L’OIM s’efforce de protéger les travailleurs migrants et d’optimiser les avantages de la migration de main-d’œuvre tant pour les pays d’origine et de destination que pour les migrants eux-mêmes .
Afin de franchir cette étape nouvelle dans la gestion de la politique de mobilité de la main-d’œuvre, L’OIM coopère avec de nombreux acteurs,dont le Cameroun.

C’est dans cet optique et en sa qualité d’acteur privilégié que se tient du 9 au 10 décembre 2024 à Yaoundé, un atelier de dialogue politique sur la migration de main-d’œuvre, organisé par le Cameroun en partenariat avec l’Union africaine, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et d’autres acteurs clés.
Cet événement vise à mettre en place une gouvernance efficace de la migration, en harmonisant les indicateurs, en mobilisant des ressources financières et en améliorant la coordination entre les acteurs.
La migration de main-d’œuvre est un phénomène complexe et multiforme qui nécessite une approche globale et coordonnée pour en tirer pleinement parti tout en minimisant les risques. Le Cameroun, en tant que pays d’origine, de transit et de destination pour les migrants, est particulièrement concerné par ce phénomène.

Angélique Mbouzie Ahanda, Chef de la Division de la Norme et de la coopération internationale du travail au Mintss:
«Notre politique nationale de migration de main-d’œuvre qui avait déjà été conçue avec l’appui de l’Union africaine dans le cadre d’un programme sur l’amélioration de la politique de gouvernance de la mobilité de la main-d’œuvre en Afrique, il était question que cette politique conçue par le Cameroun et pour Cameroun puisse avoir une adoption inclusive et participative pour toutes les parties prenantes de sa mise en œuvre. Au cours de l’atelier de ce jour,il sera question pour les parties prenantes de se prononcer sur l’effectivité de la prise en compte de leurs attentes réelles, sur la pertinence des indicateurs des attentes émises,et sur l’opérationalisation effective de la budgétisation, l’analyse des mécanismes de financement»,a indiqué Mbouzie Ahanda.
L’atelier a réuni des experts, des décideurs politiques et des représentants de la société civile pour discuter des enjeux fondamentaux de la migration de main-d’œuvre. Les discussions ont porté sur l’harmonisation des indicateurs, le financement et la coordination des acteurs.
ABdel Rahmane Diop, Représentant de l’organisation internationale pour les migrations : «Le gouvernement du Cameroun a fait montre d’un leadership extraordinaire sur la scène africaine et internationale en adoptant le principe pour une politique nationale sur la mobilité de la main-d’œuvre . À partir du moment où un pays prend cet engagement,il est du devoir des agences des Nations Unies pour la migration en particulier, d’accompagner l’État dans l’adoption d’une politique qui soit pertinente, inclusive et qui mobilise un ensemble d’acteurs déterminant pour une meilleure prise en compte de cette politique. Le plus important dans une première démarche,le plus important est d’avoir un document de politique nationale sur la mobilité de la main-d’œuvre qui soit pertinent et inclusif et prennant en compte les questions de genre et les questions de droits humains. Nous voulons nous assurer sur le plan d’un accompagnement technique qu’un certain nombre de contextes soit pris en compte.Je prends le cas de la situation humanitaire. Les déplacés internes représentent aujourd’hui au Cameroun environ un million de personnes. On ne peut pas parler de mobilité de la main-d’œuvre en oubliant plus d’un million de camerounais»,a précisé le Chef de mission de l’OIM.

La migration de main-d’œuvre est un phénomène qui nécessite une approche globale et coordonnée.
«Nous sommes déterminés à mettre en place une gouvernance efficace de la migration pour en tirer pleinement parti tout en minimisant les risques», le Chef service de la division des normes
L’OIM joue un rôle clé dans ce processus en renforçant les capacités en matière de gestion de la migration de main-d’œuvre, en offrant des conseils politiques et techniques aux gouvernements nationaux et en soutenant l’élaboration de politiques et de législations favorisant des flux de migration de main-d’œuvre efficaces et transparents.
Mouangué Pierre Louis,syndicaliste :
«Les syndicats sont là pour défendre les intérêts des travailleurs. Nous défendons les intérêts des travailleurs au vue des textes qui régissent les droits des travailleurs, notamment le code du travail,les conventions,les projets et statuts du personnel. Nous devons faire en sorte que ces textes soient appliqués. Nous n’avions pas la politique des migrations. Elle vient d’être adoptée. Nous sommes en train de réfléchir sur sa mise en œuvre afin de permettre aux citoyens camerounais d’avoir toutes les informations nécessaires pour savoir comment se conduire dans son pays d’accueil en mettant en place un centre d’informations. La migration intra régionale est plus importante que la migration du Sud vers le Nord».
À l’issue de cet atelier, plusieurs résultats concrets sont attendus, notamment une politique nationale renforcée, une gouvernance améliorée et un développement durable. Le Cameroun envoie ainsi un signal fort à la communauté internationale en démontrant sa volonté de faire face aux défis de la migration de manière proactive et responsable.