CAMEROUN: LES MAGISTRATS DU RESSORT JUDICIAIRE DE L’OUEST OUTILLÉS EN MATIÈRE DE LUTTE CONTRE LA CYBERCRIMINALITÉ.

L’AGENCE NATIONALE DES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION (ANTIC) ORGANISE UN SÉMINAIRE DU 4 AU 6 JUILLET À BAFOUSSAM À L’ENDROIT DES MAGISTRATS SUR LA CYBERCRIMINALITÉ.

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L’AGENCE NATIONALE DES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION (ANTIC) ORGANISE UN SÉMINAIRE DU 4 AU 6 JUILLET À BAFOUSSAM À L’ENDROIT DES MAGISTRATS SUR LA CYBERCRIMINALITÉ.

En date, on dénombre près de 800 victimes de scamming ou arnaques, 200 cas de phishing ou voie d’usurpation des adresses mails, près de 29 administrations publiques camerounaises ont vu leurs sites web attaqués et le piratage des cartes magnétiques à travers Internet. Les banques ont enregistré des pertes financières de près de 3 milliards de francs CFA. Pourtant, selon le rapport 2017 de l’Union internationale des télécommunications (UIT), le Cameroun est classé au 75ème rang mondial et 9ème en Afrique en matière de lutte contre la cybercriminalité. Le séminaire de Bafoussam vise à sensibiliser les magistrats de la région de l’Ouest dans la lutte contre cette gangrène.

Du 04 au 06 juillet 2018, les participants vont échanger et partager des connaissances sur la cybercriminalité. Il s’agit d’une rencontre annuelle, rendue à sa 3ème édition après Douala en 2016 et Yaoundé en 2017. En 2018, c’est le tour de Bafoussam d’accueillir cette séance de travail organisée par l’Antic. Il est donc question d’édifier les magistrats sur les moyens techniques de sécurisation du cyberespace et sur les différents modes opératoires des cybercriminels.

La loi du 21 Octobre 2010 relative à la cybersécurité et à la cybercriminalité au Cameroun est au centre des échanges. « Depuis l’avènement de la loi du 21 Décembre 2010 sur la cybersécurité et la cybercriminalité, il est apparu que les principales personnes qui sont censées mettre en œuvre cette loi ne l’appréhendent pas totalement. Elles ne font pas le nécessaire rapprochement entre le code pénal et la loi relative à la cybercriminalité. Pourtant, les crimes et les délits sont souvent les mêmes. La seule différence, c’est que la loi sur la cybercriminalité pour que le crime soit considérée comme cybercriminel, il faut qu’il ait comme vecteur et outil, les tics », reconnait Aline Valérie Asako Mbono, directeur des affaires juridiques de l’Antic.

« Un séminaire sur la criminalité est une chose de nouveau pour les profanes, pour les internautes et pour le commun des mortels. Il est donc question pour nos collègues de s’approprier les termes Internet de la cybercriminalité, de voir dans quelles mesures et comment découvrir les auteurs des ‘’Fake news’’ par exemple. Eventuellement, de contourner ses méfaits qui envahissent nos médias en ce moment. Antic interagit avec les forces de l’ordre et le corps judiciaire dans le cadre des investigations cybercriminelles. Il conviendrait de relever qu’une plateforme collaborative entre les personnels habilités de l’Antic et les officiers de police judiciaire à compétence générale, a permis de mener avec succès plusieurs enquêtes cybercriminelles. C’est dire que l’expertise technique de l’Antic dans la lutte contre la cybercriminalité est au service de la justice. L’Antic est appelé à travailler étroitement avec la magistrature et sous l’autorité du parquet à la recherche des indices numériques dans la traque des cybers délinquants, contribuant ainsi à la répression », dixit Dr Enaw Ebot Ebot, Directeur général de l’Antic.

L’Antic compte à ce jour une trentaine de personnels assermentés exerçant comme des officiers de police judiciaire à compétence spéciale, chargés d’assister la justice dans le traitement des affaires criminelles.

Armel Djiogue

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