Le Ministre de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative(MINFOPRA), Joseph LÉ, a annoncé hier 20 Mars 2022, à l’Émission Actualité Hebdo à la Crtv, que les dossiers d’intégration sont en intense traitement de nuit comme de jour. Il a supplie par ailleurs les enseignants de patienter et de reprendre les cours.
L’Émission hebdomadaire et clé de la chaîne nationale au Cameroun, annonçait à l’avance cette tête à tête, avec le MINFOPRA Joseph LÉ, sur les réseaux sociaux. Ce qui suscitait dans le mouvement OTS, une lueur d’espoir sur leurs revendications de paiement des aérés de salaires, et autres exigences pour l’amélioration de leur condition de vie. Au lendemain de cet entretien, rien n’a changé et les enseignants continuent leur grève dans les Lycées d’Enseignement Général et Technique.
Joseph LÉ « Nous travaillons parfois jusqu’à 1h du matin, car aucun dossier ne doit être stocké »
À la question de savoir à quelle heure le Ministre quitte le bureau, il a affirmé partir parfois jusqu’à 1h du matin, question de finir le traitement des dossiers du jour: « Vu le nombre de dossier qui sont déposés au quotidien, je ne peux les stocker pour le lendemain. Nous nous activons à finir le traitement de tous les dossiers d’intégration des enseignants déposés avant de quitter le bureau, sinon il serait difficile de s’en sortir », réagit le Ministre Joseph LE.
Selon l’arrêté du Président de la République Paul BIYA, il est justement question de régler tous les litiges liés aux intégrations des enseignants, et mettre tout à jour pour le paiement dès ce mois de mars. Sous la coordination du Premier Ministre Chef du Gouvernement, chaque entité liée à la situation des enseignants comme le Ministère des Finances, le Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale, le Ministère mère même de l’Enseignement Secondaire, et tout autre voie proche, se doivent de travailler, afin de mettre rapidement sur pieds les instructions données par le Chef de l’État et les rendre effectives. Le MINFOPRA n’a pas fini cet entretien sans supplier tous les enseignants à être patients et de vaquer à leur poste. Mais élas, les enseignants sont plus que jamais déterminés à poursuivre la grève depuis ce lundi 21 mars.
OTS: ARGENT EN MAIN, CRAIE EN MAIN
La détermination des enseignants est claire depuis toutes les multiples sorties médiatiques des membres du gouvernement. Ils ne veulent plus les vaines discours: On a Trop Supporté. Les enseignants ont trop supporté et veulent leur argent en main avant de reprendre la craie. « La grève continue, les collègues estiment que le gouvernement n’a que résolu les 1/10e des problèmes posés. Qu’il refuse de traiter les problèmes prioritaires. Leur objectif étant de maintenir à vie l’enseignant dans la misère et de tuer l’éducation de qualité, l’esprit critique, l’esprit démocratique », déclare un enseignant du collectif des enseignants.
Au Lycée Bilingue de NKOL-ÉTONG
Ce lundi 21 mars 2022, depuis la matinée, pas de cours. D’autres élèves ont préfère rentrer au lieu de rester à l’école sans rien faire. Et comme d’habitude, l’administration ne répond pas à nos questions. Mais dans l’ensemble en observant la scène, les élèves jouent dans la cours et d’autres se baladent. Plus loin encore, on remarque déjà que d’autres se sont lancés dans les activités économiques, dans les rues: »Il n’ya pas cours, et j’ai préféré aider ma mère dans son marché, pour ne rien faire », réagit un élève attrapé dans la rue.
À côté et chemin faisant, nous avons rencontré un groupe de jeune fille sur le chemin de retour, « Nous n’avons pas cours, on nous a abandonné, on ne nous gère plus. Les enseignants ne viennent pas, et ceux qui viennent au Lycée, ne font rien. Nous venons tâter le terrain comme ça et rentrons dans faire cours, il faut que ça s’arrête », s’indignent -elles. Certain élèves reconnaissent avoir fait un cours et vu la couleur de la craie, en ce lundi 21 mars 2022: » nous avons fait un cours aujourd’hui, sur les quatre programmés. Nous sommes contentes pour ça », affirment quelques élèves en classe de 5e, au Lycée Bilingue de Nkol-Étong, à Yaoundé.
La crise scolaire ou éducative. Tel est le nom que nous pouvons désormais attribuer à cette grève. Dans un contexte embrassé par la crise sanitaire, économique, anglophone et bien d’autres encore, le gouvernement se doit de donner le dernier mot, pour faire cesser ce tumulte dans les Lycées , avant une quelconque escalade.