Depuis le début de la coupe d’Afrique des Nations, les journalistes nationaux et internationaux s’adaptent à tout prix au programme de la CAN, pour assurer une bonne couverture médiatique.
La majorité des journalistes interrogés au sujet de leur quotidien depuis le début de la coupe d’Afrique des Nations au Cameroun, disent avoir modifié leurs programmes pour la circonstance.
Tous s’adaptent au rythme de la CAN
Aimé MOUKOKO est chef service de sport dans sa télévision: « J’ai été contraint de modifier mon emploi du temps. Vous voyez? il faut être sur le terrain, envoyer les images à temps, faire un direct pour le journal de 20h, courir chercher l’ information, amener les téléspectateurs à suivre le programme. Aussi présenter des émissions à la télé à 21h initiées à l’occasion de la CAN. Être à la maison en famille ce n’est pas toujours évident ». Dans la suite de ses propos il souligne n’avoir presque plus de vie depuis le début de la CAN: « quand je ne suis pas au stade, je suis derrière les cameras ».
Comme lui, de nombreux journalistes ont vu leur quotidien prendre un sérieux coup. Laura DIALLO, employée de France 24 est plongée dans ses reportages au quotidien, depuis son arrivée au Cameroun. La journaliste Française qui maîtrise bien le pays dans le cadre de ses vacances, s’en sort bien sur le terrain camerounais. D’ailleurs au micro de Camer presse Agency, elle fait savoir qu’en France, elle fait normalement ses reportages seule. Mais au Cameroun elle a besoin de sécurité et sort toujours en équipe pour éviter de tomber à la merci des agresseurs. Laura trouve les Camerounais sociable et se plaît d’être avec eux. Elle ne manque pas de souligner l’abondance des motos à Douala qui créent les embouteillages à n’en point finir. Elle passe la majorité de son temps dans les stades de football. D’ailleurs elle indique avoir réalisée un magnifique reportage sur l’école de football des brasseries du Cameroun et sur les commerçants.
Pour Fritz IDJECK: « On n’a vraiment plus de vie, il faut être devant le petit écran, et venir au stade prendre part à la conférence avant match et après match. Il faut également suivre les matchs. Nous travaillons avec une grande vitesse et depuis une semaine on a perdu le sommeil, c’est aussi pour servir le Cameroun ».
Des évènements ayant marqué le quotidien des journalistes sportifs
Certains journalistes considèrent la présence du Président de la République Paul Biya au stade d’Olembe, lors du match d’ouverture comme le fait marquant de cette fête du sport africain au Cameroun. Fritz IDJECK : « l’actualité phare c’est la présence du chef de l’Etat au stade Olembé. Parce que j’étais sceptique et parmi ceux qui disaient qu’on n’avait pas dit la vérité au chef de l’Etat concernant un ensemble de choses. Il y avait des délais de la CAF qui courait et on voyait toujours la terre rouge à Olembé. Je pense que sa présence était une manière d’inaugurer ce stade. Et pour moi c’était l’élément déclencheur de la compétition ».
Pour Franck MPECK l’élément phare est bien « la vacuité du public, la non présence du public au stade en début de la compétition, et la limitation des heures de cours pour les élèves dans les lycées et des autres fonctionnaires ». Le jeune journaliste et ancien salarié de RSI, poursuit son propos en indiquant que la CAN a bouleversé son quotidien et son emploi de temps. Il fait savoir que « les programmes ont été revus, il y a des programmes spéciaux CAN, et les autres disciplines ne sont plus médiatisées, car tous les regards sont focalisés sur la CAN».
Double coup dur pour les journalistes non accrédités
C’est une pilule difficile à avaler pour les professionnels de médias non accrédités par la Confédération Africaine de Football. Ils se contentent des coulisses à l’extérieur du stade. Certains rencontrés à l’occasion du match Cameroun/Cap Vert voudraient bien couvrir la CAN à l’intérieur du stade: « Je n’ai pas eu le privilège d’être compté parmi les journalistes choisis par la CAF pour couvrir la CAN. Face à cela je me contente des coulisses. Pour des images nous avons nos confrères à l’intérieur à qui nous demandons des images et des interviews des personnes ressources», nous fait savoir Roger FOMÉ, journaliste exerçant dans une presse privée de la place.
En effet, ce bouleversement constaté dans le quotidien des journalistes sportifs, intervient depuis le début de la CAN le 09 Janvier 2022 et prendra fin le 06 Février prochain, avec la finale de la grande messe du football continentale au stade Olembé à Yaoundé.