CAMEROUN : CONSTRUCTION DE 100 LOGEMENTS SOCIAUX À BAFOUSSAM : LES EMPLOYÉS EN GRÈVE !

ALLIANCES CONSTRUCTION, L’ENTREPRISE CONTRACTANTE À COUTEAU TIRÉ AVEC LE SOUS-TRAITANT (NAF CONSTRUCTION) DEPUIS CE 23 AOÛT 2018. LES EMPLOYÉS ONT DÉCIDÉ DE MANIFESTER OUVERTEMENT LEUR MÉCONTENTEMENT.

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ALLIANCES CONSTRUCTION, L’ENTREPRISE CONTRACTANTE À COUTEAU TIRÉ AVEC LE SOUS-TRAITANT (NAF CONSTRUCTION) DEPUIS CE 23 AOÛT 2018. LES EMPLOYÉS ONT DÉCIDÉ DE MANIFESTER OUVERTEMENT LEUR MÉCONTENTEMENT.

À 10 heures ce vendredi 24 Août, ils étaient une trentaine, ces grévistes qui ont décidé de bloquer l’entrée des logements sociaux de Kouékong à Bafoussam, après le mouvement d’humeur de la veille interrompu par les forces de maintien de l’ordre ayant investi les lieux. Sur les pancartes brandies par les grévistes, on peut  lire : « Camerounais avant tout. Nous revendiquons l’argent qu’on a travaillé de droit ; fin de l’esclavage à Bafoussam ».

À ce propos, le porte-parole des grévistes déclare : « On réclame nos droits, l’argent qu’on a travaillé. Ça fait aujourd’hui 4 mois qu’on a travaillé et depuis même qu’on travaille ici, on n’a jamais eu de salaire. Chaque fois on attend qu’on entame une grève pour nous payer. La première fois, il a fallu qu’on fasse la grève comme actuellement pour qu’on nous donne l’avance et ils nous ont promis qu’après la fin des travaux ils devaient nous verser le reste. La deuxième fois, ce fut le même scénario et cette fois, ils nous ont mis dehors donc, nous ne travaillons plus ici et c’est depuis un mois qu’on réclame. Ça fait pratiquement deux semaines que ‘’les blancs’’ ne viennent plus ici au chantier. Ils ont fui »! 

Ces travailleurs qui pour la plupart sont payés à la tâche déplorent également le licenciement abusif et les magouilles pour réduire leur salaire : « Nous sommes payés à la tâche mais quand tu finis ton boulot ou quand ils voient que le travail avance, ils inventent une raison pour couper ton argent ou pour te chasser et restent avec l’argent. »

CONDITIONS DE VIE DES GRÉVISTES

Originaires du Centre, de l’Ouest, du Sud, et du Nord-Ouest, ces employés ou ex-employés que nous avons rencontrés sur les lieux dorment tous dans une salle à 200 mètres du site de construction des logements sociaux. Certains sur des matelas et d’autres sur des morceaux de tissus lancés à même le sol. À  propos de leur nutrition, ils déclarent : « nous venons de loin et depuis un mois. Certains viennent d’Ebolowa, d’autres de Bandjoun, de Bafoussam, du sud et ainsi de suite. On vit très mal ! Il y’a les gars qui volent le manioc, le maïs, les cannes à sucre pour survivre.»

L’entrée principale qui donne aux bâtiments construits par le sous-traitant NAF Construction a été barricadée par ces grévistes qui espèrent une intervention de l’autorité administrative : « on ferme comme ça pour que le gouverneur à son passage sache, s’il ne le sait pas, que ça ne va pas ici. Il croit que c’est bon ici alors que ce n’est pas bon. Tout est en arrêt, il n’y a pas de travail. L’autorité était ici hier mais leur présence ne me rassure pas parce que quand le blanc va les voir on ne nous écoute plus. Hier les gendarmes m’ont menacé de me jeter en prison tout simplement parce que je réclame pacifiquement mon argent ». D’après les déclarations des grévistes, ils réclameraient plus de 16.000.000 de francs fcfa.

Selon une source qui a requis l’anonymat, le sous-traitant NAF construction cumule des arriérés suite au jeu trouble de Alliances construction, Entreprise contractante dudit projet qui voudrait arnaquer son sous-traitant, d’où la lenteur dans le processus de paiement des factures. Rapprochés de l’Entreprise indexée, on nous apprendra que le responsable habileté à donner une réponse à nos préoccupations est absent.

Flore KAMGA KENGNE

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