MOUVEMENT OTS: QUE REVENDIQUENT LES SEIGNEURS DE LA CRAIE ?

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Le 21 février 2022, certains syndicats du secteur de l’éducation avaient initié un mouvement de grève qui s’était manifesté pendant plusieurs semaines par un arrêt des cours, ainsi que l’organisation de plusieurs manifestations publiques dans les établissements scolaires et même dans quelques lieux publics.


Parmi les revendications  formulées par les syndicats, figuraient notamment, pour ce qui est des Enseignements secondaires, le paiement des compléments de salaires, l’alignement de l’indemnité de logement, le paiement des avancements, le paiement des prestations familiales et la prise en charge aux taux complets des nouvelles recrues.

Les enseignants de l’Education de base quant à eux, portaient leurs revendications sur la prise en charge rapide des nouveaux instituteurs contractuels, l’alignement de l’indemnité de logement en avril 2022, l’apurement de la dette générée par cette mesure, à partir de juillet 2022, l’intégration et le paiement dès le mois d’août 2022, des effets financiers consécutifs, pour les instituteurs de l’enseignement général et pour les instituteurs contractuels disposant déjà d’arrêtés d’intégration, l’évaluation et l’apurement au courant de l’exercice 2023, des rappels induits par l’intégration des instituteurs contractuels, la mise à jour dès le mois de janvier 2023 et sur la base des actes d’avancement déjà signés, de la carrière de l’ensemble du personnel du sous-secteur de l’Education de Base, ainsi que l’apurement des rappels induits.

En réponse à ces revendications, le chef de l’Etat avait alors prescrit le train de mesures ci-après, dont l’exécution incombait aux ministères de l’Education de base, des Enseignements secondaires, de la Fonction publique et de la Réforme administrative et des Finances, chacun selon son secteur de compétence :

Au plan financier, il s’agissait :

–  de procéder au paiement, à partir du mois de mars 2022, du complément salarial mensuel à verser aux enseignants titulaires ou non des décrets d’intégration, et qui ne percevaient à cette date que les 2/3 de leur salaire, de même que le paiement de l’indemnité de non logement due aux enseignants qui n’en percevaient pas encore ;

–  d’apurer de manière progressive, les rappels relatifs à l’indemnité de non logement et au complément salarial dû aux enseignants, à compter du mois de mai 2022, en tenant compte de l’antériorité des promotions ;

–  de procéder au paiement échelonné des rappels relatifs aux avancements des enseignants, à compter du mois de juin 2022.

Plusieurs mois après,les enseignants ont l’impression que le gouvernement de la République n’a rien compris du fond de leurs revendications.

Au cours de la conférence de presse conjointe des 7 ministère s hier représentés par les patrons de ces différents départements ministériels, le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, dans la salle de conférences du ministère de la communication, s’est exprimé sur l’évaluation des mesures prises par le gouvernement en réponse aux revendications formulées par les syndicats du secteur de l’éducation de base et de l’enseignement secondaire.

Faisons un rétro sur les événements déroulés un peu plus tôt en Journée du 28 septembre 2023,au ministère du travail et de la sécurité sociale, présidés par le chef de ce département ministériel, Grégoire owona, dont l’objet portait sur la concertation en vue de trouver une solution définitive aux revendications des syndicalistes des secteurs de l’éducation de base et de l’enseignement secondaire.

Monsieur OLOMO Stanislas,  enseignant :

« contrairement à une certaine opinion qui voudrait assimiler les enseignants à une sorte de gangsters,CECA, syndicat, que nous représentons n’a jamais rompu le dialogue tel qu’il a été instruit par le chef de l’État il y a un an. C’est dans ce cadre là de manière républicaine que nous ne pouvons pas boycotter la main tendue de notre gouvernement. Mais nous exigeons pour notre présence toujours ici, qu’il puisse avoir un certain nombre de préalables. Ces Préalables tiennent en trois points majoritairement : le premier préalable étant sur l’ouverture du débat sur le statut particulier des enseignants qui a été instruit par le chef de l’État et nous avons déposé une mouture ; le second préalable étant l’épurement de la dette relative aux enseignants. Le calendrier a un calendrier non validé dont nous ne connaissons pas de qui on tient la primeur de ce calendrier qui circule dans les réseaux sociaux et qui échelonne les payement des enseignant jusqu’en 2025, voir 2026 ,ce qui a exaspéré la base ,la majorité des enseignants. Donc nous voudrons revoir ce calendrier là et exigeons au gouvernement si possible de raccourcir ce délai de paiement et de nous produire un délai de payement raisonnable qui puisse satisfaire la plupart des enseignants; le troisième préalable de notre dialogue avec le gouvernement est surtout l’intégration de nos frères et sœurs qui sont sortis des ENIEG,et ENIET. Ne faisons pas un déni de réalité. Je pense que dans toutes les régions du Cameroun,les faits parlent d’eux-mêmes . Nous ne parlons pas d’un préavis de grève parce que sur le terrain ce qui a justement exaspéré les enseignants, c’est cette rupture du dialogue. Nous avons eu une forte impression que le gouvernement n’a pas tenu à ses engagements. Donc la grève est effective sous les mouvements assez divers tels que OTS,OTA. CECA qui représente une tranche républicaine et qui la plupart des revendications de nos frères ,les accompagne dans la main tendue par gouvernement  afin que nous puissions trouver une solution. Mais la grève est effective. Je pense que la réalité parle d’elle-même».

Le gouvernement qui d’ores et déjà promet ne ménager aucun effort, pour conduire à leurs termes,les processus d’exécution des décisions prises par le chef de l’État, afin d’améliorer les conditions de vie et de travail du corps enseignant, semble ne pas avoir compris le fond du problème lié aux revendications formulées par les seigneurs de la craie.

Tenkeng, enseignant syndicaliste :

« s’il y a pour un,il peut y avoir pour tous. Et l’évêque de Bafoussam disait le 14 août dernier disait encore la-même chose au gouvernement qu’on ne doit pas avoir beaucoup pour certains et un peu pour les autres dans le-même pays. Donc nous disons que l’égalité salariale est une condition sine qua non pourque nous sortions de cette affaire. Le gouvernement a le devoir de faire que les enseignants soient au même niveau . Les enseignants savent que le statut spécial contient des primes et une nouvelle grille salariale qui va faire que les enseignants soient au même niveau que les autres grands corps de l’État c’est pourquoi ils sont entrain de revendiquer en corps et en griffe le statut spécial de l’enseignant. Et celà a été déposé à la présidence de la République le 18 Mars 2022 et le CECA a donné une copie au ministre du travail lundi dernier et donc le gouvernement ne peut plus dire qu’il n’a pas le statut spécial  des enseignants. Et il faut rappeler que lors de la séance de travail du 17 Mars 2022 entre le ministre et les syndicats, il avait été retenu dans le communiqué final  deux revendications majeurs des enseignants : le statut spécial et le forum national de l’éducation. Nous pensons que le gouvernement a ce devoir et nous n’attendons que cela pour mettre un terme à la grève. Je dis bien pas de promesse ! Les délais doivent être courts dans ce travail . Il est hors de question que les femmes des ministres vont au marché et achètent tout ce qu’elles veulent, mais nos femmes mendient de quoi manger !».

 À cet égard, les membres du gouvernement ont promis gréser chacun en ce qui le concerne le tableau d’exécution des mesures édictées par le chef de l’État, et  présenteront le cas échéant, les obstacles auxquels ils ont dû faire face, ainsi que les actions qu’ils entendent mener pour les surmonter.

Le porte-parole du gouvernement a appelé la famille de l’enseignement à soutenir le gouvernement pour promouvoir l’éducation et la formation de la jeunesse, élément essentiel du développement et de l’émergence nationale.