Face à la montée des maladies non transmissibles, RADA Global Health appelle à une réforme fiscale pour protéger la santé publique.
Face à la menace grandissante des maladies non transmissibles (MNT) et à la double charge de la malnutrition, l’organisation RADA Global Health, en partenariat avec Advocacy Incubator, a lancé ce 14 avril 2025 à Yaoundé une campagne nationale pour l’adoption d’une taxe sur les boissons sucrées et les produits alimentaires emballés malsains. Ce plaidoyer s’inscrit dans une dynamique de santé publique visant à freiner l’essor de pathologies chroniques telles que le diabète, l’obésité ou encore les maladies cardiovasculaires.

Une urgence sanitaire documentée
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2016, 235 000 décès étaient attribuables aux MNT au Cameroun. Le risque de développer une MNT entre 30 et 70 ans atteint près de 22 %. La progression du surpoids et de l’obésité est également préoccupante, avec 26 % d’adultes en surpoids et 15,1 % obèses. La prévalence du surpoids chez les enfants de moins de 5 ans a doublé entre 1991 et 2018, atteignant 11 %.
Une mesure soutenue par les données
Une enquête nationale KAB révèle que 60 % des Camerounais considèrent les produits sucrés comme nocifs, mais 40 % ignorent leurs conséquences à long terme. RADA propose une fiscalité santé, recommandée par l’OMS, comme solution structurelle pour réduire la consommation et inciter les producteurs à reformuler leurs produits.
Taxer pour mieux prévenir
Selon le Directeur Général de RADA, Ferdinand Sonyuy, cette politique fiscale n’a pas vocation punitive mais préventive :
« Nous devons agir à la source. Cette taxe incitera à consommer mieux et à produire plus sain. »
Des exemples comme le Mexique prouvent que ces mesures réduisent significativement l’achat de boissons sucrées. L’enjeu est double : sauver des vies et alléger le fardeau économique des soins liés aux MNT.
Le rôle central des médias et du public
Les organisateurs appellent les médias à renforcer la sensibilisation et la mobilisation autour de cette cause. La participation citoyenne est également cruciale pour encourager les pouvoirs publics à intégrer cette mesure dans les politiques de santé nationale.