Le triste incident a eu lieu le 24 janvier 2021 au stade Olembé aux environs de 18h55, suite à la fermeture du stade par les forces de l’ordre. L’incident a provoqué de vives bousculades entre les supporters qui ne demandaient qu’à vivre la rencontre Cameroun – Comores et la police. Le bilan a fait plusieurs morts et de nombreux blessés.
Jamais un match de Coupe d’Afrique des Nations au Cameroun n’a connu une telle mobilisation de force des supporters. Depuis le début de la compétition le 09 janvier 2022, aucune effervescence observée, comme celui du 24 janvier dernier au stade Olembé. Ceci à l’occasion des huitièmes de finale de la Can, opposant le Cameroun à l’équipe du Comores.
Stade fermé avant le match, laissant un monde dehors avec les tickets payés
Une marée humaine d’environ 20.000 personnes en colère, retenue pendant des heures par les forces de l’ordre à l’entrée principale du stade, emploie toutes les méthodes de violence pour accéder au stade, à quelques minutes du coup d’envoi de la rencontre Cameroun – Comores. « Monsieur le journaliste nous sommes bloqués ici depuis des heures, la police nous fait savoir qu’on ne peut plus entrer c’est terrible. Pourtant nous avons acheté les tickets pour venir supporter les Lions notre équipe », s’indigne un supporter face aux cameras. Dès cet instant, on assiste alors, à des bousculades à n’en point finir. Les policiers pèsent de leur pouvoir pour retenir la foule sans succès.
Des bousculades qui aboutissent à la mort.
Des injures, des bagarres, les fans de football ont employé toutes les stratégies hier, pour avoir accès au stade, fermé quelques heures plutôt, selon les exigences de la CAF. Suite à cet incident, les Camerounais et amoureux du football ont perdu la vie:
« J’ai vu comment on a étouffé une femme enceinte j’ai eu pitié d’elle, j’ai aussi vu un enfant de moins de 10 ans juste devant moi tomber et les gens montaient sur lui ainsi que sur les autres qui se retrouvaient au sol pour passer. Cette scène était très horrible », affirme Thérèse ATANGANA, supporter des Lions indomptables du Cameroun.
Des fans de football, respirent le souffle de la mort
Devant nous des corps étalés sur la chaussée, habits déchirés, pantalons aux genoux, des blessures, des faits qui témoignent l’ampleur de la situation. Sur place nous avons aperçu une femme enceinte suffoquer, des gamins de 10 ans couchés à même le sol, respirant à peine. Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, à une distance d’environ 500 mètres, qui sépare le premier poste de contrôle de la police jusqu’à l’entrée principale du stade zone Nord. Des fans de football ont tout bousculé à leur passage avec une extrême violence, courant à tous les sens. Cette situation a permis à plusieurs d’entrer au stade sans tickets ni tests de Covid 19.
Plusieurs décès enregistrés
Ce matin, une liste des décédés parvient à notre rédaction, faisant état de 13 morts confirmés, dont : NZINGA NDONGO Louis Bruno âgé de 14 ans, NGA NDONGO Marie Laure étudiante, BLOGUE AMBASSA âgé de 06 ans, EBANECK Bernard, ONANA BEYENE Donald, DJILO Véronique Dorothée, enseignante, ADAMOU ADAMOU 24 ans, ABOULE Arsène, 24 ans, BATE NDIP 30 ans, NKEBEN NANA Brandoh 25 ans, TCHOUANG TCHATOU Gladys, enseignante au lycée d’Essazock.
Cette rencontre des huitièmes de finale de la 33ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations entre le Cameroun et le Comores, remportée par 2 buts à 1 par le Cameroun, bien qu’ayant fait des morts, restera dans l’histoire du football africain.
