Bôme François Crée l’Événement au 1er Mai : Une Mobilisation Inédite qui Bouscule les Codes

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La Fête Internationale du Travail 2025 a été marquée à Yaoundé par un fait inédit : la mobilisation spectaculaire des distributeurs du célèbre Bôme François. Plus de 1500 personnes, venues des régions du Centre, de l’Ouest et du Littoral, ont défilé fièrement sur le boulevard du 20 Mai, toutes vêtues de polos et de casquettes rouges, couleurs emblématiques de la marque. Derrière cette mobilisation de masse, une figure se détache : François Désiré Ekouma Ananga, promoteur de François Santé, dont la vision autour du travail décent a résonné avec force au cœur des célébrations.

Un modèle économique participatif en pleine expansion

Lancé en 2021, le Bôme François s’est imposé comme un produit phare au sein d’une gamme qui comprend aussi le Jus François et le Thé François. En l’espace de quatre ans, ce label camerounais est passé du statut de produit local à celui de marque nationale, comptant désormais plus de 1500 distributeurs à travers les dix régions du Cameroun. Pour de nombreux jeunes sans emploi, devenir « ambassadeur » ou « amazone » François représente bien plus qu’un simple travail : c’est une voie vers l’autonomie, l’inclusion économique et un début d’espoir.

Cette démonstration, organisée avec rigueur logistique et esprit d’équipe, illustre la puissance d’un modèle de distribution basé sur l’adhésion communautaire et l’auto-entrepreneuriat. En harmonie avec le thème 2025 de la Fête du Travail – « Dialogue social et travail décent pour un Cameroun serein » – François Santé met l’accent sur l’insertion socio-professionnelle et l’autonomisation économique de ses collaborateurs.

Une montée en puissance saluée mais controversée

Cependant, ce succès rapide n’est pas sans générer des interrogations. En 2024, l’Ordre National des Pharmaciens du Cameroun avait manifesté ses inquiétudes concernant la distribution du Bôme François hors du cadre réglementaire prévu pour les produits de santé. Une campagne de sensibilisation avait alors été menée, appelant à la régularisation de la marque et à son retrait du circuit informel, pour garantir la protection des consommateurs et assurer une traçabilité sanitaire fiable.

Dans les coulisses du succès, cette critique institutionnelle a suscité un débat plus large sur la place de l’innovation locale dans un système encore fortement centralisé. Le cas du Bôme François devient alors un symbole de tensions entre l’émergence économique citoyenne et la nécessité de régulation rigoureuse dans le secteur de la santé.

Vers une transition responsable et durable ?

Face à ces défis, la manifestation du 1er mai pourrait être perçue comme un appel à l’attention des décideurs. Elle interroge : comment canaliser ce dynamisme entrepreneurial dans un cadre légal sécurisé ? Comment accompagner l’essor d’un produit plébiscité sans freiner sa croissance ? La réponse pourrait passer par un dialogue renforcé entre François Santé, les autorités de régulation, les professionnels de la santé, et les ministères concernés.

Pour François Désiré Ekouma Ananga, la voie semble claire : faire du Bôme François un produit national de référence, tout en poursuivant les démarches pour une reconnaissance administrative et scientifique conforme aux normes. La mobilisation du 1er mai aura ainsi servi de vitrine non seulement pour le produit, mais aussi pour la revendication d’un nouveau modèle économique hybride, à la croisée du marketing populaire et de l’engagement social.