La grève des enseignants camerounais entamée depuis le 15 Février dernier, sous le slogan OTS “ON A TROP SOUFFERT”, a pris une autre allure ce jeudi 03 Mars au Lycée de Biyem-Assi à Yaoundé. Le Proviseur Mme Régine NKA a engagé des gendarmes pour expulser les enseignants en greve hors de l’établissement.
Ce scandale intervient 24 h après que le collectif des enseignants et organisations syndicales, aient annoncé en accord avec le gouvernement la fin de la grève. En effet, c’est depuis le Mardi 01er Mars que le Gouvernement avait eu une concertation paraissant positive, avec le collectif des enseignants, ainsi que les organisations syndicales associées au mouvement OTS.
Les enseignants qui revendiquent une amélioration de leur condition de travail et d’éducation, attendaient jusqu’ici une réponse favorable du Gouvernement. C’est alors qu’il a appelé “les membres de la communauté éducative, à poursuivre normalement leurs activités pédagogiques, sur toute l’étendue du territoire national”.
Mais, il a été curieux de constater qu’au lendemain de l’entente, toujours dans leur grève, les enseignants du Lycée de Biyem-Assi à Yaoundé, ont été interpellés par les gendarmes. Ceux-ci il venus pour les faire sortir de l’établissement. Ce théâtre qui a suscité une révolte des enseignants, qui se sont opposés, en remettant en cause l’action du proviseur Régine NKA, dont le mari serait un Général de l’armée: ” C’est cruelle, inhumaine de faire brutaliser ses collaborateurs. La dame proviseur du lycée de Biyem-Assi se comporte ainsi parce que son mari Nka Valère est Général”, nous confie un enseignant, témoin de la scène.
Que se passe t’il en réalité?
En effet, selon le communiqué relative la négociation tenue Mardi dernier, il s’y trouvait: “Le Ministre des Enseignements Secondaires, le Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale, le Secrétaire Général Adjoint des services du premier Ministre, leurs proches collaborateurs, les représentants des collectifs des enseignants et, les syndicats des enseignants”. Mais l’issue de la concertation n’a pas été claire pour beaucoup, car le Gouvernement s’est engagé à poursuivre les travaux. Mais aujourd’hui encore, ces enseignants se sont relevés davantage de part et d’autres pour augmenter la pression. Les enseignants revendiquent encores les actes d’avancement montés et des effets financiers y relatifs. C’est alors que face à la manifestation des enseignants en greve au Lycée de Biyem-Assi, le proviseur a répondu en faisant appel à la gendarmerie. “Notre grève reprend de l’ampleur. Les établissements de Yaoundé sont entrés dans la grève”, déclare un autre membre du corps enseignant, au Lycée de Biyem-Assi.
Que dit la loi?
Extrait de la LOI N°98/004 DU 4 AVRIL 1998 PORTANT ORIENTATION DE L’EDUCATION AU CAMEROUN
Article 27 : (1) L’enceinte d’un établissement d’enseignement est inviolable.
(2) Les chefs d’établissement scolaire sont responsables du maintien de l’ordre dans leur
établissement.
(3) L’intervention des forces de l’ordre ne peut y avoir lieu que sur réquisition expresse du chef d’établissement.
(4) En cas de défaillance dans l’accomplissement de leur mission de maintien de l’ordre, les chefs d’établissement sont suppléés de plein droit par les autorités hiérarchiques ou de tutelle.
En réalité jusqu’ici , les établissements secondaires de Yaoundé n’avaient pas encore mis leur main à fond dans la patte. Depuis ce matin, en plus du Lycée de Biyem-Assi, le Lycée LERCLERC s’y est associé, et le LYCÉE DE NDOG HEM DOUALA, pour ne citer que ceux ci. Comme mot d’ordre: “Non aux montages des actes d’avancement et leurs effets financiers”, lit-on sur les papiers et affiches.
Le jour suivant peut accoucher la violence ou la paix. En attendant la réaction gouvernementale, les élèves sont entrés egalement dans la course, et réclament eux aussi leurs examens. Ils ont droit à l’éducation au Cameroun, mais la situation est critique à ce jour.