CONTROVERSE DES PIECES DE 500 FCFA A N’DJAMENA : LA BEAC ASSURE LEUR VALIDITE

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Un phénomène économique prend de l’ampleur dans la capitale tchadienne : les pièces de 500 FCFA (la moyenne qui ne porte pas l’effigie d’une dame) sont systématiquement rejetées sans aucune raison. La Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) assure que cette pièce a cours légal et pouvoir libératoire dans la zone CEMAC.

En janvier dernier, vers 11 heures, au marché central de N’Djaména, une bagarre a éclaté entre une dame, ménagère, et un apprenti de minibus. Le nœud du problème : une pièce de 500 FCFA remise par cette dernière à l’apprenti. Ce dernier est catégorique, cette pièce n’est pas valable. Argument rejeté en bloc par la ménagère. Il a fallu l’intervention de plusieurs personnes pour trouver une solution.

Cette scène illustre bien le quotidien des Tchadiens qui refusent depuis un moment de reconnaître en cette pièce de monnaie un argent bon pour les échanges commerciaux. Les pièces de 500 FCFA marquées d’une tête de femme faisant la récolte ne sont plus acceptées dans la capitale tchadienne. Beaucoup de ceux qui en disposent sont obligés de se rendre à Kousseri voisin, au Cameroun, pour y faire des achats. Malgré le cri d’alarme des autorités, personne n’est en mesure de rassurer les commerçants que cette pièce est et demeure toujours valable à N’Djaména et dans toute la zone de la Communauté Économique et Monétaire des États de l’Afrique Centrale.

« J’ai au moins 50 000 FCFA et on m’a conseillé d’aller à Kousseri payer des marchandises avec, alors que c’est pour mettre mes crédits pour la cabine téléphonique », informe Innocent, un jeune détenteur de cabine téléphonique au quartier Gassi, qui dit ignorer le refus de cet argent par ses clients et les autres commerçants. « Officiellement, je ne connais pas la raison, mais personne n’accepte lesdites pièces avec moi, donc si je prends, personne ne prendra avec moi, d’où mon refus », clame Brahim, un autre commerçant.

Contactée, la représentation nationale de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) est on ne peut plus claire à ce sujet. Pour elle, les pièces de 500 FCFA ont toujours cours légal et pouvoir libératoire en zone CEMAC et donc au Tchad. « Les pièces de 500 FCFA ont toujours cours légal et pouvoir libératoire en zone CEMAC et au Tchad en particulier. Il y a certes quelques problèmes qui ne sont pas de nature à remettre en cause l’acceptation de ces signes monétaires, dans la mesure où la BEAC continue à les injecter dans la circulation fiduciaire », rassure Taoukréo Hemwue, Deputy Director à la BEAC de N’Djaména.

Avec cette assurance de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC), en charge de la monnaie dans la zone de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), on espère que l’incertitude qui règne dans les esprits des Tchadiens disposant de ces pièces de monnaie se dissipera pour laisser place à une confiance envers les produits de la CEMAC, notamment les pièces de monnaie d’échange.