Les stratégies de riposte contre l’épidemie de choléra se poursuivent, et les Centres de Santé se joignent à la course dans leur zone pour éradiquer cette pandémie.
Ce matin du 04 Avril 2022, Mme OLAM Marie Flore, Infirmière Diplômée d’État(IDE) au Cameroun, et Infirmière chef du Centre de Santé People Health Care Center(PHCC) Yaoundé, entame la semaine avec enthousiasme. Et comme de tradition, elle arrive à 08h du matin, accueillie par quelques nouveaux cas de maladies. Parmi ces nouveaux cas ce lundi, un souffre d’une douleur au ventre, sans symptômes de choléra. “Oui je suis au courant de l’épidémie de choléra qui est actuellement au Cameroun. Comme pour toutes les autres consultation, nous essayons de nous rassurer que les symptômes présentes ne sont pas liés au choléra comme le cas présent. Son test ne montre pas la présence du vibrio cholerae. Nous avons tout l’équipement pour détecter dans notre laboratoire ici. Et pour le moment, nous n’avons pas encore détecté de cas de choléra”, rassure t-elle avec soulagement, en prenant les précautions nécessaires pour désinfecter les lieux. “Nous essayons tous les jours de mettre en application les règles d’hygiène pour la riposte. Et nous ne cessons d’insister sur la sensibilisation de nos visiteurs, face à cette épidémie“, poursuit-elle.
L’épidémie continue de se propager au Cameroun
Comme ce Centre de Santé PHCC de Yaoundé, plusieurs autres au Cameroun sont tenus en alerte, face à l’épidémie de choléra. Pas plus que la semaine passée, le Ministre de la Santé, accompagné de son collègue, le Ministre de l’Eau et d’Énergie, étaient en séjour dans la région du Sud-Ouest, Buea, puis dans celle du Littoral Douala, pour un travail d’évaluation du dispositif de riposte au choléra. Alors qu’étant encore sur le terrain conjointement, il a été signalé 127 cas détectés à la prison centrale d’Akwa, avec 5 morts.
Les statistiques montraient avant ces informations, qu’environs 29 personnes sont mortes du choléra au Cameroun dans l’espace d’une semaine, selon le ministre de la Santé, MANAOUDA Malachie, le 25 mars 2022. Et la plupart de ces décès sont survenus à Limbe, Buea et Tiko, 3 villes du Sud-Ouest. Ce qui justifie la Mission menée la semaine dernière, dans ces zones côtières chaudes.
De même, on relève qu’entre le 16 et 22 mars 2022, sur 300 cas enregistrés, on a compté 20 morts à Kumba, 2 morts à Buea, 5 morts à Tiko et 2 morts à Yaoundé. Soit au total jusqu’ici depuis le mois d’octobre 2021, 62 personnes décédées. Et donc sur la période, près de 2100 cas détectés. Pour l’instant, seules les régions de l’Extrême-Nord et du Sud n’ont pas connu de cas et ce depuis près de 21 jours, selon le ministère de la santé publique.
Élan mondial du choléra et mesures de riposte
Chaque année, le choléra touche 1,3 à 4 millions de personnes à travers le monde, avec entre 21 000 et 143 000 décès(Ali M, Nelson AR, Lopez AL, Sack D,2015). Ceci nécessitant de plus en plus d’attention dans la prévention et sensibilisation de la population sur le mode de transmission et traitement
“Sur le long terme, la solution pour endiguer le choléra réside dans le développement économique et l’accès universel à l’eau potable et à des services d’assainissement. Il s’agit donc pour les acteurs de lutte contre le choléra de mener des interventions préventives durables dans le domaine de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène en dehors des épisodes épidémiques dans les zones prioritaires définies comme étant spécifiquement à risque pour le choléra (notamment les « points chauds »)”, clarifie L’ONG SOLIDARITÉ INTERNATIONAL.
La majorité des personnes atteintes sont traitées par réhydratation en leur administrant des sels de réhydratation orale (SRO) ou intraveineuse pour les cas les plus graves. Des antibiotiques peuvent également être administrés pour diminuer la durée de la diarrhée, diminuer les quantités de liquide de réhydratation nécessaires et écourter la durée de l’excrétion des bacilles de Vibrio cholerae dans leurs selles.
La solution réside surtout dans la prévention
Voici quelques codes de base pour être à l’abri et stopper l’épidémie :
Se laver les mains à l’eau et au savon après avoir été aux toilettes, avant de manger ou de préparer un repas, avant de s’occuper de son enfant ou après l’avoir changé, après avoir été en contact avec une personne souffrant de diarrhée ; boire uniquement de l’eau traitée (chloration) ou conditionnée ; Cuire les aliments et les consommer encore chauds, éplucher les légumes et fruits ; Proscrire les aliments préparés et vendus sur la voie publique ; Proscrire toute préparation à base d’eau d’origine non contrôlable ; Utiliser des latrines ou autres systèmes sanitaires, ne pas déféquer en plein air, notamment à proximité d’un point d’eau ou d’une rivière.
Pour l’instant, le Centre de Santé PHCC à Yaoundé, déploie son équipe dans la sensibilisation de la population pour la mise en oeuvre de ces mesures et, dans la surveillance d’un quelconque cas à son niveau. Mme OLAM et son équipe souhaitent vivement ne pas avoir à enregistrer de cas de choléra.