CAMEROUN : Éric ESSOUSSE ANNONCE LA FIN DU CALVAIRE À ELECAM.

DEPUIS PRÈS DE TROIS ANS, LE PERSONNEL DE L’ORGANE EN CHARGE DES ÉLECTIONS  TRAVAILLE DANS DES CONDITIONS DÉPLORABLES. LE NOUVEAU DIRECTEUR D’ELECAM ET LE PRÉSIDENT  DU CONSEIL DES ÉLECTIONS  ONT EFFECTUÉ UNE VISITE DE TRAVAIL ET DE PRISE DE CONTACT À L’OUEST CE VENDREDI 29 JUIN 2018 À  BAFOUSSAM.

Selon le discours de Francis PENE PENTCHEU, délégué régional d’ELECAM Ouest, le personnel d’ELECAM travaille dans des conditions déplorables : « la région de l’Ouest qui est très heureuse de vous accueillir ce jour et qui vous est d’ailleurs très familière, compte une délégation régionale, 8 agences départementales et 40 agences communales qu’anime un effectif de 236 personnels. Il convient tout de même de rappeler que depuis le lancement de l’activité d’ELECAM dans la région en 2010, un peu plus de 81 personnels pour diverses raisons que je cite : retraite, affectations, démissions, licenciements, promotions, décès ont quitté la structure sans qu’un remplacement numérique ne se fasse, entrainant ainsi, un sous-effectif à nul autre pareil, surtout au niveau de nos démembrements. Le personnel d’ELECAM Ouest ici représenté connait à l’instar des autres régions du pays, d’énormes difficultés qui mettent à mal son vécu quotidien. Sans être exhaustif, je citerai : le non reversement depuis 7 trimestres des allocations familiales par la caisse nationale de la prévoyance sociale (CNPS), la réduction drastique du budget de fonctionnement, la suppression du soutien logistique, le non-paiement des gratifications après la tenue des élections sénatoriales du 25 mars dernier, la suspension des classements et des avancements. Le personnel d’ELECAM ne bénéficie pas d’une couverture sanitaire ». Toutefois, souligne le délégué régional de l’Ouest, ce triste tableau n’a pas entamé le travail d’ELECAM Ouest : « En début d’année, en réunion de coordination régionale, nous nous sommes fixé un objectif de 54.955 électeurs à enrôler. À ce jour nous avons effectivement inscrit 45.025 potentiels électeurs, pour un pourcentage de 82,15 %. Pour ce qui est de la distribution des cartes d’électeurs, sur un total de 764.615 cartes produites depuis la réforme à ce jour, 733.234 ont été distribuées pour un taux de distribution de 95,83%. ».

Au rang des difficultés, Francis PENE PENTCHEU a également énuméré la défectuosité du matériel d’inscription. Soit 90 fonctionnels, 62 en pannes et 16 irrécupérables.

Après avoir énuméré les difficultés auxquelles les employés d’ELECAM font face, le délégué régional a par ricochet porté ses doléances et celui de ses collaborateurs à Éric ESSOUSSE : « La réinsertion du personnel des démembrements territoriaux dans les missions effectuées à la diaspora, l’arrivée à temps de la dotation de fonctionnement et du système logistique, l’allocation de la prime de rendement et de technicité, la sécurisation de certaines antennes communales en vigiles surtout en cette période électorale, l’approvisionnement de certaines agences et antennes communales en matériels informatique et de mobiliers de bureau ».

LE NOUVEAU DG D’ELECAM, Éric ESSOUSSE ET LE PRÉSIDENT DU CONSEIL DES ÉLECTIONS, ABRAHAM EGBE ANNONCENT LE BEAU TEMPS À ELECTION’S CAMEROUN

À 200 %, les doléances des agents ELECAM Ouest ont verbalement obtenu la faveur de leur hôte du jour qui a déploré la gestion de la structure par son prédécesseur.

« Nous sommes là pour écouter vos problèmes, et on doit vous écouter. Si quelqu’un vous blâme c’est qu’il est dans les ténèbres. Même si quelqu’un se comporte mal, on le regarde de manière normale. C’est quoi cette histoire où on insulte les gens et les rabrouent comme des chiffons ? Le chef de l’État a créé cette institution pour qu’on ait des élections crédibles et transparentes. Il faut des gens calmes et posés pour travailler. D’abord ce qui est un droit, qu’on le donne sans discuter ! ça ne se négocie pas : les frais de relève, les avancements et tout ça ! Voilà comment ça doit se passer. Ça doit changer ! Nous allons tout faire pour qu’on vous paye ce que vous méritez. J’ai déjà signé le fonctionnement pour le second trimestre et deux mois pour la logistique. On a une dette de 3 milliards de francs CFA à payer à la CNPS. Nous mobilisons les moyens pour le faire. Ensuite, vos allocations familiales vous seront versées ».

Dans la même lancée, Abraham EGBE décrie l’injustice de certains administrateurs : « le nouveau directeur dit qu’ELECAM est la structure de tout le monde. Qui n’a pas été victime de l’injustice ? tout le monde. Ce n’est pas un groupe par rapport aux autres. Il y’a même le nouveau directeur qui était souvent vu comme un vaurien par certains. Mais le voilà DG maintenant. Dieu élève tout le monde et nous devons faire attention à notre comportement vis-à-vis des uns et des autres ».

LES DISLOCATIONS TECHNIQUES SONT PROSCRITES

Au cours des échanges, l’équipe en séjour à l’Ouest a souligné que les bureaux de vote ne doivent pas être délocalisés pour quelque raison que ce soit. L’objectif étant, précise la hiérarchie, d’éviter la dispersion des électeurs et par ricochet le désistement : « chaque chef d’antenne doit savoir ce que nous avons à Yaoundé en terme de bureaux de vote et en terme d’électeurs. Cela va vous permettre de mieux vous préparer. Il y’aura bien évidemment des modifications et le fichier de l’élection sera produit quelques temps après la convocation du corps électoral et c’est là où vous aurez le véritable fichier pour l’élection. Nous avons 2.512 bureaux de votes pour le compte de l’Ouest dans le système central. Évitons autant que peut des manipulations au niveau du fichier électoral. Mieux vaut construire des tentes à côté. Des délocalisations administratives sont mieux ».

La promesse d’un retour de convivialité et de fraternité au sein de l’institution a redonné espoir aux participants de cette rencontre avec le nouveau DG, et ils l’ont manifesté à travers des youyous et des cris de joie.

Flore KAMGA KENGNE