L’ATELIER DE LANCEMENT DU PROJET « RENFORCEMENT DE LA SYNERGIE ENTRE LES ACTEURS DE LA CHAÎNE PÉNALE DE L’OUEST, DU CENTRE ET DU LITTORAL, ET APPUI JURIDICO-SOCIAL AUX DÉTENUS INDIGENTS », A EU LIEU LE 27 DÉCEMBRE DERNIER À BAFOUSSAM.
« Développer et favoriser les initiatives des organisations de défense des Droits de l’Homme en Afrique Centrale », voilà l’objectif que vise le projet Défi 2. L’atelier de lancement de ce projet était centré sur sa présentation aux participants, l’explorationdes voies et moyens pour faciliter sa mise en œuvre afin de solliciter l’adhésion des parties prenantes.
L’atelier a regroupé les représentants des parquets d’instance, les régisseurs de prisons, les forces de maintien de l’ordre (police et gendarmerie) de Bafia, Nkongsamba, Foumban, Dschang, Bafoussam et Mbouda respectivement pour les régions du Centre, du Littoral et de l’Ouest, zones cibles de cet autre projet.
La « Ligue des Droits et Libertés » (LDL) et son partenaire « Agir Ensemble pour les Droits de l’Homme » (AEDH), veulent ainsi œuvrer pour le « renforcement de la synergie entre les acteurs de la chaine pénale de l’Ouest, du Centre, du Littoral et appui juridico-judiciaire et social aux détenus indigents ». Cette activité intervient dans un contexte sociopolitique marquée par un environnement carcéral camerounais défavorable à la jouissance des droits des personnes privées de libertés. La population carcérale est sans doute croissante au regard de la montée galopante de l’insécurité rendant ainsi complexe l’encadrement des détenus si l’on s’en tient aux moyens limités mis en place par l’État. Cependant, on note un déficit d’information et une faible prise en charge sur le plan judiciaire et social des détenus vulnérables dont les femmes et les mineurs.
Pour ce deuxième projet mis en œuvre par la LDL avec l’appui financier de son partenaire AEDH, il s’agira entre autres activités d’identifier les personnes en détention provisoire, d’améliorer les connaissances de 20 acteurs de la société civile des localités cibles du projet sur le monitoring en milieu carcéral, partager les bonnes pratiques des formations antérieures et de mettre à niveau les connaissances de 40 acteurs de la chaîne pénale entre autres. Le projet « Défi 2 » est ainsi mis en œuvre dans les prisons de Nkongsamba, de Bafia et de Foumban, Dschang, Mbouda, Bafoussam.
L’atteinte de cet objectif passe par la sensibilisation des détenus des prisons et les justiciables des localités du projet sur les aspects du code de procédure pénale liés à la détention provisoire et à la garde à vue, la recherche et la diffusion des différents frais et tarifs des procédures judiciaires en vigueur tout en apportant une assistance juridique, judiciaire et sociale aux détenus femmes et mineurs. Ce projet selon Charlie Tchikanda, directeur exécutif de la LDL cible les détenus en attente de jugement, les personnes gardées à vue, les procureurs de la République, les forces de maintien de l’ordre, les régisseurs et les greffiers des prisons et des juridictions.
PARTENARIAT
Dans le but de contribuer à une bonne synergie entre les acteurs de la chaîne pénale et de favoriser un encadrement efficace des détenus dans les localités cibles du projet, l’organisation française, « Agir Ensemble pour les Droits de l’Homme » (AEDH), basée à Lyon et la « Ligue des Droits et Libertés » (LDL) au Cameroun, se sont mis ensemble pour atteindre cet objectif.
« Le projet Défi 2 de la Ligue des Droits et Libertés vise à renforcer la synergie entre les différents acteurs de la chaîne pénale. Nous avons justement rencontré les autorités de la ville de Bafoussam qui se montrent tout à fait prêtes à coopérer dans ce sens c’est-à-dire soutenir le travail des organisations de la société civile. Ce que nous espérons, c’est principalement que ce travail de mise en collaboration puisse fonctionner et que nous puissions voir d’ici 2 ou 3 ans que les autorités travaillent ensemble afin de défendre la cause des détenus, pour que les dossiers ne soient plus perdus surtout pour ceux qui n’ont pas les moyens d’être assistés judiciairement et juridiquement. Nous continuons cette démarche dans une dynamique partenariale pouvant contribuer à la bonne échange d’information entre la LDL, les autorités et les détenus », expliquait Anne-Claire Sorne, chargée de projets à AEDH après la conférence de presse de présentation de ce projet aux hommes et femmes de médias le 3 décembre dernier à Bafoussam.
« En soumettant ce projet, nous pensions aller dans la continuité de ce que nous avons fait dans le précédent projet. Nous avons été sélectionnés parmi les 180 dossiers qui avaient été soumis à notre partenaire. L’implémentation de ce projet va se dérouler en trois étapes. Nous allons d’abord montrer davantage à notre partenaire la légitimité de la Ligue des Droits et Libertés dans le choix de travailler dans ce domaine. Ensuite, nous avons montré à nos partenaires qui vont nous soutenir que ce projet entre en étroite ligne du programme national de gouvernance et de promotion des droits de l’homme que le gouvernement a lui-même implémenté en 2015. Enfin, nous avons trouvé qu’entre le moment de son éligibilité et le moment de sa mise en œuvre, il y a eu un certain décalage. Nous avons ainsi organisé un atelier d’activité zéro de ce programme axé sur son recadrage. Car le contexte sociopolitique du pays a évolué avec des contestations postélectorales, la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest qui s’en lysent. Après cet atelier de lancement, nous allons sur le terrain pour la collecte des données et la recherche des informations judiciaires. C’est un projet qui va suivre un chronogramme bien établi sur une période de 12 mois », se fixe Charlie Tchikanda, directeur exécutif de la LDL.
Le coût de ce projet s’élève à 9 millions 215 mille francs. Cette enveloppe est supportée à 7 millions 215 mille par l’organisation française, « Agir Ensemble pour les Droits de l’Homme ».L’apport financier de la Ligue des Droits et Libertés s’élève à 2 millions de francs. CFA.