Le Cameroun s’est joint le 09 août dernier au reste du monde pour célébrer la 25e édition de la journée internationale à elles dédiée. Les manifestations se sont tenues autour d’un colloque national portant sur le développementdes populations autochtones conduit à l’hôtelHilton de Yaoundé, par la ministre des affaires sociales Pauline Irène Nguéné.
L’importance du colloque.
Le colloque s’est tenu sous la forme d’une concertation intersectorielle ponctuée par des panels et des présentations en plénière sur les différents axes d’intervention, suivis des échanges. Il était question de définir les grandes orientations du cadre stratégique de développement des populations autochtones du Cameroun. Les travauxont réuni autour de la table de réflexion les organisations des populations autochtones, de la société civile, les partenaires au développement, les administrations publiques ainsi que les responsables des programmes et projets réalisés en faveur des populations autochtones. Les participants ont pudévelopper une vision partagée des principaux axes d’intervention en faveur de la promotion et de l’inclusion socioéconomique des populations autochtones ;dégager les grandes orientations de politique sectorielles en faveur des populations autochtones par axe d’intervention ; et identifier les principes et cadre d’intervention des partenaires au développement en faveur des populations autochtones. En plus, ils ont esquissé les contours d’un document stratégique consensuel destiné aux acteurs et bailleurs potentiels en vue de garantir plus d’efficacité et d’efficience dans les actions engagées en faveur du développement des peuples autochtones ; et enfin des stratégies et des actions concourant au renforcement de la synergie d’action en matière de protection des droits des populations autochtones ont été proposées.
Les actions engagées en faveur des populations autochtones.
Il faut noter que dans le cadre des grands chantiersindustriels et économiques engagés, des mesures particulières sont déjà prises avec l’appui des partenaires du gouvernement, en vue de garantir une véritable prise en compte de la problématique « autochtone vulnérable » dans le processus de relance de la croissance et de l’emploi. L’on peut citer entre autres le plan de développement des peuples pygmées relevant du programme sectorielforêt et environnement ; le plan de développement des peuples pygmées du programme national du développement participatif; le projet d’amélioration de la compétitivité agricole qui dispose d’un cadre pour les actions en faveur des peuples pygmées ; et le plan pour les peuples autochtones et vulnérables du projet de conservation et d’utilisation durable de la forêt de Ngoyla-mintom.
Le plan opérationnel des peuples autochtones du projet d’investissement et de développement du marché agricole ; le plan d’actions en faveur des populations autochtones du programme de renforcement de la performance du système de santé; le cadre de planification des populations autochtones du projet d’appui à la réforme du secteur de l’éducation; et le plan d’actions triennal de mise en œuvre de la convention MINAS-WWF viennent s’ajouter à la longue liste de mesures.
Les difficultés despopulations autochtones
Les populations autochtones minoritaires se distinguent par une culture et un mode de vie distincts de ceux des populations dominantes. Elles vivent essentiellement de la terre et de ses ressources et sont confrontées à plusieurs difficultés dont la discrimination, la stigmatisation, l’accès difficile aux terres et infrastructures de base, d’abus et violations. Leurs langues en voie de disparition, l’expropriation des terres sans indemnisations, les changements climatiques et problèmes d’adaptation font partie de leur lot quotidien. Elles éprouvent aussi des difficultés de survie dans leur milieu dû à l’insécurité ; la non reconnaissance de leurs activités et leur non représentativité dans les structures de prise de décisions…
Les vœux des populations autochtones.
La communauté internationale célébrait la 25e édition de la journée internationale des populations autochtones. Le Cameroun quant à lui commémorait ainsi la 11e édition au niveau national placée sous le thème « langues et développement des populations autochtones ».
À cette occasion, les populations autochtones du Cameroun composées de Mbororos, de Bakas, de Bakolas, deBagyelis et deBedzans ont exprimé leurs doléances à l’endroit des pouvoirs publics,malgré toutes les batteries de mesures déjà prises. L’on notela reconnaissance, la valorisation et la préservation de la culture et des langues des peuples autochtones ; la promotion de l’éducation ; et l’accélération du processus d’intégrationà travers la création des centres d’état civil. Les peuples autochtones souhaitent également la reconnaissance et la valorisation de leurs activités socioéconomiques et un soutien spécifique ; l’adaptation des programmes scolaires aux langues autochtones…