CAMEROUN : LA TOLÉRANCE ET LE LAXISME ADMINISTRATIFS TUENT PLUSIEURS PERSONNES A BAFOUSSAM.
UNE JEUNE FILLE ET UNE MAMAN DE 6 ENFANTS VIENNENT DE PERDRE LEURS VIES DANS DES ZONES DITES INTERDITES. À BAFOUSSAM, CHEF-LIEU DE LA RÉGION DE L’OUEST CAMEROUN, LES MAISONS SE MULTIPLIENT DE PLUS EN PLUS DANS CES ZONES À RISQUES.
UNE JEUNE FILLE ET UNE MAMAN DE 6 ENFANTS VIENNENT DE PERDRE LEURS VIES DANS DES ZONES DITES INTERDITES À BAFOUSSAM, CHEF-LIEU DE LA RÉGION DE L’OUEST CAMEROUN. LES MAISONS SE MULTIPLIENT DE PLUS EN PLUS DANS CES ZONES À RISQUES.
Ce lundi 11 mars 2018 aux environs de 12 heures, sous les regards impuissants et attristés des populations, le corps sans vie de MAGAM Ericka une jeune fille âgée de 15 ans et élève en classe de sixième au Lycée de Toungang est repêchée au quartier Maétur. À la veille, c’est Guilaine KEGNE âgée de 32 ans et mère de 06 enfants qui fut ensevelie dans une fosse au quartier Kouogouo au lieu-dit mini source.
Des décès occasionnés suite à la forte pluie qui s’est abattue sur la ville de Bafoussam le dimanche 10 mars 2018. Un père a eu la vie sauve uniquement grâce à l’aide de la population alors qu’il était accroché au plafond de ce qui restait de la maison avec son fils au dos. Dans le quartier Djeleng 3 au lieu-dit derrière foyer Bandjoun, un monsieur du troisième âge et aveugle a lui aussi faillit perdre la vie suite à ces pluies diluviennes. Le torrent ayant emporté une partie de sa maison avec tout le contenu, la toiture s’est affaissée sur lui et l’a gardé emprisonné jusqu’au moment où les voisins sont intervenus.
En plus de ces quartiers où l’on enregistre des décès, des blessés, plusieurs maisons emportées ou détruites, on enregistre également d’important dégâts matériels dans les quartiers Chipou dans Bafoussam 3ème et derrière l’antenne télé dans Bafoussam 1er entre autres.
LA TOLÉRANCE ADMINISTRATIVE ET LE LAXISME ADMINISTRATIF INDEXÉS
Dans la ville de Bafoussam, les maisons poussent comme des champignons dans les zones dites à risques. L’arrondissement de Bafoussam 1er s’en sort avec le gros lot. On peut citer la zone industrielle de Socada reconnue comme le lieu où de multiples drames arrivent (accident de véhicules ayant déjà fait plus d’une dizaine de morts, accident de travail), le lieu-dit derrière Antenne télé où des personnes détiennent pourtant des titres fonciers sur un domaine privé de l’État. Les zones marécageuses ne sont pas en reste. On a entre autres, la zone où est produit le savon SCS dans l’arrondissement de Bafoussam 2ème , le gouverneur de la région de l’Ouest à l’occasion de l’édition 2017 de la célébration de la journée mondiale des catastrophes naturelles y a effectué une descente tout comme plusieurs autres autorités sans suite favorable jusqu’ici. Les populations sont en proie à plusieurs maladies de la peau, à tout moment, les terrains peuvent s’affaisser.
La même observation est faite au quartier Djeleng 4 où une fosse s’agrandit au fur et à mesure en avalant des parcelles de terres avec des maisons d’habitation : « là derrière ce sont des maisons qui sont parties comme ça ! il y’avait d’abord 3 maisons ici derrière et à 400 mètres d’ici un cours d’eau passait. Ces maisons qui se sont affaissées ont enseveli ce cours d’eau et pendant ces temps de pluies la fosse risque de s’agrandir. On a pourtant souffert pour avoir un terrain ici avec titre foncier». Cette réaction d’un riverain retrouvé dans ledit quartier vient conforter la position de François WOLONG, président de la fédération Mifi de l’UNDP qui craint que l’administration ne soit complice de cette construction anarchique : « lorsque vous regardez les zones dites officiellement interdites , vous vous rendrez compte curieusement que la même personne qui a interdit des constructions a délivré des permis de bâtir aux intéressés, leur a délivré des titres fonciers, et quand survient le danger, il y’a bien lieu de se poser la question de savoir à qui la faute ? ».
Tout porte quand même à croire que l’État est responsable à 90% de l’occupation des zones à risques précise le président de la fédération Mifi UNDP : « la marge de tolérance administrative est telle qu’elle veut éviter de mettre des milliers de camerounais à la rue mais, là où la grosse faute revient à l’État c’est que les gens déboursent de l’argent pour avoir des titres fonciers et des permis de bâtir et, lorsque survient un incident , l’État est rapidement indexé comme étant le principal responsable. Il y’a des zones qui hier étaient des zones interdites qui sont aujourd’hui viabilisées. Quand il y’a zones interdites, on sensibilise les populations et ne délivrent pas des titres fonciers ».
Vivement que l’État reprenne les mains afin qu’il ne soit trop tard. La vie de plusieurs camerounais est en danger.