CAMEROUN : LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA

FLORENCE YOPA : « LES PERSONNES VIVANT AVEC LE VIH SONT VICTIMES DE VIOLENCES BASÉES SUR LEUR STATUT SÉROLOGIQUE » !

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FLORENCE YOPA : « LES PERSONNES VIVANT AVEC LE VIH SONT VICTIMES DE VIOLENCES BASÉES SUR LEUR STATUT SÉROLOGIQUE » !

LA COORDINATRICE D’HORIZONS FEMMES POUR LA RÉGION DE L’OUEST A MENÉ PLUSIEURS ACTIVITÉS DANS LE CADRE DU MOIS CAMEROUNAIS DE LUTTE CONTRE LE SIDA. CES ACTIONS SE SONT ACHEVÉES LE 1er DÉCEMBRE DERNIER, JOURNÉE MONDIALE DE LUTTE CONTRE CETTE PANDÉMIE. PLACÉE SOUS LE THÈME « CONNAÎTRE SON STATUT SÉROLOGIQUE » AVEC POUR SLOGAN « PROTÉGEONS LA JEUNE FILLE », CETTE ORGANISATION DE LA SOCIÉTÉ CIVILE EN CHARGE DE LA DÉFENSE DES DROITS DES FEMMES A TENU LE JEUDI 29 NOVEMBRE 2018, UNE TABLE RONDE SUR LE THÈME « LA DISPENSATION COMMUNAUTAIRE DES ANTIS RÉTROVIRAUX : ENJEUX ET DÉFIS ». UN ATELIER QUI A CONNU LA PRÉSENCE DES EXPERTS DU GROUPE TECHNIQUE RÉGIONAL DE LUTTE CONTRE CETTE MALADIE À L’OUEST. UNE JOURNÉE PORTES OUVERTES A ÉTÉ ORGANISÉE DANS LES LOCAUX DE CETTE ORGANISATION LE VENDREDI 30 NOVEMBRE À BAFOUSSAM. FLORENCE YOPA, COORDINATRICE RÉGIONALE D’HORIZONS FEMMES (OUEST), TOUT EN PRÉSENTANT LES ACTIVITÉS MENÉES DANS LE CADRE DE LA LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA, REVIENT SUR LES OBJECTIFS VISÉS.

VOUS AVEZ OUVERT VOS PORTES CE JOUR AUX POPULATIONS DE LA RÉGION DE L’OUEST. POUVEZ-VOUS REVENIR SUR LE CONTEXTE DE CETTE JOURNÉE PORTES OUVERTES ORGANISÉE PAR HORIZONS FEMMES, COORDINATION DE L’OUEST?

Il s’agit des activités qui ont meublé le mois camerounais de lutte contre le VIH/SIDA dont la journée commémorative est le 1er décembre de chaque année. Dans le cadre de cette commémoration, plusieurs activités ont été menées par Horizons Femmes. Nous avons démarré avec les sensibilisations dans les points à forte concentration humaine de la ville, les jeux de carte sur la connaissance de cette pandémie. Nous avons également procédé au dépistage. Pas plus tard que quelques jours, nous avons organisé une table ronde et aujourd’hui, nous sommes en train de mener une journée portes ouvertes et puis nous allons clôturer par une marche sportive.

PARLONS JUSTEMENT DE CETTE TABLE RONDE QUI A ÉTÉ ORGANISÉE SUR LE THÈME: « LA DISPENSATION COMMUNAUTAIRE DES ANTIS RÉTROVIRAUX : ENJEUX ET DÉFIS ». QUEL EST OBJECTIF VISÉ AU MOMENT OÙ ON ABORDE UNE TELLE THÉMATIQUE ?

Il s’agit là de présenter les avantages ou alors le rôle capital de la dispensation communautaire antis rétroviraux (ARV). Quand on parle de la dispensation communautaire, il s’agit du rôle des organisations de la société civile qui dispensent les ARV aux personnes vivant avec le VIH. Ceci est dû au fait qu’on a relevé un certain nombre de faiblesse dans les unités de prises en charge que nous appelons vulgairement les formations sanitaires publiques. L’État du Cameroun a également été conscient de ces faiblesses et a jugé important d’impliquer les organisations de la société civile (OSC). Bien que certaines soient impliquées, il demeure qu’il y a encore des faiblesses parce que le nombre d’organisations impliquées dans ce processus est encore réduit. On voudrait sensibiliser les populations et les autorités sur l’impact du nombre réduit des organisations de la société civile impliquées dans la dispensation des ARV. Nous savons que les OSC jouent un rôle capital dans la prise en charge des personnes vivant avec le VIH. Si nous prenons l’exemple d’Horizons Femmes, bien que n’ayant pas encore l’autorisation de dispensation des ARV, nous faisons un travail remarquable dans cette lutte. Nous avons une conseillère psychosociale qui est là au quotidien pour les recevoir et les orienter afin de donner un appui à son niveau. Au-delà de la conseillère psychosociale, nous avons une nutritionniste qui est là pour les accompagner. Mais avant la nutritionniste, il faudrait rappeler que nous organisons les campagnes de dépistage chez nous avec l’appui du groupe technique régional Ouest de lutte contre le VIH/SIDA. Nous avons également un médecin qui est là pour des consultations médicales. Sous la base des plaintes du patient, le médecin fait une prescription médicale que nous prenons en charge. Nous prenons en charge l’achat des médicaments que nous distribuons gratuitement. Pour ce qui est des personnes vivant avec le VIH, nous prenons également en charge les examens biologiques tels que la charge virale et le CD4.

L’autre chose qu’il est important de signaler c’est le conseil nutritionnel. Nous avons une nutritionniste qui est là pour accompagner de manière globale les personnes qui arrivent ici et ont besoin des conseils nutritionnistes et en particulier les personnes vivant avec le VIH. Donc elle a les entretiens publics et individuels. À travers ces entretiens, elle améliore au quotidien l’équilibre alimentaire de ces personnes parce que pour prendre les ARV, il faut aussi bien s’alimenter parce qu’on a vu des personnes mourir bien que prenant les ARV mais juste parce qu’elles n’étaient pas  bien alimentées. Donc, elle leur  apprend à manger de manière équilibrée et diversifiée, surtout à moindre coût. Mais maintenant pour des cas de violences basées sur le genre, nous avons un avocat qui est là pour accompagner les personnes victimes de violences. Et pour ce qui est des personnes vivant avec le VIH le plus souvent, ce sont des personnes victimes de violences basées sur leur statut sérologique et parfois rejetées par la société ou par sa famille nucléaire. À ce niveau, la victime peut solliciter l’accompagnement juridique d’Horizons Femmes.

PUISQUE VOUS TRAVAILLEZ AU QUOTIDIEN AVEC LES POPULATIONS À LA BASE, QUELLE EST LE REGARD DES UNS ET DES AUTRES PAR RAPPORT À CETTE MALADIE QUI CONTINUE DE FAIRE DES RAVAGES ?

Par rapport au VIH, c’est un fait de société. C’est vrai que de plus en plus les gens ont pensé que c’était un sort ou une infection mystique mais au quotidien, nous essayons de déconstruire cette façon de voir les choses et nous leurs faisons savoir que le VIH est une réalité, une maladie scientifique. Aujourd’hui, on ne peut pas encore soigner cette maladie certes mais on peut anéantir le virus. Celui qui accepte ou qui adhère au traitement peut vivre longtemps possible et de manière épanouie.

Propos recueillis par Armel Djiogue

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