HOMOSEXUALITE EN AFRIQUE : ENTRE CRIMINALISATION ET DEPENALISATION, UN COMBAT POUR L’ÉGALITE

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Des Réalités Contrastées

Le « coming-out » de Brenda Biya, fille du président camerounais Paul Biya, sur les réseaux sociaux le 30 juin 2024, a relancé le débat sur la dépénalisation de l’homosexualité dans un pays où elle est encore criminalisée. En publiant une photo d’elle embrassant une jeune femme avec la légende « Je suis folle de toi et je veux que le monde le sache », Brenda Biya a provoqué de nombreuses réactions, non seulement au Cameroun, mais aussi au-delà, remettant en question la situation des LGBT+ en Afrique.

Criminalisation Persistante

Dans 33 des 55 pays africains, l’homosexualité reste illégale. Les peines varient, allant d’amendes et de peines de prison à la peine de mort, comme en Mauritanie, en Somalie et en Ouganda, où une loi récente prévoit la peine capitale pour certains cas d’homosexualité. Cette criminalisation alimente la stigmatisation, la discrimination et les violences envers les personnes LGBT+, les forçant à vivre dans la peur et la clandestinité.

Selon le rapport 2020 de l’Association internationale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes (ILGA), l’homosexualité est réprimée par la loi dans 69 pays du monde, avec des peines allant des amendes à la prison, en passant par des « thérapies » forcées, des coups de fouet, voire la peine de mort. Cette répression légale crée un climat de peur constante pour les personnes homosexuelles ou soupçonnées de l’être.

Avancées Encourageantes

Cependant, des progrès positifs sont à noter :

– Dépénalisation : L’homosexualité est légale dans 22 pays africains, dont le Botswana, le Lesotho, le Mozambique et l’Afrique du Sud.

– Protection contre les discriminations : Certains pays, comme le Burkina Faso et le Cap-Vert, ont adopté des lois interdisant la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre.

– Mobilisation croissante : La société civile africaine s’est mobilisée pour défendre les droits des LGBT+, avec des organisations de défense des droits humains et des groupes de soutien qui gagnent en visibilité et en influence.

Un Combat pour l’Égalité

Malgré ces progrès, le chemin vers l’égalité des droits pour les personnes LGBT+ en Afrique reste long et ardu. Les actions prioritaires incluent :

– Lutte contre les lois discriminatoires : L’abrogation des lois criminalisant l’homosexualité est une priorité absolue.

– Sensibilisation et éducation : Il est nécessaire de lutter contre les préjugés et les stéréotypes homophobes, en promouvant le respect et la tolérance de la diversité sexuelle.

– Protection juridique : Les gouvernements doivent garantir la protection effective des personnes LGBT+ contre les discriminations et les violences.

Un Enjeu de Développement Durable

Le respect des droits des LGBT+ n’est pas seulement une question de justice et d’égalité, mais aussi un enjeu de développement durable. La discrimination et la marginalisation des personnes LGBT+ entravent leur pleine participation à la société et limitent leur contribution au développement économique et social.

Un Appel à l’Action

La communauté internationale a un rôle crucial à jouer pour soutenir la lutte pour les droits des LGBT+ en Afrique :

– Soutien aux organisations de défense des droits humains : Il est crucial de financer et d’apporter un soutien technique aux organisations qui travaillent sur le terrain pour défendre les droits des LGBT+.

– Pression diplomatique : Les pays donateurs et les organisations internationales doivent faire pression sur les gouvernements africains pour qu’ils respectent les droits des LGBT+.

– Promotion du dialogue et de la compréhension mutuelle : Il est important de favoriser le dialogue entre les différentes parties prenantes, y compris les communautés religieuses et les leaders traditionnels, pour promouvoir la compréhension et le respect mutuel.

La lutte pour les droits des LGBT+ en Afrique est un combat pour l’égalité, la justice et le développement durable. En conjuguant leurs efforts, les gouvernements, les organisations de la société civile, la communauté internationale et les citoyens peuvent créer une Afrique où toutes les personnes, quelle que soit leur orientation sexuelle ou leur identité de genre, puissent vivre libres et en sécurité.