Cameroun. Mais aussi l’absence de reconnaissance de leurs droits en matière d’accès à la terre, à leurs territoires ancestraux et ressources naturelles.
La Commission observe que depuis le début de la crise anglophone, les communautés Mbororos sont victimes de toutes sortes d’exactions : enlèvements avec demandes de rançons, confiscation de bétail, incendies de maisons, déplacements forcés, tortures et assassinats par les combattants séparatistes. Ces derniers leur reprochent de ne pas soutenir leur cause.
Aussi, la Commission déplore « l’impact négatif » des foyers de conflit et de tension au Cameroun sur les droits des populations autochtones. Notamment dans l’Extrême-Nord avec des attaques « répétées» de Boko Haram dans l’Adamaoua et à l’Est avec « les incursions des groupes armés » et dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest avec la situation socio-politique qui y prévaut.
La Commission recommande à l’Etat et aux Collectivités territoriales décentralisées, la sensibilisation « permanente » des chefs traditionnels contre les mariages précoces, tout en saluant les efforts du gouvernement qui travaillent sans « relâche » pour préserver les droits des populations autochtones.