Les scientifiques du Global Carbon Project ont présenté lundi lors de la réunion de l’ONU sur le climat à Dubaï une mise à jour inquiétante. Selon leur étude, le seuil critique de 1,5°C de réchauffement planétaire pourrait être atteint dans seulement sept ans, modifiant ainsi leur précédente estimation de neuf ans.
Il est maintenant jugé « inévitable » que ce seuil soit dépassé de manière constante sur plusieurs années. Les émissions mondiales de CO2 provenant de l’utilisation du charbon, du gaz et du pétrole pour le chauffage, l’éclairage et le transport devraient atteindre un nouveau record en 2023.
L’objectif fixé par l’Accord de Paris en 2015 était de ne pas dépasser une augmentation de 1,5°C pour éviter des conséquences graves sur le climat. Les chercheurs soulignent l’urgence d’actions rapides pour réduire les émissions de combustibles fossiles et maintenir cet objectif.
Pierre Friedlingstein, climatologue britannique supervisant l’étude, met en garde : « Le temps qui reste entre maintenant et le seuil de +1,5°C degré se réduit à toute vitesse, il faut agir maintenant. » Les émissions mondiales de dioxyde de carbone en 2023 sont estimées à 40,9 milliards de tonnes, quatre fois plus qu’en 1960.
La déforestation, bien que contribuant, reste minime comparée à l’utilisation incontrôlée de combustibles fossiles et de ciment, générant 36,8 gigatonnes annuelles de CO2. Malgré les efforts de certains pays pour réduire les émissions, notamment liées aux énergies fossiles, cela reste insuffisant dans 26 pays, représentant 28% des émissions mondiales.
La reprise du transport aérien international a conduit à une augmentation de 28,2% des émissions de ce secteur cette année. La montée en puissance d’El Niño au-dessus du Pacifique en 2024 s’annonce comme une menace supplémentaire pour le climat.