APOUH-NGOG/SOCAPALM : l’agro-industrielle brise le silence et évoque des « éléments prêtant à confusion » – Une enquête exclusive de Camer Press Agency

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Une prise de parole attendue dans un climat de tensions croissantes

Après des mois de controverse et de vives tensions entre la population d’Apouh-Ngog (Édéa 1er) et la Société Camerounaise de Palmeraies (Socapalm), l’entreprise agro-industrielle a finalement rompu le silence. Dans une démarche d’ouverture, Socapalm a livré à Camer Press Agency les conclusions d’une enquête interne, dévoilant des éléments qualifiés de « prêtant à confusion » et appelant à une clarification des perceptions autour de ce conflit foncier de longue date.

Cette sortie médiatique s’inscrit dans une volonté affirmée de transparence et de responsabilisation, face à des accusations d’expropriation et de marginalisation des populations locales.

Une stratégie fondée sur le dialogue, la légalité et la durabilité

Socapalm réaffirme son ancrage dans la légalité camerounaise et sa fidélité aux standards internationaux, notamment ceux de la Table Ronde sur l’Huile de Palme Durable (RSPO). L’entreprise se dit ouverte au dialogue et engagée à travailler avec les communautés riveraines et les autorités locales dans un cadre de respect mutuel.

Selon ses représentants, la politique foncière de Socapalm repose sur des procédures encadrées, une volonté d’inclusion, et un partenariat renforcé avec des ONG spécialisées telles que Earthworm Foundation.

27 millions de FCFA d’investissements communautaires

Derrière ses engagements, l’entreprise détaille un plan d’action localisé déployé entre 2022 et 2025, totalisant plus de 27 millions de FCFA d’investissements au bénéfice du village d’Apouh :
• Infrastructures : réhabilitation de routes, construction de points d’eau.
• Éducation : soutien au transport scolaire, financement des salaires d’enseignants, dotations en matériel pédagogique.
• Santé : campagnes médicales, dons de médicaments, assistance d’urgence via le centre médical de l’entreprise.
• Agriculture : accompagnement des producteurs locaux, accès facilité à des intrants de qualité.
• Projets sociaux : financements d’activités communautaires et de célébrations culturelles.
• Protection sociale : point focal genre, procédures de traitement des plaintes, ligne téléphonique éthique.

Socapalm insiste sur la traçabilité de ses actions, supervisées par des partenaires tiers pour en garantir l’efficacité et la transparence.

La société civile appelle à des garanties renforcées

Le Centre Régional Africain pour le Développement Endogène et Communautaire (CRADEC), sollicité par Camer Press Agency, salue l’effort d’ouverture de la Socapalm mais rappelle l’urgence d’un dialogue élargi. Le CRADEC exhorte l’entreprise à respecter scrupuleusement les droits fonciers des communautés et à s’engager dans un processus participatif, juste et durable.

Le préfet absent du débat : une attente grandissante

Malgré les sollicitations répétées de Camer Press Agency, le Préfet de la Sanaga Maritime, Monsieur Abondo, n’a pas souhaité répondre aux questions liées à ce dossier. Son silence, contrastant avec la prise de parole de la Socapalm, suscite interrogations et frustrations. Dans un contexte où chaque acteur est attendu sur sa responsabilité, la voix de l’autorité administrative pourrait être décisive pour apaiser les tensions et encadrer un processus de médiation.

Une enquête toujours en cours

L’équipe de Camer Press Agency poursuit son investigation de terrain. Au cœur de ce dossier complexe, où les perceptions s’entrechoquent, l’objectif demeure : restituer les faits, donner la parole à toutes les parties, et contribuer à l’émergence d’une solution concertée et pacifique à un conflit qui impacte lourdement la cohésion sociale dans cette région du Littoral.