Une enquête journalistique pour démêler un litige complexe
Déterminée à éclairer l’opinion publique sur le conflit foncier qui oppose la Société Camerounaise de Palmeraies (Socapalm) au village d’Apouh, dans la localité d’Édéa 1er, Camer Press Agency (CPA) a déployé une équipe sur le terrain. Ce différend, qui s’enlise depuis plusieurs années, concerne l’occupation contestée de vastes étendues de terres par l’agro-industrielle et suscite une vive inquiétude au sein des communautés locales.
Voix des villageois : entre souffrance et revendication

Première étape de l’enquête : Apouh. L’équipe de la CPA y a rencontré Sa Majesté Ditopé Lindoumé, autorité traditionnelle, ainsi que de nombreux habitants. Leurs récits convergent vers un même constat : l’extension des plantations aurait privé les villageois de leurs terres cultivables, compromettant leur subsistance. Ces entretiens ont permis de recueillir des éléments tangibles sur les impacts sociaux, environnementaux et psychologiques du litige.
Socapalm : silence en attente de réaction
Soucieuse d’équilibrer les sources et d’offrir un traitement impartial, la CPA s’est également rendue sur le site de la Socapalm pour recueillir la version de l’entreprise. Toutefois, la direction locale n’a pas souhaité s’exprimer dans l’immédiat, indiquant qu’une réponse serait transmise ultérieurement. À ce jour, les relances de la rédaction sont restées sans suite.
Administration : un rendez-vous manqué
Dans sa quête de transparence, l’agence a aussi sollicité une audience auprès du préfet de la Sanaga Maritime. Après une prise de contact prometteuse, le préfet s’est finalement désisté, orientant l’équipe vers son secrétaire particulier. Ce dernier, sans mandat pour parler au nom de l’administration, n’a pu fournir les précisions attendues. Ce refus soulève des interrogations sur la volonté des autorités d’apporter des clarifications sur un dossier aussi sensible.
Recours à la société civile
Face à ces silences institutionnels et corporatifs, la CPA s’est tournée vers le Centre Régional Africain pour le Développement Endogène et Communautaire (CRADEC), structure reconnue pour son expertise sur les enjeux fonciers et communautaires au Cameroun. Ce contact vise à approfondir la compréhension des dynamiques juridiques et sociales en jeu, et à recueillir des pistes de résolution crédibles.
Une démarche citoyenne et responsable
Camer Press Agency s’engage à poursuivre cette enquête dans un esprit d’équité et de rigueur journalistique. L’objectif est double : offrir à l’opinion une information claire et sourcée, et participer à l’émergence de solutions durables. Dans un contexte où la question foncière devient un enjeu central du développement rural, l’affaire Apouh-Socapalm symbolise les tensions croissantes entre impératifs économiques et droits des communautés.
Les suites de cette enquête seront diffusées prochainement, alors que la CPA continue de recueillir d’autres témoignages et d’attendre les réactions officielles des parties impliquées.