LES CONVENTIONS DE GENÈVE À 75 ANS : UN APPEL À L’ÉVOLUTION FACE AUX NOUVEAUX DÉFIS HUMANITAIRES

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Les Conventions de Genève à 75 ans : Un Appel à l’Adaptation Face aux Nouveaux Défis du Droit International Humanitaire.


Le 12 août 2024 a marqué le 75e anniversaire des Conventions de Genève, un jalon crucial dans l’histoire du droit international humanitaire (DIH). À cette occasion, une conférence inaugurale suivie d’un briefing médias se sont tenus au Suita Hôtel à Yaoundé. Cet événement a rassemblé des personnalités éminentes, parmi lesquelles le ministre délégué auprès du ministre de la Justice, Jean de Dieu Momo, représentant du ministre d’État, ministre de la Justice, Garde des Sceaux, et Stéphane Bonamy, chef de la délégation régionale du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) pour l’Afrique centrale.

En présence de la présidente nationale de la Croix-Rouge Camerounaise, du professeur Alain Didier Olinga, chef du département de droit international à l’IRIC, et du colonel Narcisse Pierrot Nzie, vice-président du Tribunal militaire de Yaoundé, les débats ont porté sur la pertinence continue et l’évolution nécessaire des Conventions de Genève face aux nouveaux défis du XXIe siècle.

Une Évolution Nécessaire du Droit Humanitaire

Les Conventions de Genève, adoptées le 12 août 1949, représentent l’un des piliers fondamentaux du DIH. Cependant, les mutations profondes de la conflictualité, caractérisées par la dé-spatialisation et la dé-temporalisation des conflits, l’intervention croissante d’acteurs non étatiques, et les avancées technologiques, posent de nouveaux défis. Ces mutations exigent une adaptation des normes internationales pour garantir la protection des victimes de guerre dans un monde en constante évolution.

Le colloque international organisé par le Centre de Recherche en Droit Humanitaire (CRDH) en 2019 a déjà souligné ces enjeux, en examinant les nouvelles formes de conflits et en appelant à une révision des normes pour les rendre plus adaptées aux réalités contemporaines. Le défi est de préserver l’esprit des Conventions tout en répondant aux besoins actuels.

Le Rôle Crucial du CICR et de la Coopération Internationale

Stéphane Bonamy, chef de la délégation régionale du CICR pour l’Afrique centrale, a rappelé l’importance du rôle du CICR dans la mise en œuvre du DIH. « Le CICR travaille d’arrache-pied avec l’ensemble des parties dans tous les conflits pour engager un dialogue sur la mise en œuvre du droit international humanitaire lorsque la violence des armes fait rage », a-t-il déclaré. Ce travail est crucial pour assurer que les règles établies par les Conventions de Genève continuent de protéger les victimes de manière efficace, même dans les contextes de conflits modernes.

La coopération internationale demeure une pierre angulaire pour garantir le respect du DIH. Les États sont appelés à renforcer leurs engagements et à prendre des mesures concrètes pour protéger toutes les personnes affectées par les conflits armés ou d’autres situations de violence. La responsabilité des acteurs, qu’ils soient étatiques ou non, est également un point central pour faire face aux défis du XXIe siècle.

Une Réflexion Sur l’Avenir du Droit Humanitaire

Le 75e anniversaire des Conventions de Genève est une occasion pour réfléchir à l’avenir du DIH et à sa capacité à s’adapter aux nouvelles formes de conflictualité. Bien que ces Conventions aient prouvé leur efficacité au fil des décennies, elles doivent évoluer pour rester pertinentes face aux nouvelles réalités géopolitiques et technologiques.

Les experts présents à la conférence ont souligné que l’avenir du DIH repose sur sa capacité à s’adapter aux défis du XXIe siècle, tout en continuant à protéger les droits humains dans les conflits armés. Cette évolution est indispensable pour que le DIH demeure un outil efficace pour la protection des plus vulnérables, dans un monde où les conflits deviennent de plus en plus complexes et dévastateurs.

En ce 75e anniversaire, les Conventions de Genève restent un pilier essentiel du droit international humanitaire, mais elles doivent être adaptées aux nouvelles réalités des conflits modernes. La coopération internationale, l’engagement des États, et l’évolution des normes sont des éléments clés pour garantir que le DIH continue de jouer son rôle protecteur dans les décennies à venir.