La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a annoncé dimanche 10 décembre 2023 l’ouverture de la voie à un allègement des sanctions contre le Niger, sanctionné après le coup d’État militaire ayant renversé le président Mohamed Bazoum en août.
Cependant, la Cédéao a conditionné cet allègement à une “transition courte” avant le retour des civils au pouvoir. Réunie en sommet à Abuja, elle a décidé qu’un comité composé des présidents du Bénin, du Togo et de Sierra Leone négocierait avec le régime militaire nigérien les engagements à mettre en œuvre avant tout assouplissement des sanctions.
Les militaires, dirigeant le pays depuis le coup d’État du 26 juillet au sein du Conseil national de la sauvegarde de la patrie (CNSP), feront face à des discussions pour établir une feuille de route vers le rétablissement de l’ordre constitutionnel, marquant le retour à un régime civil.
La Cédéao avait imposé des sanctions économiques et financières lourdes en août, réaction au renversement du président élu Mohamed Bazoum. Omar Touray, président de la commission de la Cédéao, a déclaré que si le CNSP ne respectait pas les résultats de l’engagement avec le comité, toutes les sanctions seraient maintenues.
La décision de la Cédéao intervient après la visite du chef militaire du Niger au Togo, accompagné de certains de ses ministres. Le Niger avait précédemment demandé au président togolais Faure Gnassingbé de jouer un rôle de médiateur.
La Cédéao reste préoccupée par la multiplication des régimes militaires dans la région, notamment au Mali, en Guinée, au Burkina Faso et au Niger depuis 2021. Ces régimes ont créé l’Alliance des États du Sahel pour renforcer leur coopération, suscitant des inquiétudes quant à la stabilité régionale, notamment avec le retrait de l’armée française du Sahel.