Les avocats des victimes de l’accident ferroviaire d’Eséka sont mécontents du fait de la reprise des voyages. Ces avocats se demandent si les dirigeants de Camrail ont avant d’envisager une telle reprise, ont pris la pleine mesure des risques encourus par les usagers qui viendraient à emprunter les voitures ainsi mises en circulation.
Dans l’optique d’évaluer la qualité des onze voitures-voyageurs du parc de Camrail, qui ont fait l’objet d’opérations de rénovation et d’aménagement dans les ateliers de la structure à Douala, Jean Ernest MASSENA NGALLE BIBEHE, ministre des Transports, a effectué un voyage d’essai en vue du lancement du train Express Douala-Yaoundé.
Ce voyage d’essai qui a eu lieu la semaine passée, n’a du tout pas été du goût du Collectif Universal Lawyers and Human Rights Defense (UL&HRD). Il a ainsi exprimé son mécontentement dans une lettre signée par Me Dominique FOUSSE, Me Guy Olivier MOTENG, Me Arlete NWAYIM, Me Géorgie MASSI NGAKELE, Me Albert OYIE et Me Nadine YANOU.
Dans cette correspondance, on peut lire entre autres, ces questionnements du collectif d’avocats des victimes de l’accident ferroviaire d’Eséka. « Les dirigeants de Camrail ont-ils avant d’envisager une telle reprise, pris la pleine mesure des risques encourus par les usagers qui viendraient à emprunter les voitures ainsi mises en circulation ? Quelles garanties ces dirigeants de l’entreprise française donnent ils où ont-ils donné permettant de penser qu’à l’avenir un attelage entre des wagons chinois et français ne se fera plus ? ».
Ils vont plus loin et se demandent si « Les autorités en charge du transport ferroviaire au Cameroun se sont-elles assurées de ce que la voie ferrée a connu une réelle refonte et que les manquements constatés ont été réparés ? Existe-il un état des lieux et un cahier de charges connus de tous au sujet des obligations qui incombent à l’Etat et au concessionnaire en tenant compte de cet élément conjoncturel qui a marqué à jamais les familles et le pays tout entier ? ».
Le Collectif en appelle de nouveau à une prise en compte de l’intérêt des citoyens dans l’urgence, notamment par l’information préalable du public sur le sort de la voie ferrée, l’identification de l’assureur de Camrail et sur la législation en matière d’indemnisation du fait d’un accident ferroviaire et sur le cahier des charges désormais en exécution.
Le collectif dit vivement consterné après avoir appris sur les réseaux sociaux, la nouvelle de la reprise du trafic voyageurs par la société Camrail sur le trajet Douala et Yaoundé, alors que les enquêtes menées depuis la survenance du triste accident ferroviaire d’Eséka ont révélé de graves manquements.
Entre autres, la vétusté des voitures et des locomotives en usage chez l’opérateur de transport ferroviaire, le caractère obsolète de la voie ferrée, l’absence de couverture par une assurance de transport ferroviaire. Il faut préciser ici que selon ces avocats, le code CIMA exclue expressément de son champ, le rail.