Le projet de l’initiative conjointe entre l’Union Européenne et l’Organisation Mondiale pour les migrations, la protection et réintégration des migrants, et ceux de retour volontaire, a pris corps ce jour au Cameroun, à partir des formations intégrées, organisées par la MINAS, Pauline Irène NGUENE. Le Ministère des Affaires Sociales(MINAS), entend par ces formations, instaurer une feuille de route, pour la réintégration de ces immigrants.
Ulrich Pierre ETEME est de retour au Cameroun depuis 3 ans, sans emploi stable, après avoir passé 10 ans en Chine. “Depuis 3 ans, je vis le calvaire. Je suis rentré à cause d’un problème de renouvellement de mon VISA et de la COVID-19. Et depuis lors, complications sur complications pour obtenir mes papiers. Mon capital a même fini par s’estomper, et je n’ai pas toujours pu me relever ou retourner en Chine, comme convenu”, explique le jeune homme d’affaires, bloqué involontairement au Cameroun depuis son retour en 2019.
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Ce jeune compatriote, n’est pas le premier, ni le dernier camerounais à se retrouver soit forcé, soit volontaire au Cameroun. Elise KEMCHE, quant à elle, est revenue volontairement, toujours en 2019. Et jusqu’ici, recherche en vain une issue d’intégration ou d’insertion sociale. “J’ai fini mes études en médecine jusqu’à la spécialisation. Et je suis revenue donner un coup de plus dans mon pays. Mais jusqu’à là, rien n’est facile du tout. Quelques stages dans les hôpitaux, minablement payée. Je cherche à ouvrir un centre privé dans mon domaine, sinon je retournerai en Allemagne”, réagit-elle avec regret.
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De façon globale, le Ministère camerounais des Relations Extérieures(MINREX), estime que jusqu’à 30 000 Camerounais vivaient dans le Golfe du Guinée, entre 2000 et 2004. Essentiellement parce qu’ils appartiennent aux mêmes groupes ethniques et à la même région géographique.
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Selon l’OIM, les flux migratoires actuels sont encore majoritairement effectués des campagnes vers les villes. Et de plus en plus, de Camerounais qualifiés et non-qualifiés émigrent vers les pays voisins, en Europe et aux Etats-Unis. Le rapport estimait le nombre d’émigrants camerounais à 170 363 en 2007. La France, qui accueille 38 530 migrants, reste l’une des destinations favorites, suivie du Gabon (30 216), du Nigéria (16 980) et des Etats-Unis (12 835).
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Aussi, entre le 11 mars 2020, date à laquelle l’OMS a officiellement déclaré que la COVID-19 peut-être qualifié de pandémie, et le 22 février 2021, près de 105 000 restrictions de mouvement ont été mises en place dans le monde (OIM, 2021). Ce qui a baissé vraisemblablement le niveau des migrations.
De plus, les rapatriements de fonds envoyés par les
migrants camerounais, sont passés de 11 millions de dollars en 2000, à 103 millions en 2004. Pour atteindre le record de 167 millions de dollars en 2008, ce qui représente 0,8% du produit intérieur brut du pays.
En général, les rapatriements de fonds sont utilisés à des fins médicales et éducatives ou pour l’achat de biens de consommation. Le rapport fait observer que ces transferts stimulent l’activité économique du pays en remplaçant le crédit et les autres méthodes de financement et en facilitant la mise en œuvre de projets et autres activités, générant des revenus.
Pendant la période de la COVID-19, on a noté plusieurs cas de migrants de retour volontaire, comme Élise KEMCHE. Le lancement des formations relatives à la régularisation de leurs situations, se tient au MINAS ce 06 juillet 2022. L’objectif, en accord avec l’Union Européenne et l’ONU, c’est de faciliter la réintégration de ces migrants, une fois au pays.
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La MINAS a d’ailleurs pris sur elle, de réitérer le bien fondé et la feuille de route, d’un tél projet pour les migrants volontaires. Elle encourage également plusieurs autres, à suivre le même pas, pour un Cameroun développé et équilibré à long terme.