CAMEROUN : Faits divers : Un journaliste agressé par un maire.

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Retour sur les faits qui alimentent les chaumières dans la région du Sud.

Joseph Angono Liboire, le nouveau maire de la commune de Biwong-Bane dans la région du Sud est en désaccord avec son concitoyen, Eric Zibi Atangana, directeur de publication du journal « L’immigrant ». Un désaccord rythmé par la violence physique et verbale, procédures judiciaires, menaces…

« Le vendredi 02 mai 2020, je me suis rendu au village pour assister à un enterrement. Samedi, au moment de l’inhumation, en compagnie de quelques amis et d’autres gens du village, je me suis assis sous une tente au lieu du deuil. Dans un premier temps, le maire envoie un gars me chasser de cet endroit (Eric Zibi, le maire te demande de partir. Il dit de ne pas t’asseoir ici). Je lui ai répondu que je suis au deuil, je ne suis pas ici chez le maire. C’est un lieu public. Après avoir dit ça, le maire est descendu de sa voiture et a dit « ce garçon me sabote dans les journaux, je lui ai demandé de partir, il me veut quoi ? ». explique le journaliste qui jusqu’ici pensait aux blagues.

 « Moi je croyais qu’il était en train de blaguer, il m’a donné un violent coup de poing! j’ai démarré ma voiture pour signaler les faits au chef de poste de gendarmerie. J’ai également informé le sous-préfet et le commandant de compagnie. Je me suis rendu à l’hôpital pour me faire consulter et des ordonnances m’ont été prescrites. Voilà tout le problème. » souligne l’homme de médias qui ne reconnaît aucun litige avec l’élu local.

« Je ne dois rien au maire, non plus je me suis immiscé dans la gestion de sa mairie. Je ne connais pas comment il la gère car je ne suis ni conseiller municipal, ni son adversaire politique » clame Eric Zibi Atangana. « Je n’ai aucun problème avec l’élite que le maire a cité dans sa plainte m’accusant d’outrage à fonctionnaire. Ce sont des gens que je respecte profondément et qui n’agissent pas n’importe comment. Je n’ai encore rien traité avec eux, en dehors des salutations sporadiques. Je ne sais pas ce qui motive le maire à joindre leurs noms dans sa plainte. » s’étonne-t-il.

« Le maire va jusqu’à insulter les gendarmes au village. Il dit qu’il va les faire affecter parce que le SED est son oncle. Il dit à qui veut l’entendre qu’il est le protégé d’Yves Galax Etoga, le SED… voilà la raison de ce trafic d’influence du maire » poursuit le journaliste.

Il faut indiquer que le 11 avril déjà, le magistrat municipal a tendu un piège à l’homme de médias au poste de gendarmerie de leur localité.

« Ce jour-là, le maire a dit au gendarme en faction que j’ai une voiture volée et dépourvu des pièces officielles et celles de ma voiture… » explique le journaliste Eric Zibi Atangana.

« … Quelques temps après, je suis retourné au poste de gendarmerie pour récupérer mes autres pièces. Y étant, le maire vient menacer le chef de poste de gendarmerie et lui demande de m’exiger la somme de 200 mille francs afin de rentrer en possession de mon véhicule, le cas échéant je ne dois pas traverser le contrôle ». Le chef de poste lui a rétorqué « Mr le maire, je ne travaille pas pour la mairie. Si vous voulez, placez vos agents de la mairie en route afin qu’ils interpellent le Monsieur, il n’est pas un transporteur… » relève le directeur de publication de l’Hebdomadaire régional L’immigrant, qui ajoute que « … C’est le maire qui me cherche. Je ne vois pas pourquoi il est allé jusqu’à citer les noms de l’élite Biwong-Bane dans sa plainte contre moi. J’avais juste relayé les faits… »

En date du 02 avril 2020, l’homme de médias a été notifié par téléphone, du dépôt d’une plainte par le maire de Biwong-Bane contre lui, au commissariat du 4e arrondissement d’Ebolowa à Ngalane. Les chefs d’accusations qui se trouvent dans cette plainte sont : faux et usage de faux, obstruction à exploitant forestier, défaut de permis de conduire, usurpation de titre de journaliste, et de président du comité de gestion de la forêt communale et celui de développement de Biwong-Bané, trouble de jouissance et outrage à fonctionnaire (Cécile Oyono, DGA de l’EIFORCES ; Caroline Mabande, DG CENEEMA et Jean Marie Nkoulou Essomba, conseiller technique à la présidence de la république).

Le 30 avril, le journaliste Eric Zibi Atangana a porté plainte à son tour contre le maire de la commune de Biwong-Bane. Dans sa correspondance adressée au procureur de la république près des tribunaux d’Ebolowa et dont notre rédaction a pu avoir une copie, le directeur de publication de journal L’immigrant reproche à Joseph Angono Liboire, les faits de diffamation, injures, dénonciations calomnieuses, trafic d’influence respectivement réprimés par les articles 161 al 1 ; 74 ; 304 ; 305 et 307 du code pénal camerounais.

Par Demetrio WOUASSOM

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