Le lendemain du match d’ouverture au Stade d’Olembe Dimanche dernier, s’est transformé en stades vides, surtout pour les rencontres des groupes B et C respectivement
Les Lions de la Teranga du Sénégal très attendus lors de cette 33e édition de la Coupe d’Afrique des Nations, ont fait leur entrée en compétition Lundi au Stade Omnisport de Bafoussam en battant le Zimbabwe (1-0). Une réalisation faite par SADIO MANÉ, le sociétaire de Liverpool, à la 7e minute des arrêts de jeu sur penalty. Cette rencontre parmi les favoris de cette compétition, n’a malheureusement pas fait courir les foules. Ce fut le contraire de l’effervescence de la foulée observée la veille lors de la cérémonie d’ouverture au stade d’Olembe à Yaoundé.
Ce même lundi, un autre rendez-vous des plus grandes affiches du premier tour a connu ce même problème d’absence de la population au stade. Il s’agit bien du choc du Groupe C entre le Maroc et le Ghana fini par un score de: (1-0), qui s’est joué dans un stade AHMADOU AHIDJO , vide. Une situation qui peut s’expliquer par plusieurs facteurs:
L’exigence de la vaccination avant l’accès au stade
Plusieurs personnes rencontrées sur cette question, parlent de leur aversion au vaccin contre la COVID-19. À Bafoussam surtout, la population semble très négative à ce sujet, conclut un abonné des réseaux sociaux Hugo BOSSOKEN : « L’une des raisons c’est le vaccin obligatoire et l’environnement qui est réfractaire ». Les Camerounais restent très réticents envers la vaccination. Environ 650 000 personnes seulement se sont faites vaccinés au 21 Décembre 2021, sur une prévision de 5 millions de personnes envisagées par le Gouvernement à la même date: « Le problème de cette CAN TOTALENERGIES Cameroun, est tout simplement le vaccin contre la COVID-19 et les tests. Beaucoup n’ont pas le temps d’aller faire tout ça. Une telle CAN au Cameroun sans ces contraintes, devait voir les stades pleins » , commente à ce sujet, un abonné sur Facebook.
Sur le plan économique, les prix des tickets sont élevés
D’autres camerounais, évoquent le coût élevé des tickets d’accès au stade, comme raison. En effet, pour participer à un match, il faut débourser entre 3.000 et 20.000 F CFA. Soit entre 4 et 31 euros environs. Un coût avoué exorbitant dans un contexte d’inflation, de crise économique, avec le SMIG très bas: « Ce sont les prix d’entrée au stade qui nous empêche d’aller regarder les matchs. Si on paye 3000 francs CFA, pour un seul match, on va payer le taxi avec quoi et manger quoi? », se demande Landry EBOSSE, employé dans une compagnie de la place. Pour les matchs officiels en général, les billets d’entrée au stade valent souvent environ 1000 francs CFA:« Les billets de 4000 F CFA sont chers pour les populations qui peinent à manger 500F CFA par jour, surtout dans la zone rurale de Bafoussam », poursuit un chauffeur de taxi à Yaoundé.
Boycott des matchs ou autres raisons ?
Même si les raisons économiques et sanitaires sont expliquées, d’autres par contre évoquent le volet politique : « nécessité pour le football de s’intéresser aux questions des droits de l’homme » ou « opération stades vides… », lu de part et d’autre sur les réseaux sociaux.
En effet, à la suite de la condamnation à de lourdes peines de prisons, de plusieurs militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), bon nombre de leaders de ce mouvement, ont lancé une opération de boycott des matchs de la CAN. On cite à cet effet, Ludovic LADO, qui a appelé depuis le Mercredi 29 Décembre, à ne pas assister aux matchs de la Coupe d’Afrique des Nations. Le football se doit de respecter les droits de l’homme, d’après cette riposte. Toutefois, pour une ou autre raison, « il faudrait que le Gouvernement puisse trouver une décision rapide afin d’éviter le ridicule », comme l’a indiqué Francis DOMO SANGO, dans un commentaire sur Facebook.
Prisonniers politiques, crise dans le NOSO, inflation, crise économique et sanitaire, tout semble être tourné manifestement vers le Gouvernement camerounais, pour une réelle décision politique.