CAMEROUN : 6 heures de panique dans le sérail.

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2008

De 18 heures à 22 heures, de la soirée du 16 novembre dernier, la capitale politique du Cameroun a vécu comme un acharnement de tous les démons.

17h30, lecture des résultats d’admissibilité au concours de l’ENAM à la radio nationale ; des millions d’oreilles tendues justes pour les suivre, car l’enjeu est énorme : Brenda et Junior Biya sont des candidats. Des semaines plus tôt quand étaient annoncées leurs candidatures à ce concours, la presse entière en avait fait sa une, orientant déjà l’opinion sur l’impossibilité d’échec des enfants du chef de l’Etat. Sans surprise pour plusieurs, ils sont admissibles. Les débats s’accentuent dans les réseaux sociaux sur une magouille qui se serait faite entre l’Ecole Nationale d’Administration et de la Magistrature (ENAM), le Ministère de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative (MINFOPRA), et la Présidence de la République. Dans les familles c’est l’ambiance, les coups de fil de félicitation qui fusent. Les familles s’apprêtent déjà pour affronter la deuxième phase, celle de l’admission finale de leurs rejetons.

20h, la télévision nationale délivre le message de l’annulation desdits résultats qui font déjà jaser. Pour certains c’est douloureux, pour d’autres c’est logique, car il y aurait beaucoup de faux. « La réussite des deux là c’est pour un autre jour », disent alors des centaines de camerounais dans des discussions en ligne sur les réseaux sociaux. C’est certainement l’une des soirées où les chaines nationales ont battu leur record d’écoute et de vue. Mais d’un autre coté on sent de l’embrouille et de la pression dans l’air. Que faire ? Les enfants du chef de l’Etat sont dans ces résultats, pourtant ces derniers sont annulés ; que se passe-t-il réellement. Selon une source, le chef de l’Etat aurait pris la mesure et aurait convoqué les autorités à la tête de l’institution à se rendre le lendemain à la présidence pour des explications.

Feu à l'Assemblée Nationale du Cameroun 2

Mais alors que la capitale commence à s’endormir, un incendie est déclaré sur un des immeubles de l’Assemblée nationale, il est environ 22h30. Les soldats des flammes réussiront à maitriser la situation dans les environs de 2h du matin, mais les dégâts sont énormes. Quatre niveaux complètement consumés. Le matin du vendredi 17, les populations vivent dans l’attente des nouvelles. Selon le Ministre de la Communication, les flammes seraient parties d’un bureau du quatrième étage accidentellement et se seraient propagées ; des propos qu’il attribue lui-même aux enquêteurs.

Depuis ce matin du 17 novembre, c’est donc beaucoup d’anxiété chez les citoyens de la capitale qui n’osent même pas se prononcer, les choses n’étant pas favorables. Tout le monde attend la suite des événements.

Eric Ombolo

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