CAMEROUN : ÉDUCATION : LES INNOVATIONS PÉDAGOGIQUES ET FINANCIÈRES PARASITÉES SUR LE TERRAIN.
LES NOUVELLES RÉFORMES EN VIGUEUR AU MINISTÈRE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRES DEPUIS LE DÉBUT DE L’ANNEE SCOLAIRE 2018/2019 SONT LOIN DE PRENDRE CORPS SUR LE TERRAIN. C’EST-CE QUI RESSORT D’UNE ENQUÊTE MENÉE PAR L’ORGANISATION NATIONALE DES PARENTS POUR LA PROMOTION DE L’EDUCATION AU CAMEROUN (ONAPED) SUR UN ECHANTILLON DE 24 ÉTABLISSEMENTS SECONDAIRES DANS LE DÉPARTEMENT DE LA MIFI. LE RAPPORT D’ÉTUDE A ÉTÉ LE MERCREDI 24 OCTOBRE 2018 AU COURS D’UNE CONFÉRENCE DE PRESSE, EN PRÉSENCE DES PRÉSIDENTS ASSOCIATIONS DES PARENTS D’ÉLÈVES ET ENSEIGNANTS (APEE) À BAFOUSSAM.
LES NOUVELLES RÉFORMES EN VIGUEUR AU MINISTÈRE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRES DEPUIS LE DÉBUT DE L’ANNÉE SCOLAIRE 2018/2019 SONT LOIN DE PRENDRE CORPS SUR LE TERRAIN. C’EST-CE QUI RESSORT D’UNE ENQUÊTE MENÉE PAR L’ORGANISATION NATIONALE DES PARENTS POUR LA PROMOTION DE L’ÉDUCATION AU CAMEROUN (ONAPED) SUR UN ÉCHANTILLON DE 24 ÉTABLISSEMENTS SECONDAIRES DANS LE DÉPARTEMENT DE LA MIFI. LE RAPPORT D’ÉTUDE A ÉTÉ LE MERCREDI 24 OCTOBRE 2018 AU COURS D’UNE CONFÉRENCE DE PRESSE, EN PRÉSENCE DES PRÉSIDENTS ASSOCIATIONS DES PARENTS D’ÉLÈVES ET ENSEIGNANTS (APEE) À BAFOUSSAM.
Des nouveaux programmes sont en vigueur en 2nde ESG et EST depuis la rentrée scolaire 2018-2019 selon une note du ministère des enseignements secondaires (MINESEC) en date du 28 août 2018. Après plusieurs semaines du début effectif des enseignements, ces programmes basés sur l’Approche Pédagogique par les Compétences (APC) tardent à prendre corps dans les établissements. Les déficits en personnel enseignant et d’encadrement ; le manque de structures d’appui à la pédagogie (labo, salles spécialisées, infrastructures sportives, etc.), l’insuffisance de formations continues (séminaires) et l’absence d’enseignants dans les nouvelles disciplines en vigueur, les effectifs pléthoriques dans les grands centres urbains dûs à la faiblesse des budgets des établissements et la quasi non inexistence des manuels scolaires adaptés aux nouveaux programmes, sont des véritables problèmes qui bloqueraient l’implémentation de cette nouvelle politique de l’éducation au Cameroun.
À ces multiples problèmes se greffent celui du paiement électronique des contributions exigibles et des frais exigibles. Ici, le taux de recouvrement des frais varie entre 45 et 75% d’un établissement à l’autre. Conséquences: à l’heure actuelle, les chefs d’établissements publics sont incapables de produire les listes définitives des élèves comme l’exige le Minesec après près deux mois de classes. Dans les lycées et collèges publics, le fonctionnement est totalement supporté par les caisses de l’APEE. Dans les ENIEG et ENIET, l’amicale des enseignants préfinance pour l’heure les activités pédagogiques en l’absence de l’APEE. « Nous avons abordé la question épineuse de paiements électroniques des contributions exigibles et des frais d’examen. Nous avons sur une base empirique entrepris de mener une enquête dans les établissements scolaires du département de la Mifi pour se rendre compte qu’effectivement il y a de sérieux problèmes dû au fait que non seulement les parents dans leur grande majorité ne maîtrisent pas bien le processus mais également, parce que les contributions qui sont recouvrées par les opérateurs qui ont signé la convention avec le MINESEC, ne sont pas encore mises à la disposition des établissements secondaires couverts pour leur fonctionnement. Et du coup, il y a beaucoup de couacs et de disfonctionnements graves aussi bien au niveau des activités pédagogiques que des activités administratives post et péri scolaires. Pour ne prendre qu’un cas, le paiement des vacataires depuis bientôt deux mois qui est assuré par l’APEE pourra bientôt s’arrêter si les dotations qui sont dues aux établissements ne sont mises à leur disposition. C’est un problème sérieux que nous avons voulu aborder avec les parents pour que chacun soit au fait de la situation et que le ministère puisse à partir de nos inquiétudes faire quelque chose pour lever les différents blocages », démontre Augustin Ntchamande, secrétaire exécutif de l’ONAPED.
S’il est vrai que la démarche du ministre des enseignements secondaires a été appréciée en ce sens qu’elle contribue à la traçabilité des fonds selon les dires des participants à cette conférence, ces derniers étaient sur l’argument selon lequel, cette décision a été « parasitée par la précipitation, l’improvisation et le mercantilisme. Une partie des contenus du livre de SVT en classe de 5ème est là pour nous rappeler que le manuel scolaire n’est pas qu’une question de technicité. C’est un sujet à la fois politique, idéologique, culturel, économique et financier », a dit Augustin Ntchamande.
Sur la finalité de cette démarche, l’ONAPED, dit être au début d’un processus de l’amélioration de la qualité de l’éducation camerounaise. « La suite de notre démarche comme l’a souhaité les participants c’est que nous puissions aborder justement la question du financement public de l’éducation en rapport avec les autres modes de financement privé que sont les associations des parents d’élèves, les élites, les communautés, pour voir quel est en réalité l’apport de l’Etat dans le financement de l’éducation chez nous. Parce que de la réponse à ces questions, dépendra justement de notre position en tant qu’organisation par rapport à ce que nous considérons aujourd’hui comme privatisation galopante de l’éducation », renchérit le secrétaire exécutif de l’ONAPED.
En espérant qu’une vraie politique nationale du livre scolaire sera pensée et implémentée dans le cadre des politiques publiques sectorielles de l’éducation, le rendez-vous a été pris sur la problématique du financement public de l’éducation au Cameroun.