Ce lundi 4 décembre 2023, le président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo, a pris la décision de dissoudre l’assemblée nationale, en réaction aux récents affrontements qui ont secoué la capitale dans la nuit du jeudi 30 novembre au vendredi 1er décembre.
Le président Embalo évoque une “complicité” entre la Garde nationale et “certains intérêts politiques au sein même de l’appareil étatique”. Suite à la tentative de coup d’État impliquant la Garde nationale et des preuves de complicités politiques, le chef de l’État déclare que le fonctionnement normal des institutions est devenu impossible, confirmant ainsi l’existence d’une grave crise politique.
Dans le même communiqué, le président de la République de Guinée-Bissau annonce la tenue des élections législatives à une date ultérieure, conformément aux dispositions de la Constitution.
Depuis les élections législatives de juin dernier, les tensions se sont exacerbées entre le chef de l’État et le parlement d’opposition victorieux au sein de l’alliance “Terra Ranka”.
Le ministre de l’Économie et des Finances, Souleiman Seidi, ainsi que le Secrétaire d’État au Trésor public, Antonio Monteiro, membres du gouvernement d’opposition, ont été convoqués par la justice jeudi dernier, puis placés en garde à vue. L’interrogatoire a été perturbé par l’intervention de la Garde Nationale, entraînant des affrontements avec les forces spéciales de la Garde présidentielle et faisant au moins deux morts.
Le général Mamadù N’kuma, vice-chef d’état-major, a rassuré la population sur le retour à la normale et a appelé au calme.