Atteignant 10334 milliards de FCFA au 31 décembre 2020, soit environ 46,9% du Produit intérieur brut, la dette publique du Cameroun a augmenté de 4324 milliards en l’espace de 4 ans, entre 2016 et 2020.
Constituée d’une dette directe et à garantie publique estimée à 9411 milliards de FCFA et d’une dette des Sociétés Publiques non avalisées par l’État évaluée à 922 milliards de FCFA, la dette publique n’a cessé de croître ces dernières années. En effet, selon les données compilées par la Caisse Autonome d’Amortissement (CAA), l’organisme chargé de gérer et de suivre de la dette publique au Cameroun, la dette publique camerounaise a crû de 4324 milliards de FCFA entre 2016 et 2020, passant ainsi de 6010 milliards de FCFA à 10334 milliards de FCFA sur une période de 4 ans.
Selon ces données, cette augmentation s’explique par les décaissements obtenus du FMI au titre de la facilité de crédit rapide en rapport avec la lutte contre le coronavirus, la prise en compte de nouvelles conventions de dette intérieure et les émissions plus prononcées des titres publics par l’État.
Cet accroissement de l’endettement public au Cameroun est principalement porté par les concours financiers extérieurs, généralement mis à la disposition de l’État par les Bailleurs de Fonds Internationaux. Cette dette extérieure, estimée à seulement 3 941 milliards de FCFA en 2016 a grimpé pour atteindre 6 736 milliards de FCFA en 2020, connaissant ainsi une hausse de près de 2 800 milliards de FCFA sur 4 ans, selon les statistiques de la CAA.
Dans le même temps, la dette intérieure de l’État a également pris une courbe ascendante. De 1304 milliards de FCFA au 31 décembre 2016, elle est officiellement estimée à 2647 milliards de FCFA à fin 2020, soit une augmentation de 1 343 milliards de FCFA.
Dans une analyse rétrospective plus approfondie, la Banque Africaine de Développement révèle que le Cameroun a pratiquement quadruplé son endettement en l’espace de 13 ans (2007-septembre 2020). Ce qui, en fait un pays à haut risque de surendettement, au regard du caractère préoccupant du niveau de sa dette, souligne l’institution bancaire panafricaine.