Décédé le 19 septembre 2021 à l’hôpital Central de Yaoundé après avoir été poignardé dans le bas du dos, Hilaire AYISSI se retrouve avec plusieurs bandes le jour de sa levée de corps. C’est ainsi que sa famille soupçonne l’hôpital central de Yaoundé de trafic d’organes.
Le Directeur de l’hôpital central de Yaoundé Pr Pierre Joseph FOUDA porte plainte devant les instances judiciaires suite à cette affaire de trafic d’organes afin de préserver l’image de sa formation sanitaire. La famille d’Hilaire AYISSI de son côté est abattue par ce constat lors son identification à la morgue. Une situation intrigante qui la noie dans un fleuve d’interrogations qui effleurent des soupçons de trafic d’organes.
«Quand je suis arrivé à la morgue, j’ai trouvé que mon neveu avait été habillé en l’absence des membres de la famille. J’ai demandé à identifier le corps. Ce qui a créé beaucoup de soucis entre le morguier et moi. Quand j’ai pu déshabiller l’enfant, il était bandé de partout alors qu’il avait été opéré au dos. Il y avait une ouverture sur la côte, le bas du ventre et à l’intérieur de la cuisse. Ce qui m’a choqué», affirme le chef de famille dans les colonnes du quotidien Cameroon Tribune en kiosque ce 29 septembre 2021.
Pour répondre à cette accusation, le Dr Daniel BIWOLE, le chirurgien qui s’est occupé du défunt raconte que: «Hilaire AYISSI a été admis à l’HCY le 10 septembre et pris en charge en urgence. Alors que le corps médical prescrit la surveillance et l’observation du patient au cas où un organe vital aurait été touché, ce dernier quitte l’hôpital contre avis médical. Quatre jours plus tard il revient à l’HCY dans un état grave. Il a été réanimé et transfusé. Pendant l’opération le 15 septembre, nous avons constaté une perforation du colon et des selles dans la cavité abdominale. C’est une infection très grave que nous avons gérée. L’intervention s’est très bien déroulée. Mais le lendemain, le patient a commencé à présenter des signes d’une infection de la peau et des tissus cutanés sur son abdomen et au niveau du dos. Infection probablement causée par la dissémination des selles dans la paroi abdominale. Cette infection grave ayant une progression rapide, nous avons fait une deuxième intervention chirurgicale», lit-on.
L’histoire ayant pris une autre tournure sur les réseaux sociaux, le directeur de l’HCY, le Pr Pierre Joseph FOUDA, a porté cette affaire devant la Justice pour lutter contre la mauvaise publicité de son hôpital. Une autopsie est annoncée pour éclaircir cette histoire. «Je ne peux pas affirmer que ce qui a été dit est vrai ou faux. Les autorités et moi avons saisi le procureur de la République et une autopsie sera faite. Je souhaite que ce soit le médecin légiste de la famille qui la fasse. Nous ne voulons pas être juge et partie», a-t-il confié au reporter du quotidien.