AFFAIRE SHAKIRO : LES ÉTATS-UNIS S’INTÉRESSENT À LA CONDAMNATION DU TRANSGENRE AU CAMEROUN

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Dans un tweet, l’ambassade américaine à Yaoundé dit s’inquiéter pour des personnes LGBTQI+ au Cameroun et appelle au respect des libertés fondamentales.

« Nous sommes préoccupés par la sentence de 5 ans de 2 femmes transgenres et par la hausse des arrestations de personnes LGBTQI+ au Cameroun. Il est essentiel que les gouvernements œuvrent pour que tous les individus jouissent librement des droits de l’homme et des libertés fondamentales », peut-on lire dans le tweet de l’ambassade des Etats-Unis à Yaoundé, du 14 mai 2021.

Ce tweet intervient après la condamnation le 11 mai dernier, des transgenres Loïc Midrel NJEUKAM alias « Shakiro » et son camarade Roland MOUTHÉ dit « Patricia ». Ces deux individus ont été condamnés à cinq ans de prison, condamnations assorties des amendes de 200 000 F. Cfa.

Rappelons que le 8 février dernier, des agents de la gendarmerie nationale ont arrêté Shakiro et Patricia dans les rues de la ville de Douala, car « elles étaient vêtues de manière typiquement féminine » selon l’Ong Human Rights Watch. Selon cette organisation ainsi que des militants et des avocats qui leur ont rendu visite en détention, les deux transgenres ont été interrogés sans la présence d’un avocat. Elles ont été « frappées et menacées ».

Shakiro et Patricia ont ensuite été transférées à la prison centrale surpeuplée de Douala. Là-bas, elles auraient été battues et insultées par des gardiens et d’autres détenus. Les procureurs les ont accusées de tentative de conduite homosexuelle, d’outrage public aux mœurs, et de non-possession de leur carte d’identité nationale.

Pour Me Alice NKOM, avocate représentant Shakiro et Patricia, « c’est une condamnation politique qui adresse un message clair et effrayant : ‘‘Nous ne voulons pas de personnes LGBT ici au Cameroun.’’ Nous devons combattre cet état d’esprit et nous le ferons. »

L’Ong signale qu’en 2021, les forces de sécurité camerounaises ont arrêté de manière arbitraire des personnes sur la base de leur orientation sexuelle réelle ou de leur identité de genre présumées. Plus précisément, entre février et avril 2021, les forces de sécurité ont arrêté au moins 27 personnes, dont un garçon âgé de 17 ans, pour comportement homosexuel consensuel ou variance de genre présumée. Il convient tout de même de rappeler que l’homosexualité est un acte puni par le code pénal camerounais.

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