Coopération Cameroun- FMI : Programme économique : Comment le Cameroun a sauvé son accord avec le FMI.

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Les réformes structurelles engagées par le ministre Louis Paul Motaze en vue d’une discipline budgétaire soutenue auront été déterminants pour le décaissement de la 4e tranche du financement de son programme économique adossé sur la facilité élargie de crédit avec le Fmi le 17 juillet dernier.

C’était un rendez-vous très attendu des officiels camerounais après l’épisode raté du 26 juin dernier. La session du conseil d’administration du Fmi tenue à Washington le 17 juillet dernier s’est achevée sur l’approbation de la 4e revue de l’accord Fec-facilite élargie de crédit, en faveur du Cameroun. Conséquence, le décaissement à son profit de quelque 76,2 millions de dollars, soit un peu plus de 45 milliards de FCFA. Un véritable succès diplomatique et économique tant le programme économique triennal signé en juin 2017 entre le Cameroun et le Fmi était astreint à rude épreuve après l’échec de l’échéance du 26 juin dernier au cours duquel cette 4e revue devrait être examiné. Après le renvoi du dossier Cameroun à la session du 17 juillet du conseil d’administration du Fonds tenue la semaine dernière, des esprits les plus retors avaient crié à la rupture probable de ce programme. En validant ce nouveau décaissement au profit du Cameroun, le Fmi se montre assez séduit par les efforts fournis par les autorités camerounaises dans le respect de cet accord. “Les résultats obtenus par le Cameroun dans le cadre du programme appuyé par la Fec se sont améliorés depuis 1 an. La plupart des objectifs à la fin 2018, y compris celui relatif au déficit budgétaire ont été atteints, et les réformes structurelles suivent leurs cours”, a affirmé Mitsuhiro Furusawa, Dga du Fmi et Président par intérim du Fonds, pour justifier la décision de l’institution financière internationale. Un tableau d’honneur reconnu au train de mesures implémentées depuis plusieurs mois par le ministre Louis Paul Motaze pour assurer la bonne gouvernance financière de l’Etat et la crédibilité de la signature de l’Etat du Cameroun envers la communauté internationale.

PRESSIONS

Toutefois, il ne faut pas croire que c’est un chèque en blanc que le Fmi décerne au pays de Paul Biya. Le Fmi rappelle néanmoins les mesures prudentielles que le pays se doit d’observer pour continuer à bénéficier du soutien de la communauté financière internationale. Le communiqué rendu public au terme de la session du conseil d’administration du Fonds indique que le Cameroun continue à montrer la voie dans la reconstitution des marges de la CemacÀ terme, le soutien constant des autorités du Cameroun à la mise en œuvre de la réglementation des changes de la Beac sera fondamental pour le rapatriement intégral des recettes en devises”. Une observation sur fond de pressions que l’argentier international fait planer sur le Cameroun. Aussi recommande-t-il le renforcement de la discipline budgétaire pour atteindre les objectifs à la fin 2019, fixés dans le programme, et l’atténuation des risques liés aux droits extérieurs et aux problèmes de sécurité. Le Fonds exige de réduire le recours aux procédures de dépenses exceptionnelles en achevant la réforme du compte unique du trésor, ce qui favorisera la mise en œuvre résolue du budget 2019, tout en améliorant la gestion de la trésorerie et la transparence dans l’exécution du budget. Un véritable dilemme pour un pays confronté à de multiples défis, dont l’organisation des élections, la défense de sa souveraineté territoriale et les défis sécuritaires sans lesquels rien de positif n’est possible.

LIMITATIONS DU RECOURS AUX EMPRUNTS

“Il demeure crucial d’améliorer l’inclusion financière, le climat des affaires et de la gouvernance pour encourager le développement du secteur privé et stimuler la compétitivité. Il est en particulier essentiel de renforcer les normes de l’Etie et le cadre de Lbc/FT pour favoriser une croissance tirée par le secteur privé et les investissements étrangers”, indique le communiqué ayant sanctionné les travaux. Des chantiers cruciaux sur lesquels Louis Paul Motaze est déjà engagé, mais qui nécessite en outre d’autres contraintes, dont des disponibilités financières. Pourtant, le Fmi impose de limiter le recours aux emprunts extérieurs et l’endettement dont le rythme semble inquiéter les responsables du Fonds.

En somme, si la confiance semble revenue dans les relations entre le Cameroun et le Fmi, le gouvernement devra poursuivre ses mesures d’austérité pour espérer tenir le cahier de charges de son programme triennal avec le Fmi.

Source : Sans Détour

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