C’EST L’OBJECTIF VISÉ PAR LE PROGRAMME D’APPUI À LA RÉNOVATION ET AU DÉVELOPPEMENT DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE DANS LES SECTEURS DE L’AGRICULTURE, DE L’ÉLEVAGE ET DES PÊCHES EN SA PHASE DE CONSOLIDATION ET PÉRENNISATION (PCP-AFOP) EN ORGANISANT LES JOURNÉES ENTREPRENEURIALES DU 11 AU 12 JUILLET 2019 À BAFOUSSAM EN DIRECTION DES FORMES ET INSÉRÉS PAR CE PROGRAMME DES RÉGIONS DE L’OUEST ET DU NORD-OUEST.
Près de 400 exploitants agropastoraux des régions de l’Ouest et du Nord-Ouest se sont retrouvés dans le cadre des journées entrepreneuriales à Bafoussam. Pendant leur séjour dans la capitale régionale de l’Ouest, ils ont recensé les principales difficultés auxquelles ils font face dans les différentes exploitations agro-pastorales
« L’objectif de ces journées est de permettre aux jeunes insérés de quitter du niveau d’exploitant à entreprise agropastoral. Les jeunes exploitants d’aujourd’hui doivent rêver d’être des entrepreneurs demain. Pour y arriver, nous voulons à travers cette rencontre, connaître les difficultés que les jeunes insérés rencontrent,afin de trouver des solutions les permettant d’agrandir leurs exploitations. Parmi ces difficultés, certaines sont déjà résolues par eux-mêmes et d’autres qui ne sont pas de leur compétence. Ils sont venus réfléchir ensemble pour voir quelles sont les difficultés qui subsistent afin de trouver des solutions. Par rapport à ça, nous sommes sortis d’ici avec un plan d’action bien défini de résolution de ces difficultés qui va permettre de voir les solutions qu’on peut apporter aux problèmes dont ils font face pour leur permettre de quitter de l’exploitation à l’entreprise. Pour ce qui des difficultés, nous avons répertorié des difficultés liées au foncier pour ce qui concerne les femmes. Certaines sont liées au financement des projets et d’autres techniques. Certaines contraintes ont été également relevées lors des travaux en atelier. Après avoir recensé ces difficultés, les participants sont d’un autre atelier avec certain nombre de solutions », confie DaïrouPekarou, coordonateur de la zone des Hauts-Plateaux du programme (PCP-AFOP).
« À la fin de ce séminaire, j’ai retenu beaucoup d’idées, une nouvelle vision dans le cadre de l’agrandissement de mon entreprise et surtout dans la gestion de mon matériel et de quelques cahiers de charge. Nous avons suggéré à nos supérieurs l’organisation des séminaires pareils, des séances de rééducation et de recyclage pour nous jeunes déjà insérés. Sur le terrain avant d’être là aujourd’hui, les différentes difficultés sont liées à la vente des productions au niveau du marché. Nous avons aussi les problèmes de santé des animaux, de leur alimentation et des produits vétérinaires. Sur le marché, les produits vétérinaires sont généralement périmés. Une situation qui rend complexe le traitement des animaux. Si on pouvait avoir un centre vétérinaire que le programme pourra mettre sur pied pour nous producteurs, nous pensons que nos exploitations pourront prospérer. Il y a aussi un problème au niveau de la qualité des aliments. Jusqu’à présent, nous pratiquons la biosécurité dans le but de prévenir nos animaux de la grippe porcine en limitant les visites tout en rendant notre ferme toujours propre », présente Loïc GahaTchamgoue, exploitant dans le domaine porcin à Bafang.
« La difficulté majeure c’est l’accès au poussins. Il y a rareté de poussins sur le marché. Les commandes ne sont non seulement pas livrés à temps mais sont onéreuses. La deuxième difficulté c’est qu’on n’arrive pas à agrandir notre production par manque de moyens financiers. On se limite seulement au peu d’argent qu’on a donné lors de notre insertion. Nous n’avons pas accès aux crédits dans les banques. Lors de cet atelier, on nous a demandé de nous organiser en organisation de manière qu’on puisse nous aider par groupe. En se réunissant, on peut facilement quitter de l’exploitation à pouvoir faire une entreprise », confie EngèleNjouenapNjikam, exploitante installée dans le Noun en volaille.
« Nous nous occupons d’accompagner ces jeunes formés qui sont soient des jeunes exploitants agricoles pour ceux qui sortent des centres de formation ou des jeunes entrepreneurs agropastoraux pour ceux qui sortent des écoles de formation soient en agriculture, en élevage, en gestion des structures coopérative ou en gestion de l’eau. Il y a plusieurs métiers développés par le programme AFOP. Le programme C2D-AFOP qui a évolué vers le PCP-AFOP aujourd’hui a été créé en 2008 sous tutelle des ministères de l’agriculture et de l’élevage. Ce programme est financé par l’agence française de développement (AFD) jusqu’à ce jour sous fonds C2D. Même si aujourd’hui le nom a évolué, et on parle de PCP-AFOP, le financement est toujours assuré par l’AFD sous contrat C2D. La particularité de la troisième phase du programme est que nous sommes en train de préparer la sortie du programme parce que tout programme a une date de naissance et une date de décès. Nous pensons que d’ici 2021 ou 2022, le programme AFOP va s’éclipseren laissant les fonctions qu’il a assuré entre les mains d’autres structures dont les ministères de tutelle et les collectivités territoriale décentralisées (CTD). D’ailleurs, il y a la loi sur la formation professionnelle qui dit clairement que lesCTD doivent jouer un rôle prépondérant dans la formation professionnelle des jeunes pour contribuer au développement des territoires. Dans sa phase d’implémentation, l’insertion des jeunes formés a été intégrée dans le dispositif formation-insertion de 2012 à date. Mais actuellement, nous sommes dans la troisième phase qui est celle de consolidation et de pérennisation (PCP) du programme AFOP », présente Emmanuel Vitung Aseh, chef composante accompagnement à l’insertion des jeunes et adultes formés PCP-AFOP.
Dans la zone des hauts-plateaux qui couvrent les régions de l’Ouest et du Nord-Ouest, 1.200 jeunes ont été formés dans 16 centres et 8 écoles de formation. En date, 832 jeunes ont été insérés pour un montant d’un milliard 200 millions par le programme PCP-AFOP.