Après la désignation de SM TCHIHOU TAYO Arnaud comme Roi des BANGOU par le ministre de l’administration territoriale Paul ATANGA NJI, la population s’y oppose farouchement et installe SM NGAMBOU KEMAYOU Maurice comme leur Roi. Ce conflit traditionnel est le résultat d’un passé colonial, qui avait contraint le 12e Roi légitime, d’ailleurs UPCiste et père du nommé NGAMBOU KEMAYOU Maurice, d’aller en exil avec les siens, laissant son trône vide.
L’expression “un trône, deux rois”, est devenue l’identifiant du village BANGOU, dans la région de l’Ouest Cameroun. Cette expression commence à se faire entendre, suite au décès du 14e Chef de la chefferie Supérieure BANGOU, SM TAYO II Marcel, survenu le 16 novembre 2018, après 39 ans de règne. L’installation de son successeur va générer jusqu’aujourd’hui des vives tensions, allant vers le conflit. Et comme cause actuelle, le roi désigné par le Ministre de l’Administration Territoriale, Paul ATANGA NJI, n’est pas le roi légitime de ce peuple BANGOU. La population a choisi son roi et l’a installé.
La population déloge le roi désigné par le MINAT
Tout commence par cet arrêté datant du 15 mars du Ministre Paul ATANGA NJI. Cet arrêté s’adresse au Préfet du Département des Hauts-Plateaux. Et au sujet de la succession à la chefferie traditionnelle de deuxième degré de BANGOU, désignant Arnaud TAYOU TCHIHOU, Chef traditionnel de deuxième degré, d’ailleurs fils du défunt 14e Chef de ce royaume, Marcel TAYO II. Cette déclaration va depuis ce jour propulser le dynamique du conflit de trône depuis 2019, à un autre niveau. Ce qui irrite le peuple, en majorité qui, souhaite honorer les lois et coutumes de leur village. En effet, comme elle laisse si bien entendre par tous, “le roi légitime est le fils du 12e roi Paul Bernard KEMAYOU, jadis allé en exil et SM TAYO II Marcel, père de TAYO Arnaud, ne devait assurer que l’intérim entre 1979 et 1985”, explique un ressortissant du village BANGOU, à Yaoundé.
Une cause d’origine historique
Mort en Guinée Conakry des suite d’empoisonnement et toujours en exil, SM Paul Bernard KEMAYOU, Chef légitime avait été inhumé à BANGOU. Cela devait permettre au Chef par intérim, TAYO II Marcel, de quitter le trône. Mais malgré la pression populaire, celui-ci avait continué de rester au trône et avait régné encore pendant 25 ans. Sa mort le 16 novembre 2018, était une aubaine pour ce peuple de rectifier le tir. Mais force était de constater que c’était plutôt le début des tumultes sans fin depuis 2019, année où des deux camps, un chef avait été installé, faisant de BANGOU un village d’une chefferie à deux chef. Depuis lors, les regards étaient rivés sur le MINAT? pour enfin trancher et stopper ce capharnaüm.
La décision du MINAT et opposition populaire
La colère de la population BANGOU s’est enchainée depuis le 15 mars 2022, où depuis les réseaux sociaux, l’arrêté du MINAT circulait comme une lettre à la poste. La lettre du MINAT pouvait véhiculer: « à la suite du décès de TAYO Marcel qui a régné pendant 39 ans, les consultations ont été menées conformément à la réglementation en vigueur. A l’issue de celles-ci, Monsieur TCHIHOU TAYO Arnaud a été régulièrement désigné successeur du défunt chef, en présence des autorités administratives qui en ont pris acte. En conséquence, le dossier portant homologation de cette désignation a été transmis au MINAT pour suite de la procédure ».
C’est alors qu’après avoir reçu le message du gouvernement, la population va dès lors décider de prendre le taureau par la corne, et décider de la destinée de leur communauté. Elle installe après des manifestation intenses, celui qu’elle estime être leur Chef légitime, c’est à dire SM NGAMBOU KEMAYOU Maurice, fils héritier du feu KEMAYOU Paul Bernard.
Et présentement, BANGOU n’attend qu’une chose, que le MINAT confirme et officialise leur décision, en guise de respect des lois de leur coutume, et rectifier le problème historique que subi ce peuple depuis l’époque coloniale.