Les populations de la capitale économique du Cameroun ont suivi le discours de fin d’année du chef de l’Etat ce 31 décembre 2021. Et comme chaque année, à domicile ou dans les lieux publics, les citoyens de Douala ont écouté le message de leur Président avec des attentes plus ou moins diversifiées.
L’allocution présidentielle s’est étendue sur les questions de santé publique, d’économie, d’éducation nationale, des réalisations d’infrastructures, de défense et de sécurité nationale. Le Chef de l’Etat a tout de même présenté le bilan des réalisations de l’Etat du Cameroun au cours de l’année écoulée. Un discours assez riche en contenu et en idée, mais qui a laissé les téléspectateurs de Douala sous leur faim. Ceci au regard de l’écart observé entre les propos du chef de la magistrature suprême et la réalité vécue sur le terrain.
L’économie malade de l’inflation, absente de ce grand discours
L’augmentation des produits de première nécessité, la vie chère et les difficultés d’approvisionnement du panier de la ménagère, passent pour être les plus grands fléaux qui minent la société camerounaise actuellement. Ce côté qui n’a pas été pris en compte par le Chef de l’Etat hier, est devenu le principal condiment dans les débats camerounais. « Je vais vous dire une vérité. Le camerounais souffrent. Tout a augmenté au Cameroun. C’est vrai, c’est une réalité générale pour l’Afrique, mais vous trouvez la tomate sur le marché, 3 à 500 Fcfa, l’huile raffinée à 1.350 Fcfa. Ce que le camerounais attend, ce n’est pas ça », déclare Clément TCHAMABE, citoyen de Douala 5ième.
En plein dans l’actualité sportive, et à quelques jours seulement la Coupe d’Afrique des Nations, qu’abrite le Cameroun, le Président de la République a appelé les citoyens à tirer le meilleur profit de ce rendez-vous continental. Il a vanté la qualité des infrastructures mises en place pour accueillir cette belle fête du Sport-Roi au pays de Roger Milla.
Une fête du football qui, selon certains observateurs, aurait été un excellent moment d’unité nationale, si certains détenus politiques avaient, à l’occasion de ce message paternel du chef de l’Etat, bénéficié d’une grâce présidentielle.
Le dialogue toujours à l’ordre du jour pour la crise anglophone
Malgré l’euphorie de fête du réveillon de Nouvel an, les consommateurs du Stade-Cicam ont tenu à suspendre toute animation dans leur place de fête, pour écouter le numéro un de la nation. Au terme de l’adresse du Président, des mots de désagrément des téléspectateurs se faisaient déjà entendre. Ils se seraient attendus à une promesse de résolutions pacifique et immédiate de la crise dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest.
L’option de force entreprise par l’administration et soutenue par le Chef de l’Etat dans son adresse ne résout pas la crise anglophone, le signale un citoyen, Edouard SANDIO : « Dans le Sud-Ouest et le Nord-Ouest, les gens continuent de mourir. Nos hommes en tenue meurent, les civils et les combattants sécessionnistes aussi. Ce que nous voulons c’est le changement »
Sur l’ensemble de la scène médiatique nationale et internationale, des experts continuent de décrypter ce message du chef de l’Etat à la Nation, avec des approches plus ou moins pertinentes, en vue d’une meilleure compréhension.