Le palais du Roi des Bamouns dans le top 15 des sites historiques incontournables africains

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Dès la nuit des temps, l’Afrique est entrée dans l’histoire. Les monuments que ses peuples ont bâtis à travers les siècles témoignent de la puissance, de la splendeur des civilisations africaines et parfois même de grandes tragédies dont les Africains ont été victimes. Véritables trésors d’art, d’architecture et de culture, ces monuments invitent aussi à la découverte de l’intelligence et de l’ingéniosité de leurs bâtisseurs qui ont dû souvent travailler avec des matériaux fragiles, peu résistants aux agressions climatiques et temporelles.
Voici une sélection de 15 sites africains incontournables dont certains sont célèbres, d’autres encore méconnus.
Ce classement a été réalisé avec RFI.fr
1- La ville impériale de Fès, Maroc

La plupart des voyagistes sont d’accord, s’il ne faut visiter qu’une ville marocaine, c’est Fès qu’il faudrait choisir. Elle est la plus ancienne des quatre villes impériales du Maroc (Fès, Marrakech, Rabat et Meknès), au patrimoine culturel et architectural exceptionnel. Située dans le Moyen Atlas, à mi-chemin entre le nord et le sud du royaume chérifien, cette ancienne métropole est une fascinante ville musée. Ses monuments encore empreints des splendeurs d’antan et sa médina haute en couleur entraînent d’emblée les visiteurs au cœur des voluptés et turbulences d’un passé glorieux. Berceau de la monarchie marocaine, Fès a connu des fortunes diverses au cours de ses 1200 ans d’existence et a fortement compté dans le devenir du pays, au point que les souverains marocains ont toujours veillé à son allégeance. Elle fut longtemps la capitale politique. Elle ne l’est plus depuis 1912, mais demeure toutefois une des principales métropoles religieuses, intellectuelles et artistiques du Maroc.
2- La basilique de Notre-Dame de la Paix, Côte d’Ivoire

On l’appelle la « Basilique de la savane ». Voulue par Houphouët-Boigny, cette basilique aux proportions gigantesques, s’élève au cœur de la végétation, à Yamoussoukro, le village natal de l’ancien président de la Côte d’Ivoire. Ses dimensions dépassent celles de Saint-Pierre de Rome qui lui a servi de modèle, surtout sa coupole, surmontée d’une croix en or massif, et mesurant 90 mètres de diamètre et 60 mètres de hauteur.
3- Une Acropole africaine, Zimbabwe

Les ruines monumentales de la cité disparue du Grand Zimbabwe en Afrique australe se déploient entre les fleuves Zambèze et Limpopo, dans une zone de savanes, sur un haut plateau granitique. Le site classé patrimoine mondial de l’Unesco est une véritable acropole africaine, qui domine du haut de ses quatre-vingt mètres la savane environnante. Il comprend plusieurs groupes d’édifices, dont des remparts de granit et de nombreuses constructions en pierres taillées, assemblées sans mortier et réparties autour d’une citadelle fortifiée.
4- La mosquée de Djenné, Mali

Située dans la ville de Djenné (fondée en l’an 800 de notre ère), à l’extrémité sud-ouest du delta intérieur du Niger, la mosquée de Djenné est la plus grande structure en terre du monde. Elle peut accueillir jusqu’à cinquante mille fidèles. Cet immense édifice de 20 mètres de haut, recouvert de banco (terre crue), où les briques d’argile s’appuient sur un important maillage de poutres porteuses en bois, est typique de l’architecture sahélo-soudanaise. La façade principale est composée de trois minarets, chaque minaret séparé du suivant par cinq colonnes.
5- La bibliothèque d’Alexandrie, Egypte

Qui n’a pas entendu parler de la Bibliothèque d’Alexandrie, la plus célèbre de l’Antiquité ? Cette bibliothèque, fondée par le roi d’Egypte Ptolémée entre 305 et 285 av. J-C, avait pour ambition de réunir en un seul endroit les livres du monde entier et possédait, à son apogée, jusqu’à 700 000 rouleaux de papyrus. Principale attraction de l’ancienne Alexandrie, elle aurait reçu la visite des plus importants penseurs et scientifiques de l’époque, s’étant illustrés dans des domaines aussi divers que la géométrie, la trigonométrie, l’astronomie, la linguistique, la littérature et la médecine.
Les historiens imputent la destruction de la bibliothèque aux Arabes qui conquirent l’Egypte en 640 de notre ère. Mais le déclin du site aurait commencé pendant la campagne égyptienne de Jules César qui avait incendié une partie de la ville en l’an 47 avant notre ère. De nombreux ouvrages avaient été perdus dans cet incendie.
6- La basilique de Saint-Augustin à Annaba, Algérie

Depuis sa très coûteuse restauration achevée en 2013, Lalla Bouna brille de nouveau de tous ses éclats. « Lalla Bouna » est le nom local de la basilique de Saint-Augustin d’Annaba, l’un des édifices-phares de l’Algérie. Consacrée en mars 1900, pendant l’époque coloniale, la basilique à la façade blanche et bleue et d’inspiration néo-mauresque, surplombe du haut d’un promontoire la ville d’Annaba, la quatrième métropole algérienne
7- Le Rova d’Antananarivo, Madagascar

Le Rova d’Antananarivo est riche de quatre siècles d’histoire, débutant en 1610, date de son édification par le roi Andrianjaka dont le règne s’étendit de 1610 à 1630. Le Rova abrite traditionnellement les demeures royales, celles des épouses du souverain et de son entourage, des tombeaux royaux et princiers, une place publique et des fosses à bœufs. Les rois et les reines qui se sont succédé à la tête de Madagascar jusqu’à 1897 lorsque la royauté fut abolie par l’administration coloniale française, ont marqué leurs règnes par des transformations de bâtiments anciens et des constructions nouvelles édifiées à l’emplacement d’anciennes demeures royales disparues. Avant sa destruction partielle par l’incendie criminel de 1995, le Rova d’Antananarivo était constitué d’un ensemble de cinq palais, un temple et neuf tombeaux.
8- Les pyramides de Gizeh, Egypte

Si l’Egypte est devenue une destination touristique majeure, c’est à cause de ses pyramides. Témoignages de son histoire antique, de sa puissance et de sa splendeur, elles attirent tous les ans des millions de touristes venus du monde entier. Destinées à abriter pour l’éternité la dépouille mortelle des pharaons, de leurs épouses et des grands personnages de l’Etat, les pyramides ont été construites pour l’essentiel pendant l’Ancien empire, soit entre 2720 et 2300 av. J-C. Le pays compte près de 93 pyramides dont les plus connues sont les trois pyramides bâties sur le plateau de Gizeh, à l’ouest de la ville du Caire.
9- Les Eglises rupestres de Lalibela, Ethiopie

Jadis puissant chef-lieu, Lalibela est une cité monastique, située à 400 kilomètres au nord d’Addis-Abeba et perchée à 2 700 m d’altitude. La cité compte onze églises monolithiques taillées dans la roche. Elle porte le nom de son fondateur, le roi Gebraska Maskal Lalibela.
10- Le Palais du Roi des Bamouns, Cameroun

La treizième plus grande ville du Cameroun, Foumban était l’ancienne capitale du royaume bamoun. Avec son musée, sa mosquée, et le Palais royal, où le roi des Bamouns réside encore de nos jours, cette ville d’art et d’artisanat située à l’ouest du Cameroun, est l’une des principales attractions touristiques de ce pays. Peuple guerrier, les Bamouns figurent, avec les Bamilékés, parmi les principaux groupes ethniques du Cameroun aujourd’hui. D’après la tradition orale, la fondation de l’Etat bamoun date de la fin du XIVe siècle. Symbole de cet ancien royaume, le serpent à deux têtes orne les murs du palais des rois bamouns. Relativement moderne, ce palais imposant en briques rouges, construit en 1917 par le roi Ibrahim Njoya, 17e de la dynastie. Il est situé sur une grande place où les visiteurs sont accueillis par la statue en bronze du roi bâtisseur du Palais, assis fermement sur son cheval dressé sur ses jambes arrière et brandissant son épée pointant vers le ciel.
11- La mosquée-université d’Al-Azhar, Egypte

A l’origine une mosquée, Al-Azhar du Caire est aussi une université, l’une des plus vieilles universités du monde. Construit en 969, le lieu de culte a pris peu à peu une dimension nouvelle et s’est imposé comme un haut lieu de l’enseignement islamique traditionnel, d’abord chiite, puis sunnite. Le programme d’éducation à Al-Azhar inclut la jurisprudence, mais aussi la grammaire arabe, la littérature et l’histoire. Connue pour son progressisme, l’institution a servi à travers l’histoire comme un rempart contre l’intégrisme musulman.
12- La synagogue de la Ghriba à Djerba,Tunisie

Environ 250 000 juifs vivaient au Maghreb dans les années 1950. L’indépendance de l’Algérie et les événements de Bizerte en Tunisie ont provoqué le départ de la majorité d’entre eux et quelques milliers seulement restèrent au Maroc et en Tunisie. Depuis, des juifs émigrés reviennent régulièrement dans ces pays d’Afrique du nord pour y faire des pèlerinages ou pour fêter des saints. Sur l’île de Djerba une communauté juive est toujours présente et vit à proximité de la synagogue de la Ghriba. Ghriba est un terme arabe signifiant « étrangère », « solitaire », « mystérieuse ». Plusieurs synagogues portant le nom de Ghriba, ont aussi existé en Algérie, en Libye et en Tunisie, et étaient toutes fréquentées également par des musulmans.
13- L’île de Gorée, Sénégal

Classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1978, l’île de Gorée frappe le visiteur par ses ruelles paisibles et ses vieilles maisons fleuries de bougainvilliers. A un quart d’heure seulement de Dakar, en chaloupe, elle est un havre de paix loin des turbulences de la capitale. Un havre de paix qui est à jamais étroitement associé à l’une des plus grandes tragédies de l’histoire.
14- La tombe des rois du Buganda, Ouganda

Le mausolée des rois du Buganda à Kasubi, dans la périphérie de la capitale ougandaise, est un joyau de l’architecture traditionnelle des bagandas. Il est inscrit depuis 2001 dans la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Les dépouilles mortelles des quatre derniers rois du Buganda étaient préservées dans le mausolée, ce qui fait de ce lieu un centre culturel et religieux majeur pour la population du royaume buganda.
15- « La ville de pierre » de Zanzibar, Tanzanie

Archipel composé de plusieurs îles et îlots, Zanzibar est situé au large de la côte nord de la Tanzanie, pays auquel il est rattaché administrativement. Zanzibar est aussi le nom de la plus grande et la plus populeuse île de cet ensemble. Surnommée « l’île aux épices », cette ville insulaire de l’Océan indien a été depuis des siècles au cœur d’intenses activités commerciales entre les différentes rives de l’océan. Les marchands africains, indiens, arabes et européens y venaient chercher des épices de toutes sortes, notamment des clous de girofle. Ce commerce des épices, qui est allé de pair jusqu’au XIXe siècle avec la traite des esclaves, a fait la prospérité de Zanzibar. Sa culture très particulière est née de la fusion des influences originaires de l’intérieur de l’Afrique ainsi que des terres situées de l’autre côté de l’Océan indien.
Crédits
Textes écrits et réalisés par Véronique Barral et Tirthankar Chanda
Rédaction en chef Darya Kianpour, Kèoprasith Souvannavong – RFI
Adjoint à la directrice de RFI, Nouveaux Médias Christophe Champin – RFI
Conception, graphisme et développement Studio Graphique France Médias Monde
Photos Getty Images, AFP

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