La quatrième Conférence africaine sur la dette et le développement (AfCoDD IV) s’est tenue à Maputo, au Mozambique, du 28 au 30 août 2024. Cet événement a marqué une nouvelle étape dans la lutte contre la dette en Afrique et visait à renforcer l’autodétermination économique, politique et sociale du continent. Sous le thème “Crise de la dette en Afrique : Perspectives et alternatives féministes panafricaines”, la conférence a mis en lumière le rôle crucial des femmes dans l’économie et leur inclusion dans les politiques de développement comme réponse à la crise de la dette.
Trois jours de débats approfondis
Pendant trois jours, les participants ont analysé en profondeur les impacts de la dette sur les femmes et les mécanismes de développement existants. La première journée a été marquée par la cérémonie d’ouverture et une table ronde animée par des femmes activistes engagées dans la campagne contre la dette africaine. Lors de la deuxième journée, une douzaine de sessions ont été tenues, réunissant experts et participants pour des discussions sur les stratégies économiques. La troisième journée a culminé avec une table ronde animée par Jason R. Braganza, Directeur exécutif d’AFRODAD.
Conclusions majeures de la conférence
Les discussions ont révélé l’urgence de reconnaître et d’intégrer l’impact différencié de la dette sur les femmes africaines dans les politiques économiques. Une analyse féministe de la dette est essentielle pour comprendre les défis financiers auxquels l’Afrique fait face, un fardeau qui pèse lourdement sur ses citoyens. Malgré cela, des institutions telles que le Fonds monétaire international (FMI) continuent de prêter aux gouvernements africains, approfondissant ainsi l’endettement et réduisant les marges de manœuvre budgétaires.
L’Afrique : de suiveur à faiseur de règles
Un des moments forts de la conférence fut la discussion sur le rôle de l’Afrique dans la refonte de l’architecture financière mondiale. Les participants ont plaidé pour une plus grande implication de l’Afrique en tant que créateur de règles sur la scène mondiale, avec une gestion des ressources naturelles qui servirait de levier pour la négociation de la dette.
À cet égard, l’esprit d’unité et de solidarité, souvent évoqué par des figures comme Bob Marley, a résonné tout au long de la conférence. L’Afrique est plus que jamais déterminée à tracer son propre chemin vers l’autonomie économique.
Un futur industriel pour l’Afrique
L’un des objectifs de la conférence est de rappeler que l’Afrique a le potentiel de devenir un centre de production industriel et manufacturier mondial. Le slogan “L’Afrique peut le faire” a été largement repris par les participants comme un appel à l’action adressé aux dirigeants africains, aux organisations de la société civile et aux citoyens du continent. En combinant la mobilisation des ressources et l’intégration des femmes dans les stratégies économiques, l’Afrique peut surmonter les défis posés par la crise de la dette et se positionner comme un acteur majeur de l’économie mondiale.
L’inclusion des femmes : clé de la résilience économique
L’intégration des femmes dans la gestion de l’économie africaine a été un point central de la conférence. En promouvant l’égalité des sexes et en favorisant la participation active des femmes dans les décisions économiques et politiques, des organisations comme le CRADEC cherchent à renforcer la résilience économique du continent.
Cette conférence a ouvert une nouvelle ère pour l’Afrique, une ère où le continent prend son destin en main et s’affirme comme un acteur clé sur la scène économique mondiale.