Cameroun : Les femmes du Mayo Banyo en première ligne contre la corruption

0
21

Une mobilisation sans précédent

Le 5 mars 2025 restera une date marquante dans la lutte contre la corruption au Cameroun. Dans une initiative audacieuse, les femmes des localités de Mayo Darlé, Bankim et Banyo, situées dans le département du Mayo Banyo, ont pris part à une caravane spéciale dédiée à la sensibilisation et à la mobilisation citoyenne contre la corruption. Organisée par la Commission Nationale Anti-Corruption (CONAC), cette action s’est déroulée en parallèle aux célébrations de la 40e Journée Internationale des Droits de la Femme.


Une stratégie de proximité efficace

L’objectif principal de cette caravane était de susciter une prise de conscience collective et d’encourager les femmes à devenir des actrices majeures dans la lutte contre la corruption. Pour ce faire, des équipes de volontaires ont investi des points névralgiques tels que les marchés, les gares routières et les carrefours afin de distribuer des supports de sensibilisation. Plus de 300 polos, 300 casquettes, 3 000 flyers, 5 000 autocollants, 250 sacs et 400 affiches ont été distribués, mettant en avant l’importance du rôle des femmes dans ce combat national.

Un partenariat stratégique pour un impact durable

Cette initiative repose sur un partenariat signé en mars 2024 entre la CONAC et le ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille. Ce cadre de coopération vise à renforcer l’engagement des femmes contre la corruption, un fléau qui continue d’affecter profondément l’économie et le développement du Cameroun.

Selon le rapport 2023 de la CONAC, la corruption a causé un préjudice de 114 milliards de FCFA à l’État, avec 7 548 dénonciations reçues, 35 interventions rapides, et 447 rapports de l’ANIF concernant des transactions suspectes pour un montant total de 1 665 milliards de FCFA.

Le rôle central des femmes dans la lutte contre la corruption

Le président de la CONAC, Rev Dr Dieudonné Massi Gams, a insisté sur l’importance du rôle des femmes dans la transformation sociale et la moralisation de la société :

            « Les femmes ont un cercle d’influence puissant, incluant leurs enfants et époux. Si éduquer une femme, c’est éduquer une nation, alors leur implication dans la lutte contre la corruption est l’un des moyens les plus efficaces pour éradiquer ce fléau. La corruption freine notre développement, sape nos institutions et accentue les inégalités sociales. Il est impératif de l’éradiquer pour bâtir un Cameroun prospère. »

Dans la même dynamique, Dada Fadimatou, maire de Mayo Darlé, a souligné que :

            « Mobiliser les femmes contre la corruption, c’est responsabiliser les familles et intégrer des valeurs d’intégrité dès l’éducation des enfants. La corruption mine les efforts de développement local. C’est pourquoi elle doit être perçue comme l’ennemi numéro un des Collectivités Territoriales Décentralisées. »

Des résultats attendus pour un Cameroun plus intègre

Grâce à cette initiative, la CONAC espère voir émerger une génération de femmes engagées, capables de dénoncer et de combattre les pratiques corruptives dans leurs milieux respectifs. La caravane a non seulement permis une sensibilisation accrue, mais elle a aussi renforcé la conviction selon laquelle l’éradication de la corruption passe par un effort collectif et une implication citoyenne renforcée.

Un pas de plus vers un avenir transparent

La mobilisation du 5 mars 2025 témoigne de la volonté du Cameroun d’accélérer la lutte contre la corruption. Avec une implication grandissante des femmes, le pays se donne une chance d’instaurer une culture de transparence et d’intégrité, essentielle pour son développement économique et social.