Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun fait le point de la situation de ses militants exfiltrés des pénitenciers à la suite des mutineries enregistréesà Kondengui et Buea respectivement les 22 et 23 juillet dernier. C’était le lundi 29 juillet 2019 à Yaoundé, au cours d’une conférence de presse que animait la présidente intérimaire de ce parti politique.
Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun déplore la disparition de 23 militants ainsi que de l’état de Santé inquiétant de son vice-président Mamadou Mota torturé à la suite de ces événements. Mamadou Mota est actuellement en isolement dans l’une des cellules du service central de la recherche judiciaire du secrétariat d’État à la défense. Aucune visite ne lui est autorisée. son bras fracturé suite à la torture a été plâtré avant-hier après une semaine. Il présente des blessures partout sur son corps et est très affaibli. La présidente intérimaire de ce parti politique tient le régime Biya responsable de ce qui arrive à ses camarades du parti.
« Nous prenons à témoin l’opinion nationale et internationale que nous tiendrons Mr Biya Paul et son régime entièrement responsables de ce qui arrive à notre vice-président ainsi qu’à 23 autres militants du Mrc qui ont été violemment enlevés de la prison centrale de Kondengui puis maltraités à la suite des événements de la nuit du 22 au 23 juillet 2019»martèle TirianeBalbine Noah.
Le vice-président et les militants de ce parti politique ainsi que d’autres prisonniers sont victimes des actes de brutalité, de torture et autres mauvais traitements. Face à cette situation, le Mrc souhaite l’ouverture d’une enquête internationale placée sous l’égide de l’ONU, sur les conditions et le bilan humain de l’intervention des forces de sécurité lors de ces mutineries qu’ont connu les prisons de Kondengui et de Buea.
Pour la présidente par intérim du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, « le monde doit comprendre que plus que jamais, le pouvoir de Yaoundé a sombré dans une dictature féroce qui fait de tout citoyen ou organisation qui réclame le respect de ses droits civiques et politiques, un authentique ennemi du régime ».
TirianeBalbine Noah invite les militants et sympathisants à rester debout, déterminés dans la lutte pacifique pour le changement de notre pays, malgré le « système de terreur d’Etat » imposé au peuple camerounais, particulièrement dans les régions anglophones et aux militants et sympathisants du MRC.
L’occasion était égalementdonnée à la présidente intérimaire au cours de cette conférence de presse, de réitérer le message du leader du mouvement pour la renaissance du Cameroun à savoir « la responsabilité des marches blanches et pacifiques de janvier et de juin 2019 organisées par le Mrc incombe à lui et à lui seul en tant que président du Mrc. Il indique que c’est lui et lui seul qui a appelé à ces marches et doit en répondre. Le président Kamto tient à dire qu’il ne veut pas jouer au héros mais qu’il assume parce qu’il a toujours su assumer, au contraire de certain. Il exige en conséquence la libération de toutes les personnes arrêtées dans le cadre de ces manifestations publiques, pacifiques, légales et constitutionnelles et se tient prêt à faire face, seul à la peine de mort, puisque c’est la peine de mort qui lui est promise. Le président Kamto précise que la mort n’a pas commencé avec lui et ne s’arrêtera pas avec lui.»
Les responsabilités des mutineries.
Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun n’est ni de près ni de loin impliqué dans les mutineries enregistrées dans les prisons de Kondengui et de Buea. Ce sont les détenus anglophones qui avaient pris possession de la cour de la prison centrale de Kondengui le 22 juillet dernier, pour dénoncer la surpopulation carcérale, les lenteurs judiciaires inexplicables et les conditions inhumaines de détention. Il était également question pour ces personnes détenues dans le cadre de la crise anglophone, de présenter leurs doléances et revendications aux autorités. 5 000 personnes sur 6000 incarcérées sont en détention provisoire et en attente de jugement à la prison centrale de Kondengui, qui n’a qu’une capacité d’accueil de 1 500 personnes.
Il faut rappeler qu’à côté de ces événements en lien avec les soulèvements dans les prisons, cela fait bientôt 7 mois que Maurice Kamto, ses alliés et près de 150 militants et sympathisants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun sont arbitrairement et illégalement détenus dans plusieurs pénitenciers, à la suite des marches blanches pacifiques organisées par ce parti politique les 26 janvier, 1er et 8 juin 2019.