FORMATION DES FORMATEURS POUR L’ÉLABORATION DE PLANS D’ACTION NATIONAUX EN FAVEUR DE LA JEUNESSE

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L’importance de l’inclusion sociale des jeunes occupe le devant de la scène lors d’un atelier de formation intensif de quatre jours qui se tient au DJEUGA PALACE à Yaoundé du 16 au 19 octobre 2023. Cet atelier réunit des formateurs de la sous-région Afrique Centrale et de l’Ouest dans le cadre du projet « Cadres Nationaux pour la Jeunesse, la Paix et la Sécurité (JPS) en Afrique de l’Ouest et du Centre. Au cœur des discussions : les effets néfastes du changement climatique tels que les inondations, les sécheresses et la famine, la recrudescence de conflits interconnectés et la lutte contre les grossesses non désirées.


Ce projet est élaboré en collaboration avec plusieurs partenaires, dont le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), une agence de santé sexuelle et reproductive qui s’engage à créer un monde où chaque grossesse est désirée, chaque accouchement est sûr et le potentiel de chaque jeune est réalisé.

Depuis 2010, les régions d’Afrique de l’ouest et du Centre connaissent une recrudescence de conflits interconnectés. Ces régions sont confrontées aux effets néfastes du changement climatique, tels que les inondations, les sécheresses et la famine, qui ne font qu’aggraver une situation déjà précaire avec pour conséquence le déplacement en masse des populations.

Les jeunes et les femmes sont durement impactés. Le déplacement des populations, associé à une pauvreté endémique, les rend vulnérables.

Cette formation des formateurs vise à doter les formateurs des pays d’Afrique de l’ouest et du Centre des connaissances et des compétences nécessaires pour faciliter un processus inclusif et participatif d’élaboration de cadres nationaux JPS et le plaidoyer pour la mise en œuvre. L’UNFPA a joué un rôle prépondérant dans la mise en œuvre du programme jeunesse, paix et sécurité, en collaboration avec divers partenaires.

La cérémonie d’ouverture a été marquée par la présence de plusieurs personnalités, dont le Professeur Kum Awa, Conseiller technique au MINJEC. Il a exprimé sa gratitude envers l’UNFPA pour avoir choisi le Cameroun comme lieu de cette formation cruciale.

Cette formation vise à combler les lacunes constatées dans ce domaine crucial pour la paix et le développement de nos régions.

L’objectif est de doter les participants des connaissances et compétences nécessaires pour mettre en œuvre ce cadre réglementaire, garantissant les bonnes pratiques pour la paix et le développement des pays membres.

Pendant ces quatre jours intensifs, les experts bénéficient d’enseignements approfondis sur les principes fondamentaux, les protocoles appropriés et les meilleures pratiques à adopter dans les différents pays.

Il est essentiel de souligner que la haine, les inégalités sociales, la corruption et les violations des droits sont des facteurs qui favorisent la dégradation du tissu social. Ces facteurs nécessitent une gestion spéciale pour assurer la sécurité sociale. Cette formation vise également à prévenir toute tentative de libération délibérée de ces facteurs dans l’environnement social, un risque majeur pour la paix et le développement.

Le chef de l’État, Son Excellence Paul Biya, militant pour la paix et la cohésion sociale pour les objectifs de développement durable (ODD) du Cameroun, a besoin du soutien de tous. D’où la nécessité de ne «laisser personne de côté ». La jeunesse est le fer de lance de la nation ».

Depuis 2016, le Cameroun fait face à de nombreuses crises sociales, notamment la crise sociopolitique du Nord-ouest et du Sud-Ouest, les attaques terroristes de Boko Haram, aujourd’hui le mouvement OTS, OTA, et bien d’autres qui viennent entraver les objectifs de développement durable du Cameroun à l’horizon 2035.

La jeunesse camerounaise constitue une force sur laquelle le Cameroun, par ses dirigeants, devrait s’appuyer pour impulser la paix et le développement du pays. Pourquoi le gouvernement est-il sourd aux nouvelles idées, particulièrement celles des jeunes ? Aurait-il peur ?

« Je dirais qu’il n’a pas peur. C’est juste une question de défense de leurs intérêts. Le gouvernement a peur de donner la responsabilité aux jeunes parce qu’il veut défendre ses intérêts », révèle une jeune citoyenne, technicienne du génie rural, sans emploi.

Raymonde NDI, jeune ingénieure et entrepreneure, donne son avis : « Notre gouvernement actuel est de la vieille école. Nos aînés qui sont aux commandes ont du mal à comprendre que les choses ont changé. Ils n’arrivent pas à intégrer le fait que leur temps est révolu. C’est nous, jeunes d’aujourd’hui écartés des sphères de décisions et d’employabilité, qui feront le Cameroun de demain. Ils sont à la porte de sortie. Dans quel état pensent-ils laisser le pays aux jeunes que nous ? Aujourd’hui, le Cameroun est envahi par des crises sociales, simplement parce qu’en partie les jeunes ne sont pas impliqués dans le processus… ceux qui le sont, leur avis représente quoi dans la prise de décision à Impact social dans notre pays ? On se sent rejeter dans notre pays. Nos dirigeants ont créé leur monde où les jeunes ne sont pas impliqués. Ces différentes manifestations sociales sont en réalité l’expression de ce que les jeunes en ont assez ! Les jeunes, sont formés et sont conscients de ce que, c’est à l’état de jeunesse qu’on peut mieux se déployer ».

Aristote définissait l’Homme comme étant un animal politique, ce qui sous-entend que l’Homme est fait pour vivre en société. Société au sein de laquelle les communautés (individus) se battent pour l’acquisition des biens, un processus qui met à défi les rapports harmonieux, c’est-à-dire la paix et la cohésion sociale, gage d’un développement authentique, durable et perceptible, c’est l’objet fondamental  des conflits au sein de nos espaces de vie communs. Le conflit fait partie du quotidien humain, une forme de l’interaction humaine, un signe invitant à prendre en compte l’expression d’un besoin, d’une conviction, une manifestation d’un problème à résoudre.

Pour garantir une paix durable et le développement de nos États, il est essentiel d’impliquer tout le monde, en ne « laissant personne de côté ». Cette approche peut contribuer à rétablir les équilibres sociaux.

Il est temps que le gouvernement écoute et intègre les nouvelles idées, en particulier celles des jeunes. La jeunesse camerounaise est prête à contribuer à la prospérité du pays, et les dirigeants devraient lui donner la place qu’elle mérite. Alors que le Cameroun fait face à de nombreuses crises sociales, la voix des jeunes est essentielle pour trouver des solutions aux défis actuels.

La jeunesse est l’avenir du Cameroun, et il est impératif de leur donner la possibilité de mettre leur savoir en action pour bâtir un avenir meilleur. Les jeunes sont formés et conscients de l’importance de leur rôle dans le développement du pays. Ils représentent l’énergie, la créativité et le dynamisme nécessaires pour relever les défis auxquels le Cameroun est confronté.

Le gouvernement doit comprendre que l’ancienne génération cède progressivement la place à la nouvelle. Les jeunes ne doivent pas être exclus des sphères de décision et de l’emploi. Leur implication dans les processus décisionnels est cruciale pour l’avenir du pays.

Il est temps de mettre en œuvre des politiques qui favorisent l’inclusion de la jeunesse dans la gouvernance et le développement. La jeunesse camerounaise est prête à jouer un rôle actif dans la construction d’un avenir meilleur, et il est de la responsabilité du gouvernement de les soutenir.

En fin de compte, l’inclusion de tous les segments de la population, en particulier des jeunes, est essentielle pour atteindre la paix, la cohésion sociale et un développement authentique.