L‘angle des échanges entre le Président de la République du Cameroun, Paul Biya et la Directrice Générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture (UNESCO), Audrey AZOULAY, a été focalisé sur l’éducation et le développement des radios communautaires, au Cameroun. Après cet entretien le 6 février 2022 avec le Chef de l’Etat camerounais, la Cheffe de l’UNESCO, a reçu la distinction d’Officier de l’Ordre national de la valeur.
Selon Audrey AZOULAY “les radios communautaires sont un levier important facilitant une communication de proximité entre les diverses couches sociales d’un pays”. Ce faisant, elle remet sur la table des priorités, l’expansion des radios communautaires, afin de rendre possible par leur service, le rôle d’Éducation de masse dans les communautés. L’intérêt communautaire de la population, ascentue leur besoin d’être informée et par la transmission des savoirs.
Comprendre les radios communautaires
Le terme de radio communautaire suppose que le titre de propriété et de contrôle de la station radio soient clairement et indiscutablement soumis entre les mains de la communauté dont elle défend les intérêts. Ce type de radio est un moyen de communication sans but lucratif qui appartient à une communauté particulière qui la gère, en général, par le biais d’une société, d’une fondation, ou d’une association. Selon l’Association Mondiale des Radios Communautaires, la radio communautaire est définie comme comportant trois principaux aspects dont celui d’une activité à but non lucratif, contrôlée par une communauté qui en est propriétaire, et caractérisée par une participation massive de la communauté concernée. Et donc dans ce sillage, les émissions de qualité, doivent répondre aux besoins d’information, d’éducation, de développement et de divertissement de la communauté dont elle est issue.
Origine des radios communautaires…
Toutefois, c’est en Amérique latine que l’ont reconnaît et retrace l’apparition des formes actuelles de ce que nous pouvons définir comme radio communautaire aujourd’hui. Il y a 50 ans presque, à ses débuts, deux associations distinctes ont utilisé la radio pour accroître leur influence en contribuant au développement de leurs communautés. Il s’agit de la radio SUTATENZA en Colombie, créée en 1947 par le père Joaquin SALCEDO, dans le village Andin de Sutatenza et de la radio des mineurs en Bolivie connue sous l’appellation des « voix des mineurs »(Colin FRASER et Sonia RESTREPO E Op.cit. P.103). Pour ce qui est de l’Afrique, nonobstant que ce soit en Amérique latine qu’elle a été dénichée, l’Afrique a vu naître la radio communautaire dans un contexte différent. Elle apparaît à l’issue des revendications sociales, après la fin du régime d’Apartheid en Afrique du Sud. Ce qui ouvrit la voix à la démocratisation, à la décentralisation et à une forme d’ajustement structurelle partout ailleurs sur le continent africain, dont au Cameroun. Le gouvernement kenyan a été le premier à répondre favorablement à la proposition de l’UNESCO de créer une radio communautaire. En Mai 1982, la radio communautaire de HOMA BAY, au bord du lac Victoria recevait un émetteur Mallard de 10 watts et d’autres équipements radios.
Les radios communautaires, une priorité au Cameroun
Et depuis plusieurs années, l’UNESCO et ses partenaires ont mobilisé la communauté dans le processus de construction de la paix par l’éducation, avec le canal des radios communautaires. Les stations ont été choisies pour leur capacité à atteindre les zones les plus reculées en diffusant des informations et des programmes éducatifs dans les langues locales.
C’est alors qu’en partenariat avec le Cameroun au travers de ce passage de la Directrice Générale de l’UNESCO, à cette ère nouvelle de l’éclosion de la COVID-19, le développement des radios communautaires est plus que salutaire. D’un parceque de plus en plus, les populations s’activent dans la création des associations, fondations ou organisation non gouvernementale, mais aussi de plus en plus recherchent de la visibilité pour se faire connaître et communiquer. La radio communautaire bien qu’étant une solution accessible et moins coûteux, connaîtra une expansion, afin de pouvoir contribuer positivement à l’éducation des communautés. La société civile s’organise et se dote progressivement d’outils de communication dont figure la radio, parce qu’elle a besoin de communiquer. Car, la radio dispose de la souplesse instrumentale qui lui permet de jouer les fonctions et rôles qui lui est attribués. La Directrice Générale de l’UNESCO, quitte Yaoundé avec un titre honorifique de la distinction d’Officier de l’Ordre national de la valeur.
La communication de proximité, adaptée à la culture locale ou communautaire, se retrouve derrière le développement des radios communautaires, pionnières d’une éducation approfondie et assurée des populations non atteintes.