PASSÉE L’HEURE DES TRACTATIONS INTERNES, LES CHRÉTIENS DE L’ÉGLISE EVANGÉLIQUE DU CAMEROUN SONT DÉSORMAIS DANS LES RUES.
Les pasteurs et membres de l’EEC (région synodale de la MIFI) ont envahi les artères de la ville de Bafoussam ce dimanche 17 septembre 2017. Un exercice répété par les différents chrétiens au terme de chaque culte. Organisés en plusieurs carrées, les laïcs et pasteurs de l’EEC ont fait une marche pacifique dans le calme à travers les artères de la ville avec pour axes principaux (Tamdja-Rond-point finance), (Toungang-Axe Hysacam) et (Paroisse du plateau-Rond-point BIAO). Pendant leurs parcours, les fidèles de l’EEC brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire entre autres messages: « qui sont ces hommes qui jugent l’Eglise de Jésus christ? les chrétiens de l’EEC soutiennent le bureau élu à Ngaoundéré dont le président est le révérend professeur Jean Samuel HENDJE TOYA , DIEU est le souverain de sa créature ; son Eglise ne saurait être jugée, pour la paix du Cameroun laissez l’EEC tranquille, nous disons non aux mains invisibles mais connues, cachées dans l’ombre pour déstabiliser notre Église”. Les marches précédées par les cultes.
Pour clôturer les différentes marches, la formule “notre père…” a été récitée à chaque point de chute, suivi du chant de victoire entonné en cœur.
SYMBOLIQUE DE CETTE SORTIE DANS LA RUE
Depuis le 22 avril 2017, suite à l’élection du bureau contesté, l’EEC traverse une grande crise. Malgré les multiples tentatives du nouveau bureau pour trouver un terrain d’entente, le camp adverse a traduit l’affaire en justice et depuis lors les attaques se multiplient entre les fidèles de cette Église. Face à cette situation, les chrétiens ont décidé de faire appel au bon sens disent-ils, de tout un chacun à travers une marche de communication relève le révérend Louis Marie TIOZANG: « C’est une marche non pas de guerre mais de communication. Nous voulonscommuniquer à l’opinion publique, aux autorités de notre Nation, l’état d’esprit qui est le nôtre en ce moment où après avoir passé un moment merveilleux à Ngaoundéré nous vivons une espèce de pression qui met mal à l’aise le peuple de DIEU.
Je parle de près de 3 millions de camerounais qui sont dans ce malaise dès que nous nous trouvons en justice entrainés par notre frère qui est mécontent et que les autorités ne réagissent pas promptement ce qui nous désole.
Nous estimons qu’en tant qu’une Église nous ne pouvons pas nous retrouver devant la justice alors que nos textes sont respectés. Une Église qui mène une action forte pour la stature sociale et pour l’état moral de façon globale du peuple, il faut que les choses soient menées avec beaucoup plus de finesse, de respect vis-à-vis de l’Église que nous constituons. L’autre chose que nous voulons aussi faire comprendre, c’est que l’Église a choisi ce qu’elle a appelé la politique de la main tendue mais on a le sentiment que la main risque de couper. Et nous refusons que la nation soit perturbée et troublée par 3 millions personnes alors qu’on n’a pas fini avec “boko haram” et “la crise anglophone”. Que les chrétiens dispersés se révoltent, ça peut être très dangereux pour notre Nation. Nous parlons aux autorités pour que la chose puisse être maitrisée à temps pendant que nous pouvons encore gérer l’état d’esprit du peuple de DIEU et que nous rentrons dans une attitude de paix ».
Un message similaire à celui passé par le président contesté en marge du synode général 2017 tenu au mois d’Août 2017 à Mbouo-Bandjoun. Une rencontre qui sans la présentation de la note d’appel aura été interdite par le préfet du Koung-khi [département ou s’est tenue la rencontre] par respect au verdict rendu par le tribunal de Douala Bonanjo. Une décision qui suspendait les activités du bureau élu.
Depuis lors, l’affaire reste pendante devant les tribunaux.