“Nous avons décidé de passer à la vitesse supérieure, après la mort de notre collègue Hamidou, opération craie morte est un acquis, opération 20/20 sera appliquée”, déclare un enseignant et membre actif dans la grève des enseignants, d’ailleurs victime des abus et intimidation dans l’exercice de ses fonctions.
L’enseignant du Lycée de BEKA dans le grand Nord Cameroun, l’une des raisons d’être du mouvement de la grève des enseignants dénommée OTS, entamée depuis le 15 Février 2022, n’est désormais plus. Depuis sa mort ce 08 Mars, trois semaines après le début de la grève OTS, il laisse tout le corps éducatif dans la consternation totale. Il s’en va sans ses 10 ans de salaire, et sans intégration. Malade depuis et sans soutien, il est finalement parti.
Un Rappel des faits
Les enseignants depuis ces trois semaines, revendiquent les avancements, la fin de la pratique du 20% dans les ministères, une meilleure gestion des affections pour favoriser les regroupements familiaux, entre autres.
Dès le départ, leur mouvement a déposé un document portant les noms des leaders du mouvement et celui-ci est différent du Syndicat des enseignants. D’après leurs requêtes, l’État camerounais doit les payer 181 milliards.
Et, et en cas de paiement, ils ont dit : “craie_morte, car On_a_trop_supporté. Le gouvernement dans son habituel stratégie de contournement va les appliquer la méthode Pasqua“.
Un niveau supérieur pour l’ OTS
Ce Mercredi 09 Mars, depuis la matinée, les enseignants se sont mobilisés plus que jamais dans un hommage a leur défunt collègue: “Aujourd’hui, c’est une journée de deuil en mémoire de notre collègue décédé hier tragiquement. Il a fait 10 ans sans salaire”, annonce un membre actif et victime du système du gouvernement depuis des années.
Les enseignants plus que déterminés annoncent une tournure décisive face à ce drame. “Nous avons décidé de passer à la vitesse supérieure, opération craie morte est un acquis, opération 20/20 sera appliquée”, c’est dans cette déclaration que s’active désormais le mouvement OTS au Cameroun. Et plus encore, leur déclaration formelle peut se lire dans ces lignes ci dessous. Une communication du collectif des enseignants OTS.
La Méthode Pasqua appliqué au Mouvement OTS.
Elle prévoit que : lorsqu’un État a une affaire sur le grill, s’il ne veut pas la traiter, alors il créé une affaire dans l’affaire d’origine, ensuite, il créé une affaire dans la seconde affaire, puis une troisième affaire, une quatrième ainsi de suite. Du coup on se retrouve dans une tonne d’affaires et personne ne comprend plus ce qui se passe réellement. On est dans un méli-mélo généralisé.
Applications
Les enseignants, par la voie de quelques signataires, revendiquent 181 milliards sinon plus de cours (Affaire principale). L’Etat va choisir un groupe de 6 ou 7 enseignants qui ne sont pas signataires du mouvement OTS pour des négociations (Création de l’Affaire 1 dans l’Affaire principale : problème de légitimité à gérer).
Une semaine après une lettre sort sur les réseau comme quoi un terrain d’entente a été trouvé et les enseignants doivent rentrer en classe (3ème affaires dans la seconde affaire). A ce niveau les débats ne sont plus concentrés sur les revendications, mais sur la légitimité de ces nouveaux représentants des enseignants.
Pendant que les débats battent leur plein, une note du Ministre annoncent le traitement des dossiers des enseignants (lesquels ? Nous savons que les dossiers sont portés disparu au Ministère ou ont été détruit à cause du mauvais entreposage).
Déjà là on est trop loin des revendications, mais ils ont été harponnés. Les parents sont content et tout le monde dit : donc on peut traiter plus de 15.000 dossiers en 8 jours ? Tout le monde attend.
Quelques jours après l’Affaire 4 (clou du spectacle), déblocage de 2,7 milliards pour le paiement des primes de correction pour les examens de 2020 à 2021.
On va alors charger les médias d’annoncer un début de règlement du problème des enseignants, or ces 2,7 milliards ne font par partir des 181 milliards du départ.
Vous voyez comment on paie une chose qui n’a jamais fait partir des revendications ?
La boucle est bouclée.
Vous avez été floué.
Conseils_aux_enseignants
Vous n’êtes pas des cons. Donc prenez garde.
Les répressions risquent de commencer.
Chers enseignants, soyez mobilisés, forts et patients. Ne partez pas dans la rue, restez dans les établissements aux heures de cours. Ne parlez pas aux taximans, benskinneurs, vendeurs… Ne pissez même pas dans la rigole, sinon l’un sera utilisé pour effrayer ou faire la pression sur le reste. Buvez chez vous à la maison. On va vous sortir des articles de regroupement en vue de commettre une manifestation, terrorisme, sédition, lèse-majesté, entre autres.
Nous allons serrer le cœur. Nous devons soigner nos maux par la douleur et le sacrifice.
