CORRUPTION A LA FAF : TROIS ANCIENS PRESIDENTS SOUS ENQUETE

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La Fédération Algérienne de Football (FAF) se trouve actuellement au cœur d’une tempête médiatique, non pas en raison de ses performances sportives, mais à cause d’une sombre affaire de corruption impliquant ses anciens dirigeants. Lors de sa prise de fonction, le nouveau président de la FAF, Walid Sadi, avait évoqué « une situation financière catastrophique ». Aujourd’hui, quatorze cadres de l’instance fédérale, dont trois anciens présidents, sont visés par une enquête judiciaire pour des soupçons de corruption.

Enquête et accusations

Après des audits rigoureux menés par l’inspection générale du ministère des Finances et les services d’inspection de la présidence de la République, une plainte a été déposée par la direction actuelle de la FAF auprès du parquet d’Alger. L’enquête porte sur la période 2017-2023, durant laquelle des transactions suspectes ont été recensées. Les principaux accusés sont les anciens présidents Kheireddine Zetchi, Charafeddine Amara et Djahid Zefizef.

Détails de l’enquête

Le procureur du pôle économique et financier de la cour d’Alger a confirmé l’ouverture d’une enquête suite aux informations reçues sur des soupçons de corruption au sein de la FAF. Les accusations incluent la conclusion de contrats en violation des dispositions légales, l’octroi d’indus privilèges, et la dilapidation des deniers publics. Des dépenses jugées excessives et des primes suspectes, notamment celles attribuées après la victoire de l’Algérie à la Coupe d’Afrique des Nations 2019, sont également au cœur des investigations.

Les faits marquants

Parmi les faits marquants relevés par l’enquête, on note :

              •            Primes excessives : Les primes attribuées après la victoire à la CAN 2019 et pour l’organisation de la CAN des moins de 17 ans.

              •            Utilisation suspecte des fonds : La rétribution en euros des primes des joueurs locaux, l’utilisation systématique d’un hôtel privé pour héberger les membres du bureau fédéral, et des dépenses disproportionnées comme l’achat de cartes mémoires et de carburant.

              •            Déficit financier : Walid Sadi a révélé un déficit cumulé de près de 8 milliards de dinars (plus de 55 millions d’euros), dénonçant une gestion financière désastreuse.

Réactions et perspectives

Le nouveau président de la FAF a exprimé son indignation face à la situation financière héritée et a menacé de porter l’affaire devant la justice. Cette démarche vise à assainir les finances de la Fédération et à restaurer la confiance des partenaires et du public. L’enquête en cours pourrait entraîner des sanctions sévères pour les anciens dirigeants incriminés et marquer un tournant dans la gestion du football algérien.