Le Directeur général de l’Agence de Régulation des Télécommunications (ART) Philémon ZO’O ZAME a manifesté son mécontentement face à la manière dont les opérations d’identification des abonnés à la téléphonie au Cameroun se déroulent.
Non satisfait de la façon dont se déploient les opérations d’identification des abonnés à la téléphonie au Cameroun, Philémon ZO’O ZAME, directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications (ART), écrit aux opérateurs du secteur. Selon l’adresse du DG de l’ART aux opérateurs en activité, le processus d’identification des abonnés semble ne pas respecter les normes en la matière.
« Il m’a été donné de constater que certains opérateurs n’utilisent pas le numéro unique règlementaire des cartes nationales d’identité (CNI) dans le cadre de la procédure d’identification des abonnés », indique Philémon ZO’O ZAME dans sa correspondance aux opérateurs de téléphonie. Le DG de l’ART fait remarquer que le numéro d’identifiant unique est celui à 17 chiffres se trouvant au verso de la CNI, et non celui à neuf chiffres qui, lui, est plutôt le numéro de série de la CNI.
Cette opération regorge un enjeu sécuritaire. C’est que, avec la crise sécuritaire dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du pays, des ravisseurs utilisent le paiement mobile pour encaisser l’argent des rançons. L’identification des SIM de téléphones est alors l’un des moyens permettant de suivre les traces de ces malfaiteurs.
Aussi, c’est dans un contexte marqué par des attentats perpétrés par Boko Haram, qui utilisait les téléphones portables pour déclencher les explosifs, que le gouvernement camerounais a élaboré une loi pour contrer cette situation. Ainsi, conformément à cette disposition règlementaire, tous les abonnés à la téléphonie doivent fournir une pièce d’identité valide pour bénéficier des services des opérateurs.
Il est à noter par exemple que le régulateur des télécoms au Cameroun avait suspendu 73 000 numéros de téléphone non identifiés chez les opérateurs MTN, Orange et Nexttel entre janvier et mars 2019. Ainsi, certaines langues dans les milieux des télécoms, laissent entendre que ce rappel à l’ordre du régulateur par cette lettre de Philémon ZO’O ZAME pourrait donner lieu, pour éviter d’être sous les sanctions de l’ART, à une nouvelle campagne d’identification des abonnés à la téléphonie au Cameroun.