Les écosystèmes forestiers du Bassin du Congo, le deuxième plus grand du monde après l’Amazonie, sont cruciaux pour la biodiversité mondiale et le climat. Les femmes autochtones et les communautés locales jouent un rôle essentiel dans la gestion de ces écosystèmes, la préservation de la biodiversité, la séquestration du carbone et la préservation des cultures et des connaissances traditionnelles.
Le Réseau des Populations Autochtones et Locales pour la Gestion Durable des Écosystèmes Forestiers d’Afrique Centrale (REPALEAC) a été créé en 2003 pour protéger les droits des populations autochtones et locales dans huit pays d’Afrique centrale. Il s’engage à améliorer les conditions de vie de ces populations et à intégrer leurs coutumes et usages dans la gestion des ressources naturelles.
Un partenariat stratégique a été développé avec diverses parties prenantes, y compris des personnalités politiques de la sous-région, pour renforcer les droits des femmes autochtones et leur rôle dans la conservation de la nature et la résilience climatique.
Les femmes autochtones demandent à être davantage impliquées dans les décisions concernant l’utilisation des terres et souhaitent que leurs connaissances traditionnelles soient intégrées dans les politiques de gestion des terres, des forêts et des ressources naturelles.
Cet atelier vise à restituer les travaux du premier forum sous-régional des femmes autochtones et des communautés locales d’Afrique centrale et du Bassin du Congo, qui s’est tenu en mai 2023 à Brazzaville. Il rassemble des participants de toute la région, ainsi que des partenaires nationaux et internationaux. L’objectif est de renforcer l’engagement des femmes autochtones dans la conservation de la biodiversité et la résilience climatique.
Madame Balkissou BOUBA,vice-coordinatrice REPALEAC-CAMEROUN:
« le problème sur le terrain est que les femmes sont moins impliquées dans la prise de décision lorsqu’il s’agit de la communauté autochtone, parce qu’elles sont discriminées. Elles sont toujours laissées à l’écart, elles ne sont pas vraiment impliquées dans la prise de décision. Donc ce que nous faisons, nous essayons de rassembler ces femmes afin qu’elles puissent également avoir une voix, lorsqu’il s’agit de contribution aux mesures, à la protection de l’environnement ou à la contribution à la diversité. si vous regardez la situation d’un œil critique dans la communauté autochtone, les femmes sont des détentrices de connaissances. Elles possèdent un savoir autochtone qu’elles utilisent depuis très longtemps pour préserver l’environnement. Et cette connaissance, nous aussi nous la valorisons parce que nous la réalisons. Aujourd’hui, les connaissances autochtones jouent un rôle clé en matière d’adaptation au changement climatique».
Les femmes autochtones désirent participer plus activement aux processus de prise de décisions sur l’usage et l’affectation des terres,et intégrer leurs savoirs et connaissances traditionnelles dans les politiques et programmes liés à la gestion des terres, forêts et ressources naturelles.
Dans le soucis de valoriser leur contribution ignorée dans les efforts de conservation de la nature, et de la résilience climatique, et surtout de lutter contre leur vulnérabilité socioculturelle,le REPALEAC et les femmes leaders autochtones ont développé un partenariat stratégique avec divers partie prenantes dont les personnalités politiques de la sous-région Afrique Centrale susceptibles de faire avancer leur cause.
Par solidarité sous-régionale,les femmes autochtones ont renforcé les synergies d’actions et le partage d’expériences entre les femmes autochtones d’Asie, d’Amérique Latine, d’Amérique du Nord et d’Afrique dans une dynamique de plaidoyer, pour plus d’engagements des instances politiques de la sous-région et au niveau national. Un plaidoyer a été réalisé auprès des partenaires du Global GreenGrants fund(GGF) par la délégation camerounaise au terme des travaux du forum de Brazzaville, pour un appui en vue de l’organisation d’un atelier national de restitution desdits travaux lequel se tient ce 21 octobre 2023, en prélude au sommet des trois Bassins qui se tiendra à la fin du mois d’octobre et à la Cup28 qui se tiendra à Dubaï sur le climat.
Avang Sandrine, femme Autochtone, coordinatrice de l’association (ABAGUENI):
« Il y a des femmes dans nos communautés qui travaillent sur les ressources naturelles pour que nous autres, populations Autochtones,en bénéficions . Elles nous aident à mieux se servir des ressources traditionnelles, parce que ces ressources traditionnelles ,naturelles nous aident beaucoup. Ces ressources naturelles nous aident beaucoup plus pour les remèdes afin de garder nos enfants en bonne santé. Beaucoup d’entreprises viennent et détruisent nos ressources traditionnelles juste pour exploitation afin de se faire de l’argent. Et nous disons non, nous ne voulons plus de cela dans nos localités ! Les exploitants forestiers viennent détruire nos forêts . Ça fait que beaucoup de nos choses,ces choses qui nous aident vont disparaitre. Nous demandons au gouvernement de nous aider à défendre nos ressources naturelles, à préserver nos forêts pour l’avenir de nos enfants».
L’objectif général de cet atelier sur le thème : « Renforcer et promouvoir l’engagement des femmes autochtones et des communautés locales d’Afrique centrale et du Bassin du Congo dans la conservation de la Biodiversité et la résilience climatique », est de restituer les travaux du premier forum sous-régional des femmes autochtones et des communautés locales d’Afrique centrale et du Bassin du Congo sur le renforcement,la promotion de l’engagement des femmes autochtones et les communautés locales d’Afrique centrale et d’ailleurs dans la conservation de la biodiversité et la résilience climatique,tenu à Brazzaville au mois de mai 2023. Cet atelier réunit plusieurs catégories de participants, venues des quatre coins du Cameroun, d’Afrique centrale et du Bassin du Congo notamment la coordination nationale,ONG membre du REPALEAC,les femmes autochtones locales,les représentants des structures de base ayant des expériences opérationnelles sur le terrain,les partenaires au niveau local et national,les partenaires au niveau national Autres parties prenantes : Département Biodiversité du MINEPDEP,COMIFAC, REFACO,FAO,UNFPA, MINAS,
ONU femme entre autres…
Ce travail en partenariat et en solidarité sous-régionale est essentiel pour sensibiliser aux droits des femmes autochtones et renforcer leur rôle dans la conservation de la nature.