CRISE DEMOCRATIQUE AU SENEGAL : 116 PROFESSEURS UNIVERSITAIRES APPELLENT A LA RESTAURATION DE LA REPUBLIQUE

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Le 3 février 2024, le président Macky Sall a pris une décision controversée en interrompant le processus électoral au Sénégal, plongeant le pays dans une crise sans précédent. Cette action a suscité l’indignation de 116 professeurs d’université, qui ont exprimé leur préoccupation dans un texte collectif. Selon eux, cette décision menace la démocratie sénégalaise et compromet gravement l’avenir du pays.


Les professeurs soulignent que l’annulation du processus électoral par le président Sall est contraire aux principes fondamentaux du droit et de la démocratie. Ils critiquent également les arguments avancés par le président pour justifier sa décision, les qualifiant de faux et légers. En outre, ils estiment que cette action viole plusieurs dispositions de la Constitution sénégalaise.

Parmi les arguments avancés par le président Sall figure une prétendue crise institutionnelle résultant d’un conflit entre le Conseil constitutionnel et l’Assemblée nationale. Cependant, les professeurs remettent en question la légitimité de cette justification, soulignant que le président a agi de manière précipitée et autoritaire. De plus, ils soulignent que même en cas de crise institutionnelle, la Constitution prévoit des mécanismes de résolution qui n’ont pas été respectés.

Les professeurs critiquent également l’argument selon lequel la candidature d’une personne de nationalité non exclusivement sénégalaise aurait justifié l’interruption du processus électoral. Ils affirment qu’il existait des solutions légales à cette question, telles que le retrait volontaire de la candidate ou l’ouverture d’une enquête judiciaire. Par conséquent, ils estiment que cette justification est infondée et démontre une méconnaissance du droit constitutionnel.

En prenant cette décision, le président Sall a outrepassé ses pouvoirs constitutionnels et a ignoré la décision du Conseil constitutionnel établissant la liste des candidats à l’élection présidentielle. Les professeurs considèrent cette action comme une grave violation de la Constitution et une atteinte à l’État de droit.

En conclusion, les professeurs appellent à la restauration de la République du Sénégal et à la préservation de ses valeurs démocratiques. Ils exhortent les citoyens à s’unir contre cette atteinte à la démocratie et à exiger le respect du calendrier électoral. Ils affirment que l’avenir du pays est en jeu et que seule une action collective peut garantir le rétablissement de la légalité et de la légitimité démocratique.